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Agriculture : Les voies de la résilience face à la sécheresse [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 22 - 05 - 2023

Le gouvernement a débloqué 10 MMDH pour soutenir les agriculteurs dans un contexte de sécheresse afin de promouvoir la production nationale. Un défi auquel s'ajoute la performance de l'offre exportable marocaine dont la durabilité est menacée par les aléas climatiques. Décryptage.
Après avoir organisé avec succès le Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) qui s'est soldé par plusieurs contrats-programmes destinés à revigorer l'agriculture nationale, le Maroc a, maintenant, les yeux rivés sur la récolte de la campagne 2022-2023. Malgré la conjonction périlleuse de la sécheresse, du stress hydrique et des conditions météorologiques défavorables, le Royaume tient bon.
Les estimations de la campagne céréalière en sont la meilleure preuve. La question a été au cœur du Conseil des ministres, présidé vendredi par SM le Roi au Palais Royal de Rabat. En réponse aux questions du Souverain, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, a fait une annonce réjouissante. Cette année, le Maroc devrait réaliser une production céréalière d'environ 55 millions de quintaux, soit 62% de plus que ce qui a été récolté durant la campagne précédente où notre pays s'est contenté d'une piètre moisson (34 millions de quintaux).
Ceci dit, malgré la sécheresse qui s'est abattue sur le pays dernièrement, la performance annoncée est la meilleure par rapport aux cinq dernières années qui ont enregistré un déficit pluviométrique similaire.

Les défis s'accumulent !
Même si les estimations sont rassurantes, nous sommes encore très loin de la bonne performance de la saison 2020-2021 où le Maroc a enregistré un record de 103,2 millions de quintaux de céréales. Pendant cette saison, la production a augmenté de 221% par rapport à la campagne 2019/2020 et 63% par rapport à la moyenne de cinq ans.
Bien que les estimations ne soient pas aussi pires qu'on le redoutait avant, vu le déficit pluviométrique inquiétant qu'on a constaté cette année, le gouvernement a du travail à faire pour veiller à ce que les marchés restent stables étant donné que la production nationale n'est toujours pas en état de répondre à la totalité des besoins de la nation.
Pour cette raison, l'Exécutif s'est vu dans l'obligation d'intervenir, comme à l'accoutumée, pour soutenir les agriculteurs à cause de la hausse des prix des matières premières agricoles, et préparer efficacement la prochaine campagne agricole. En exécution des Hautes instructions royales, 10 MMDH ont été débloqués pour le soutien aux agriculteurs afin qu'ils puissent supporter le coût de la crise.
Cette enveloppe budgétaire est allouée au soutien des aliments importés destinés au bétail et aux volailles. Une nécessité pour un pays comme le nôtre qui compte beaucoup sur cela pour assurer une offre assez abondante de bétail lors des périodes sensibles comme l'Aïd El Kbir. Aussi, l'approvisionnement du marché national en viandes est-il devenu une question qui préoccupe l'opinion nationale après l'inflation à laquelle on a assisté pendant le mois de Ramadan. Gardons en tête que la situation a été tellement critique que le Royaume s'est vu obligé de faire appel, en urgence, à des pays comme le Brésil pour importer une quantité assez suffisante sur le marché pour stabiliser les prix des viandes rouges.

Export : le défi de résister aux soubresauts
Tout cela montre à quel point le soutien de l'Etat à l'agriculture est vital dans une conjoncture aussi difficile. L'enveloppe annoncée à l'issue du Conseil des ministres est dédiée également au soutien des matières premières agricoles importées en vue de réduire le coût de production de certains légumes et fruits. C'est l'un des objectifs cités par le Communiqué du Cabinet Royal.
Le gouvernement ne semble avoir nul autre choix que d'intervenir directement afin de soutenir la consommation intermédiaire dans un contexte de difficulté majeure. Force est de rappeler que le Maroc a été fortement impacté, cette année, par les perturbations saisonnières qui se sont conjuguées à la sécheresse et au stress hydrique pour porter un coup dur à l'export. La production des fruits et légumes a été tellement perturbée que le Royaume a dû suspendre l'exportation de certains légumes, comme la tomate, vers les marchés européens afin de garantir suffisamment de stock au marché local où la hausse vertigineuse des prix a provoqué une vive polémique.
Tout le monde se souvient des images des rayons vides dans les supermarchés au Royaume-Uni qui dépend désormais beaucoup des fournitures agricoles marocaines, dont il est le quatrième importateur. Les contre-temps climatiques semblent aujourd'hui menacer la durabilité du potentiel marocain à l'export sachant que le Maroc se porte bien au niveau des fruits et légumes. Il suffit de constater que le Royaume est positionné en haut de la liste des exportateurs de tomates, de la pastèque, des oignons et d'autres produits.
Cela dit, la résistance des exportateurs marocains aux aléas climatiques devient ainsi un sérieux défi pour l'agriculture nationale au moment où le gouvernement ambitionne de doubler la production agricole d'ici 2030 dans le cadre de la stratégie « Génération Green 2020-2030 ». 40 milliards de dirhams (MMDH) seront débloqués tout au long de cette période, pour élargir l'irrigation sur une superficie de 72.500 hectares et atteindre ainsi un million d'hectares de superficie irriguée au goutte-à-goutte à l'horizon 2030. Ce à quoi s'ajoute la volonté d'utiliser davantage les eaux non conventionnelles dans l'agriculture.

