Les six grandes puissances chargées des discussions sur le nucléaire iranien et Téhéran se retrouvent aujourd'hui jeudi à Genève pour relancer des entretiens en forme de test majeur après la révélation de l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium en Iran. Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana conduira les discussions au nom de la Chine, la Russie, la France, les USA, le Royaume-Uni et l'Allemagne, avec le négociateur iranien Saïd Jalili avec lequel il s'entretiendra pour la première fois depuis juillet 2008 en Suisse.Pour les experts comme pour les capitales occidentales, la grande inconnue de cette réunion est l'attitude de l'Iran, qui depuis une semaine ne cesse de souffler le chaud et le froid.“Le test sera le 1er octobre”, a résumé mardi Solana. Le négociateur iranien a assuré mercredi qu'il abordait de manière “positive” les discussions de Genève. “Nous nous rendons en Europe pour cette négociation avec une approche positive et j'espère qu'elle sera aussi l'occasion pour les autres” d'adopter cette même approche, a dit M. Jalili. Téhéran n'a cessé de faire monter la pression ces derniers jours depuis la révélation vendredi de l'existence d'un deuxième site d'enrichissement d'uranium iranien caché sous une montagne près de Qom (centre), dont elle n'a signifié la construction à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que le 21 septembre. L'annonce a provoqué la consternation car le site est, selon les experts, adapté à un usage militaire, renforçant les soupçons des Occidentaux sur les intentions de Téhéran de se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil. Ce dont l'Iran se défend. Loin de baisser le ton, Téhéran a procédé lundi à l'envoi de tirs de missiles longue portée et réaffirmé mardi qu'il ne renoncerait pas à son droit à la technologie nucléaire civile.Ces essais ont provoqué un “tollé” chezlesOccidentaux. Convaincu que la politique des sanctions ne fonctionne pas, le Pt Barack Obama a tendu la main du dialogue vers Téhéran. Et pour appuyer cette nouvelle politique, le chef de l'Etat américain s'est efforcé de s'assurer les bonnes grâces de Moscou, la seule grande puissance capable de parler à l'Iran. Mais les derniers évènements ont poussé Washington à ressortir la menace de nouvelles sanctions en cas d'échec des entretiens en Suisse, augmentant la pression sur la journée de jeudi. Les discussions s'annoncent ainsi difficiles, d'autant que les protagonistes n'affichent pas les mêmes objectifs.Le groupe des six souhaite des explications sur le site de Qom et une nouvelle fois proposer “le gel contre le gel”, soit la suspension des sanctions contre la suspension de l'enrichissement d'uranium. Solana a prévenu mardi qu'il “ne sera pas facile” d'obtenir de l'Iran qu'il garantisse le caractère pacifique de son programme nucléaire. Ahmadinejad:L'Iran sortira sans dommages de la réunion de Genève Le Pt iranien Ahmadinejad a affirmé mercredi que son pays sortirait "sans dommages" de la réunion de Genève sur le nucléaire quelle qu'en soit l'issue, et dénoncé les exigences de la communauté internationale pour un accès au nouveau site nucléaire."Les négociateurs peuvent sûrement adopter la politique qu'ils veulent, mais cela ne nous causera aucun dommage", a déclaré le président cité par l'agence de presse iranienne Fars."L'Iran s'est préparé à toutes les situations et notre nation a appris durant les 30 dernières années à se remettre sur pied et à tourner toute situation en sa faveur", a-t-il dit. Selon Ahmadinejad, les discussions de Genève sont aussi "une occasion exceptionnelle pour les USA et certains pays européens pour rectifier leur façon de traiter avec les autres nations du monde". Ahmadinejad s'en est également pris aux dirigeants qui ont exigé un accès rapide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) au deuxième site d'enrichissement d'uranium ."Les dirigeants de ces pays ont commis une erreur historique en faisant des commentaires sur la nouvelle usine. Après cela ils ont aussi dit que l'Iran devrait autoriser l'accès au site le plus tôt possible", a déclaré le Pt. "Mais qui êtes vous pour dire quoi faire à l'AIEA et à l'Iran"? a-t-il dit.Les pays occidentaux, ont appelé l'Iran à ouvrir ce site aux inspections de l'AIEA.L'Iran a affirmé que le site, situé près de la ville sainte de Qom, serait placé sous supervision de l'AIEA et qu'il "informerait prochainement" cette agence du calendrier des inspections du site.