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Rétro-Verso : Quand la Garde Royale marocaine défilait sur les Champs-Elysées...
Publié dans L'opinion le 24 - 07 - 2024

Il y a 25 ans, la Garde Royale marocaine défilait sur les Champs Elysées, marquant une nouvelle ère dans les relations bilatérales. Retour sur un épisode où les défunts Hassan II et Jacques Chirac ont scellé une alliance emblématique.
Dans la lumière dorée d'un 14 juillet parisien, l'Histoire s'écrivait d'un pas cadencé sur les pavés des Champs-Elysées. En ce jour de 1999, la France, fière héritière de sa Révolution, accueillait en son sein le souffle d'un autre Royaume. La Garde Royale marocaine, dans ses uniformes d'un rouge profond comme la terre ocre de l'Atlas, marquait de sa présence le défilé de la fête nationale française.

Le défunt Roi Hassan II, invité d'honneur de cette 210ème édition de la fête nationale française, a assisté au défilé aux côtés du Président Jacques Chirac. Feu Hassan II, grand Souverain, se tenait là, témoin et acteur de ce moment suspendu entre deux siècles, deux mondes. Son regard, que l'on devinait empreint d'une sagesse mûrie par près de quatre décennies de pouvoir, embrassait la scène. La foule parisienne, d'ordinaire si prompte à l'indifférence, semblait retenir son souffle devant ce spectacle inédit.

"C'est un moment fort pour nos deux pays", a déclaré un porte-parole de l'Elysée à la presse internationale, dans le sillage de cette rencontre. "Cette invitation témoigne de l'importance que la France accorde à ses relations avec le Royaume du Maroc", a-t-il poursuivi.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, y a même vu "un geste symbolique fort, marquant une nouvelle ère dans les relations franco-marocaines".

À Washington, un porte-parole du Département d'Etat a salué "un pas positif vers une coopération renforcée en Méditerranée".

La participation marocaine au défilé a, de plus, suscité un vif intérêt parmi les observateurs politiques. Certains y ont vu un geste symbolique fort, marquant une nouvelle ère dans les relations franco-marocaines.

Le peuple marocain, pour sa part, a suivi l'événement avec une grande fierté. Les médias marocains ont largement couvert ce "moment historique pour la Nation". À Rabat, des foules se sont rassemblées dans les cafés pour suivre la retransmission en direct.

Une soirée mémorable...

Pour la première fois depuis que l'Europe avait pansé les plaies de la Seconde Guerre mondiale, une force étrangère foulait le sol de la République en ce jour de célébration nationale. Le symbole était puissant et les liens, indéfectibles. Feu Hassan II parlait de réconciliation, d'amitié entre les peuples, de ces liens invisibles tissés par l'Histoire, parfois douloureux, souvent complexes, mais toujours vivants.

Hassan II, figure tutélaire d'un Maroc en pleine mutation, portait en Lui le poids de cette Histoire partagée. Le Royaume, trait d'union entre l'Afrique et l'Europe, entre tradition et modernité, s'affirmait ce jour-là comme un partenaire, un ami de la France. Les drapeaux rouge et vert claquaient dans le vent parisien, dialogue silencieux avec le bleu-blanc-rouge qui ornait l'avenue.

Qui aurait pu deviner, dans l'euphorie de ce moment, que le destin, dans son implacable marche, s'apprêtait à tourner une page ? Qui aurait prédit que neuf jours plus tard, le 23 juillet, le Maroc tout entier serait plongé dans le deuil ? Hassan II s'éteignait à Rabat, laissant derrière lui un pays transformé et une dernière image, celle d'un Roi ayant scellé, sur le sol de l'ancienne puissance coloniale, un pacte d'amitié renouvelé.

Ce 14 juillet 1999 restera gravé dans les mémoires comme le jour où la France et le Maroc, par-delà les tumultes de l'Histoire, ont choisi de regarder ensemble vers l'avenir. Un geste, un défilé, une présence royale : autant de symboles qui, dans le grand livre des relations internationales, valent parfois plus que mille traités.

Le programme du séjour de feu Hassan II à Paris inclut également des entretiens bilatéraux avec le Président Chirac et d'autres hauts responsables français. Les discussions devraient porter sur des questions d'intérêt commun, notamment la coopération économique et les enjeux régionaux en Afrique du Nord.