Besoin de plus de technologie
Pour cette raison, la politique agricole semble de plus en plus tournée vers la résilience des agriculteurs marocains. Là, le Royaume fait appel à l'expertise des pays étrangers qui, dans un souci de garantir l'approvisionnement de leurs propres marchés, offrent leurs services pour accompagner le Maroc dans sa volonté de transition vers un modèle plus adapté aux aléas climatiques. En plus d'Israël, le Royaume-Uni, qui a été l'invité d'honneur du SIAM, se montre enthousiaste et déterminé à partager son savoir-faire.
Ceci a fait l'objet d'un mémorandum d'entente portant sur l'échange et la promotion des technologies agricoles. Signé en marge du SIAM en présence des ministres de tutelle des deux pays, cet accord a pour principale vocation d'accélérer le transfert du savoir-faire britannique vers le Maroc. David Burton, Directeur de l'Agriculture en Afrique au sein du Département britannique du Commerce international, nous explique les grandes lignes de la stratégie britannique.

Anass MACHLOUKH

Trois questions à David Burton « Les accords signés lors du SIAM vont accélérer le partage du savoir-faire »
Le Maroc et le Royaume-Uni ont signé plusieurs accords en marge du SIAM, dont un Mémorandum qui porte sur le renforcement des capacités et de l'innovation agricole, à quoi peut-on s'attendre concrètement de cet accord ?

Cet accord sert de cadre légal qui permet en effet de faciliter le transfert de technologie. De notre point de vue, nous avons l'objectif d'augmenter nos importations de fruits et légumes, dont les tomates, en améliorant les chaînes d'approvisionnement.
C'est pour cela que nous avons l'ambition de développer les capacités d'export de logistique en collaboration avec nos partenaires marocains, en plus du partage de savoir-faire. Nous attendons avec impatience le lancement de cette ligne maritime directe qui, à nos yeux, sera bénéfique au commerce agricole. Mais, il y a des détails techniques qu'il convient de régler.

Que propose le Royaume-Uni pour accompagner les agriculteurs marocains dans les cultures résistantes aux aléas climatiques ?

Nous sommes conscients des défis qui pèsent sur l'agriculture marocaine et nous sommes disposés à aider les agriculteurs à mieux résister aux aléas climatiques. Le Royaume-Uni dispose de plusieurs technologies qu'il peut partager. Par exemple, il y a le « Sea Water green ». Grâce à cette technique, il est possible de mieux utiliser l'eau de la mer à des fins agricoles. Je peux vous citer également les technologies de culture qui peuvent améliorer le rendement malgré les conditions météorologiques difficiles.

Le Maroc a dû, comme vous le savez, suspendre provisoirement l'exportation des tomates, ce qui a provoqué des pénuries dans les supermarchés britanniques. Que comptez-vous faire pour éviter ce genre de scénarios ?

- Notre stratégie est claire et consiste à lever toutes les restrictions imaginables sur le commerce des produits agricoles, dont les tomates. Pour ce faire, nous comptons soutenir la production en investissant au Maroc. Je rappelle qu'il y a eu d'ores et déjà des investissements britanniques dans ce secteur.

Propos recueillis par Anass MACHLOUKH
Accompagnement des agriculteurs : Coup de pouce au Crédit Agricole
Parmi les mesures prises dans le cadre du plan de soutien à l'agriculture nationale, le gouvernement se penchera sur le renforcement des capacités de financement du Crédit Agricole du Maroc. Ceci a pour objectif de consolider ses interventions d'accompagnement des agriculteurs, outre l'affectation de fonds pour l'importation du blé tendre afin d'assurer l'approvisionnement normal du marché jusqu'à décembre 2023.
Maintenant, le Crédit Agricole se voit revigoré au moment où il sera conduit par un nouveau leadership après la nomination de Mohamed Fekrat. Ce dernier a été nommé par SM le Roi Mohammed VI Président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc. Il succède ainsi à Mohammed Boutayeb qui quitte ce poste après l'avoir occupé brièvement. Pour rappel, il a été nommé à ce poste en juillet 2022. Le remplacement de Boutayeb à fait couler beaucoup d'encre vu la brièveté de son mandat.


L'info...Graphie
100 MMDH sur 10 ans : Le plan Marshall de l'agriculture !
Dans sa volonté de multiplier la production agricole, le gouvernement s'est allié avec le secteur privé pour stimuler le secteur et lui donner un nouveau souffle dans les prochaines années.
Un objectif ambitieux a été fixé. Dans les dix prochaines années, 110 milliards de dirhams seront mobilisés à cet effet. Les investisseurs devront y contribuer à hauteur de 47% tandis que l'Etat assurera le reste (42 milliards). Ce « plan Marshall » de l'Agriculture a été acté dans 19 contrats-programmes signés en marge de la quinzième édition du Salon international de l'Agriculture.
Ces contrats-programmes ont été signés avec les principales filières de productions végétales et animales. Quatre filières animales sont concernées, à savoir la filière laitière, la filière des viandes rouges, la filière avicole et la filière apicole. S'agissant du domaine végétal, 15 filières y sont représentées, dont l'oléiculture, l'arboriculture, les agrumes, le palmier-dattier, les céréales et légumineuses, les cultures sucrières, les oléagineux, le maraîchage, l'arganier, les semences, la filière biologique, les fruits rouges, le safran, le riz et la rose à parfum.
Ce plan de développement agricole a une philosophie claire. En échange du soutien de l'Etat, les agriculteurs sont tenus de respecter leur cahier de charges. Raison pour laquelle l'octroi des aides aux organisations professionnelles demeure conditionné par la réalisation des objectifs contractés.
Les agriculteurs doivent contribuer à la réussite de la stratégie « Génération Green » qui vise à doubler le volume de production d'ici 2030 en optimisant la gestion de l'eau. En plus, les organisations professionnelles se sont engagées à se restructurer pour améliorer leur gouvernance.


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