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Viste Royale aux E.A.U : L'Alliance Maroco - Emiratie passe à la vitesse Grand V [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 06 - 12 - 2023

La visite historique de SM le Roi Mohammed VI aux Emirats Arabes Unis établit un partenariat stratégique, ouvrant la voie à des opportunités majeures dans l'Atlantique et en Afrique, ainsi que sur les sujets d'avenir comme l'énergie et la sécurité alimentaire.
La visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux Emirats Arabes Unis (EAU) revêt une importance économique et diplomatique d'une grande portée historique. Au Palais présidentiel Qasr Al Watan à Abou Dhabi, le Souverain et Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane ont présidé une cérémonie de signature de plusieurs mémorandums d'entente, portant sur des domaines variés et entrant dans le cadre d'un partenariat novateur, renouvelé et enraciné.
La déclaration conjointe des deux pays insiste sur l'ambition de capitaliser sur "les relations bilatérales et les succès des investissements émiratis au Maroc, en appui au programme du développement économique et social au titre des années 2024-2029".
Les Emirats Arabes Unis prévoient d'apporter un soutien financier sous différentes formes, notamment des investissements en capital, des prêts concessionnels, des prêts commerciaux compétitifs, des mécanismes de financement innovants et des dons. L'Etat du Golfe a l'intention de s'impliquer activement dans des projets stratégiques au Maroc, en particulier dans le domaine des infrastructures.

Espace afro-atlantique
Un des principaux objectifs de ce rapprochement stratégique est d'accompagner l'initiative royale pour l'espace afro-atlantique. En effet, dans le lot des projets objets de signatures de mémorandums, plusieurs concernent le développement de la façade atlantique du Royaume et l'ouverture à l'espace ouest-africain. Les deux pays veulent ainsi collaborer dans l'aménagement et le développement du projet intégré "Dakhla Gateway to Africa".
Des mémorandums prévoient également le financement du projet du gazoduc Afrique-Atlantique, le développement du port Dakhla Atlantique, de l'aéroport Dakhla Hub, ainsi que la création et la gestion d'une flotte maritime commerciale. Enfin, les deux pays ont convenu du développement de projets communs dans les domaines du tourisme et de l'immobilier, en particulier dans les régions de Dakhla et de Tarfaya.
"L'économie est un élément central dans la diplomatie des deux pays. Avec ces accords, on voit qu'il y a la volonté de travailler main dans la main pour se projeter dans le marché africain, qui a de fortes potentialités aussi bien en termes de croissance que de besoins en investissements", analyse Mohamed Badine El Yattioui, professeur d'études stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi.
Ce partenariat économique s'inscrit dans la continuité historique de la position des EAU par rapport au dossier du Sahara marocain. En novembre 2020, le pays du Golfe avait ouvert un Consulat général à Laâyoune. "L'ouverture de ce consulat donnera un important coup de pouce aux investisseurs émiratis - et ils sont nombreux - qui n'ont cessé de demander des opportunités d'investissement dans les provinces marocaines du Sud, que ce soit dans les énergies renouvelables, l'agriculture, l'halieutique, le tourisme ou autres", avait à l'occasion insisté Nasser Bourita.
Avec ces futurs investissements, les Emirats souhaitent profiter de la position stratégique du Maroc comme porte d'entrée vers l'espace ouest-africain et toute la façade atlantique de l'Afrique. Une ambition partagée par le Maroc qui, à travers sa stratégie tournée vers ces espaces, veut devenir un acteur incontournable pour tout investisseur souhaitant accéder à ces marchés.

Transport d'électricité
Le Maroc a accompli d'énormes avancées dans le déploiement des énergies renouvelables dans le cadre de sa stratégie énergétique. La prochaine étape cruciale consistera à développer le transport d'électricité à travers tout le territoire, en établissant un réseau de lignes à haute tension permettant de transférer l'électricité produite par les centrales vers les réseaux de distribution. Cette initiative revêt une importance primordiale, d'autant plus que les énergies renouvelables, en raison de leur intermittence, requièrent un réseau électrique agile et résilient pour garantir une intégration harmonieuse.
C'est dans ce sens que le Maroc et les EAU se sont engagés à œuvrer sur la base d'une entente mutuelle en vue de donner la priorité à plusieurs secteurs, dont le transport de l'énergie, en particulier la réalisation et l'exploitation des lignes de transport de l'électricité. Ce chantier étant particulièrement capitalistique, des montages financiers pourraient être trouvés afin de faire aboutir ce jalon indispensable à notre souveraineté énergétique.
Ce projet peut s'étendre vers d'autres pays africains, puisque les deux pays ont prévu d'examiner les possibilités de coopération dans le domaine des partenariats économiques et de développement des infrastructures énergétiques avec les pays africains.

Sécurité alimentaire
Un autre domaine clé de coopération concerne l'agro-alimentaire. Les deux pays ont exprimé leur volonté de rechercher des opportunités de coopération stratégique dans le domaine de la sécurité alimentaire, en explorant les possibilités de partenariat avec l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) dans le secteur des fertilisants. En 2018, le groupe marocain et la société pétrolière émiratie ADNOC avaient déjà convenu de créer deux hubs de production d'engrais, l'un à Jorf Lasfar et l'autre à Ruwais aux Emirats Arabes Unis.
Avec ce renforcement de leur collaboration, ADNOC vise à accroître sa capacité de production d'engrais, tandis qu'OCP souhaite obtenir un accès aux ressources en soufre des EAU, ainsi qu'à l'ammoniac-gaz essentiel à la fabrication d'engrais.
Les deux pays vont également explorer les opportunités de coopération dans les domaines de l'agriculture et de l'agro-alimentaire et l'encouragement de ces secteurs à contribuer à la promotion des relations économiques et commerciales. Les Emirats vont s'impliquer dans les grands projets hydriques comme les transferts des eaux, de réalisation de barrages destinés à l'eau potable, à l'agriculture et aux barrages hydro-électriques.