Aujourd'hui, alors que les deux grands hommes ont quitté la scène, l'on peut s'interroger sur l'héritage de cette relation privilégiée. Dans un monde en quête de repères, où les alliances se font et se défont au gré des intérêts immédiats, le souvenir de cette amitié entre Hassan II et Jacques Chirac résonne comme une invitation à penser la diplomatie autrement. Non pas comme un jeu d'échecs froid et calculateur, mais comme un dialogue patient, nourri de respect mutuel et de compréhension réciproque.

Houda BELABD
Diplomatie : Jacques Chirac, un Marocophile comme on n'en fait plus
Dans le grand livre des relations franco-marocaines, Jacques Chirac a écrit quelques-unes des pages les plus vibrantes. Son amour pour le Royaume ne relevait pas d'un simple calcul diplomatique, mais d'une véritable passion, nourrie au fil des années par des rencontres, des voyages, et une profonde admiration pour la culture millénaire de ce pays.

Dès ses premiers pas sur le sol marocain, Chirac fut saisi par la magie des lieux. Les ruelles sinueuses de la médina de Fès, les murs flamboyants des remparts de Marrakech, la majestueuse dignité des cèdres de l'Atlas : tout semblait parler à son âme d'amoureux des civilisations anciennes. Il aimait à dire que le Maroc était "un trait d'union entre l'Afrique et l'Europe", comme s'il y voyait le reflet de sa propre vision d'une France ouverte sur le monde.

Cette affection n'était pas à sens unique. Les Marocains le lui rendaient bien, l'accueillant à chaque visite avec une chaleur qui dépassait largement le cadre protocolaire. Dans les souks comme dans les palais, Chirac était chez lui, maniant avec aisance quelques mots d'arabe dialectal qui faisaient fondre ses interlocuteurs.

Mais l'amour de Chirac pour le Maroc allait au-delà du pittoresque. Il voyait dans ce pays un modèle de stabilité et de modération dans une région tourmentée. Son admiration pour le Roi Hassan II, puis pour Son fils alors Prince Héritier, était teintée d'un profond respect pour leur capacité à concilier tradition et modernité, Islam et ouverture sur le monde.

Cette relation privilégiée ne fut pas sans conséquences sur la diplomatie française. Sous la présidence de Chirac, le Maroc bénéficia d'un soutien constant de Paris, que ce soit dans les enceintes internationales ou dans les négociations bilatérales. D'aucuns y virent parfois un parti pris excessif, mais pour Chirac, il s'agissait simplement de reconnaître la place unique du Maroc dans l'échiquier géopolitique méditerranéen.
Liens amicaux : Hassan II et Jacques Chirac, au-delà des protocoles
Dans les méandres de la diplomatie, où les sourires sont souvent de façade et les poignées de main millimétrées, il arrive parfois que naisse une véritable amitié. Celle qui lia Feu Hassan II et Jacques Chirac, président de la République française, fut de celles-là : profonde, sincère, presque anachronique dans un monde où les relations internationales se tissent à coups de tweets et de visioconférences.

Leur complicité s'est forgée bien avant que Chirac n'accède à l'Elysée. Déjà maire de Paris, il avait su gagner l'estime du Souverain marocain. Hassan II avait vu défiler bien des présidents français. Mais en Chirac, il trouva un interlocuteur à sa mesure, un homme d'Etat doublé d'un amoureux de l'Histoire et des cultures.

Les deux hommes partageaient un goût prononcé pour les livres et les longues discussions nocturnes. On les imaginait, dans les jardins du Palais royal à Rabat ou dans les salons feutrés de l'Elysée, refaire le monde entre deux verres de thé à la menthe. Feu Hassan II appréciait l'esprit vif de Chirac, son humour parfois potache, sa connaissance fine des arcanes du pouvoir. Chirac, lui, était fasciné par la sagesse millénaire incarnée par Feu Hassan II, par sa vision d'un Islam modéré et ouvert sur le monde.

Cette amitié n'était pas que personnelle. Elle irriguait les relations entre les deux contrées. Quand la Garde Royale marocaine défila sur les Champs-Elysées ce 14 juillet 1999, c'était le fruit de cette entente cordiale entre les deux chefs d'Etat. Un geste symbolique fort, comme un testament politique de Hassan II.

Pourtant, leur relation n'était pas exempte de tensions. Les deux hommes savaient que l'intérêt de leurs nations respectives primait sur leurs affinités personnelles. Ils ont su naviguer entre les écueils des contentieux historiques, des intérêts divergents en Afrique, des questions épineuses des droits de l'Homme.

Leur amitié était comme un pont jeté entre deux rives de la Méditerranée, un trait d'union entre l'Europe et l'Afrique. Elle rappelait que la diplomatie, avant d'être une affaire de traités et de communiqués, est d'abord une histoire d'hommes... et d'Hommes.

Peut-être est-ce là la plus belle leçon que nous laissent ces deux hommes d'Etat : la conviction que les relations internationales, au-delà des enjeux géostratégiques, peuvent aussi être le terreau d'amitiés sincères, capables de transcender les différences et d'ouvrir la voie à une coopération féconde entre les peuples.
Fait marquant : Hassan II, l'Architecte du Maroc moderne, s'éteint dans la gloire
Le 23 juillet 1999, le Maroc fut frappé par la disparition de son Roi emblématique, le défunt Hassan II, après près de quatre décennies de règne. La nouvelle se propagea rapidement à travers le Royaume, du Palais royal de Rabat jusqu'aux confins du Sahara, plongeant le pays dans un deuil profond.

Neuf jours auparavant, le défunt Roi avait marqué l'Histoire en assistant au défilé du 14 juillet à Paris, où la Garde Royale marocaine avait paradé sur les Champs-Elysées, un geste diplomatique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce fut le dernier acte public de Feu Hassan II, comme un ultime témoignage de Son habileté sur la scène internationale.

Hassan II laissait derrière lui un Maroc transformé, ayant su concilier tradition et modernité, et s'imposer sur l'échiquier mondial. Sa mort suscita une vive émotion dans les chancelleries, où Il était considéré comme un pilier de stabilité régionale et un interlocuteur précieux.

À Paris, Jacques Chirac, ami proche du défunt Roi, exprima une profonde tristesse, tandis que le Quai d'Orsay s'interrogeait sur l'avenir des relations franco-marocaines.

Les funérailles à Rabat attirèrent une pléiade de dirigeants mondiaux, transformant la capitale en épicentre diplomatique. La cérémonie, empreinte de solennité, incarnait l'Histoire du Maroc moderne.

Malgré la tristesse, l'avènement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI laissait entrevoir un vent de renouveau. Le Maroc tournait une page de son Histoire, tout en promettant une continuité dans le changement. La mort de Hassan II marquait ainsi non pas une fin, mais une transition vers une nouvelle ère, porteuse d'espoirs et de défis pour le Royaume et ses partenaires internationaux.
Dialogue Nord-Sud : Quand le cœur et la raison ne font qu'un...
L'apogée de l'amitié franco-marocaine demeure, sans doute aucun, le 14 juillet 1999, lorsque la Garde Royale marocaine défila sur les Champs-Elysées. Un geste symbolique fort, presque inédit, qui scellait dans le marbre de l'Histoire cette amitié bilatérale. Chirac, ce jour-là, ne cachait pas sa fierté, son visage illuminé par un sourire qui en disait long sur la profondeur de ses sentiments pour le Royaume.


Pourtant, cet amour n'était pas aveugle. Chirac savait aussi défendre les intérêts de la France quand il le fallait. Mais il le faisait toujours avec ce mélange de fermeté et de délicatesse qui caractérise les grandes amitiés.

Aujourd'hui, alors que les relations internationales semblent parfois se réduire à de froids calculs d'intérêts, l'amour de Chirac pour le Maroc nous rappelle une vérité essentielle : la diplomatie est aussi affaire de cœur. Elle se nourrit de ces affinités électives entre les peuples, de ces passions partagées qui transcendent les frontières et les époques.

A en croire certains articles parus dans la presse française, dans les couloirs feutrés du Quai d'Orsay, on murmure encore que l'ombre de Chirac plane sur les relations franco-marocaines. Comme si son amour pour ce pays avait infusé dans les rouages de la diplomatie française, y laissant une empreinte indélébile. Une leçon, peut-être, pour les générations futures de diplomates : que l'amour d'un pays, loin d'être une faiblesse, peut être le plus puissant des atouts diplomatiques.


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