3 questions au Dr Mohamed Badine El Yattioui : "On a tous les ingrédients pour avoir une relation multisectorielle, multidimensionnelle avec un très fort accent stratégique"

* Comment la visite royale s'inscrit-elle dans le cadre des relations historiques entre le Maroc et les EAU ?

Cette visite royale s'inscrit dans une relation historique qui remonte aux années 70. Les EAU ont été créés en 1971, et dès le début les relations entre les deux pays ont été fortes, notamment parce que les Souverains respectifs, SM Hassan II et le Cheikh Zayed, ont voulu développer des relations bilatérales dans un certain nombre de domaines.

Au départ, on était sur des relations principalement sécuritaires et de soutien diplomatique, et bien sûr avec le temps se sont développées des relations économiques et commerciales. Cette visite-là démontre une fois de plus les liens forts qui unissent les deux pays.

* Comment ces accords de coopération multisectoriels peuvent-ils renforcer les relations bilatérales ?

On a déjà un certain nombre d'investisseurs émiratis qui sont présents au Maroc dans divers secteurs, on a aussi des Marocains qui sont implantés aux Emirats et qui investissent dans ce pays, sans parler des Marocains qui vivent aux EAU et des Emiratis qui vivent au Maroc.

On a tous les ingrédients, aussi bien au point de vue gouvernemental, secteur privé ou bien société civile, pour avoir une relation multisectorielle, multidimensionnelle, et aussi un très fort accent stratégique, puisqu'au plus haut sommet des deux Etats, on a une volonté de marcher main dans la main face aux défis futurs et aux enjeux liés à la globalisation et à ses évolutions.

* Dans quelle mesure ces accords renforcent-ils la stabilité et la sécurité régionale dans le contexte géopolitique actuel du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ?

Dans la région MENA, on a un certain nombre de zones qui sont dans une situation très complexe d'un point de vue sécuritaire, ce qui empêche un développement économique intégré de cette région.

Fort heureusement, les deux pays jouissent d'une stabilité politique qui permet de mettre en place ce type d'accords stratégiques sur le très-long terme et d'avoir une vision commune sur un certain nombre d'enjeux.

On est sorti de la parenthèse des Printemps arabes, qui a duré de 2011 à 2019, et on est entré dans une autre période. Et d'ailleurs, on a vu qu'au moment des fameux Printemps arabes, les deux pays avaient quelques désaccords, mais pour d'autres sujets, on avait une vision commune. D'ailleurs, Sa Majesté le Roi l'avait confirmé à Riyad et on avait une union des monarchies arabes face aux enjeux et aux menaces nées de ces Printemps arabes.
Investissement en infrastructures : Priorité à la sécurité hydrique
Le ministre de l'Equipement et de l'Eau, M. Nizar Baraka, a souligné que les mémorandums d'entente signés portent aussi sur une dimension principalement liée aux infrastructures, notamment en matière de sécurité hydrique, étant donné que ce mémorandum d'entente donnera lieu à des investissements de nouvelle génération relatifs principalement au dessalement de l'eau, "qui est un programme très important et ambitieux pour le Maroc".

M. Baraka a évoqué un autre mémorandum d'entente signé entre les deux pays et relatif aux ports, soulignant que le Maroc a accordé, conformément aux Hautes directives royales, un statut particulier aux grands ports qui revêtent une dimension stratégique, ajoutant que le Maroc dispose aujourd'hui du port de Nador West Med et du port Atlantique de Dakhla, qui bénéficieront des investissements de l'Etat des Emirats Arabes Unis.

Il a relevé que ces ports renforceront la position du Maroc aux niveaux régional et international, que ce soit dans le domaine du développement durable ou de la sécurité et de l'interconnexion internationales.
Ferroviaire : Tanger-Marrakech en moins de 3h
Le directeur général de l'Office National des Chemins de Fer (ONCF), Mohamed Rabia Khlie, a souligné l'importance cruciale du projet de ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, dans le contexte de la signature de la Déclaration de partenariat entre les dirigeants des deux pays, SM le Roi Mohammed VI et le Président émirati.

Il a également noté que ce partenariat novateur ouvrira la voie à la création d'une structure financière innovante pour la réalisation de cette ligne, qui permettra de relier Tanger à Marrakech en moins de trois heures, avec un temps de trajet d'une heure entre Tanger et Rabat, et d'une heure et trente-cinq minutes entre Tanger et Casablanca.

Khlie a également souligné que cette ligne contribuera à la création de 70 millions de journées de travail et générera 3700 emplois permanents pendant les travaux. Le 13 novembre, l'ONCF a lancé un appel d'offres pour l'acquisition de 168 trains, dont 150 seront dédiés aux services inter-villes, aux trains navettes rapides et aux services métropolitains, ainsi que 18 trains à grande vitesse destinés à l'extension des lignes à grande vitesse.

Cette acquisition vise à accompagner la croissance significative du trafic voyageurs, à remplacer une partie de la flotte arrivée en fin de vie, et à assurer les liaisons sur la future extension de la ligne à grande vitesse (LGV) vers Marrakech, ainsi que le service de proximité de type RER dans les régions de Casablanca et Rabat.


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