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Le réseau formé pour Beijing+15 est un plaidoyer qui entre dans le cadre du perfectionnement du militantisme féminin au Maroc
Mme Fatima Maghnaoui, vice-présidente de l'Union de l'Action Féminine:
Publié dans L'opinion le 05 - 03 - 2010

Vice-présidente de l'Union de l'Action Féminine (UAF), Fatima Elmaghnaoui, est également Directrice du Centre Marocain d'Aide aux Femmes Battues « Annajda », créé en 1996.
Depuis cette date, l'UAF organise chaque année un tribunal des femmes contre la violence, élabore un rapport annuel sur ce mal et mène diverses campagnes annuelles de sensibilisation pour lutter contre la violence féminine.
Dans ce qui suit, elle apporte un éclairage sur les avancées réalisées par le Maroc en matière de promotion des droits de la femme, mais aussi sur les espaces à investir.
“L'UAF a pris l'initiative de former un réseau constitué par des associations féminines et de droits, en vue de la préparation de la plate forme Beijing+15, une étape d'évaluation des recommandations de Pékin en matière de promotion de la condition de la femme dans le monde.
Ce rapport, qui rend compte aux champs prioritaires de la plate forme Beijing est certes positif de par les réalisations, les acquis et les réformes opérés dans le cadre du Code de la Famille, du Code de la Nationalité, du Code de Travail, des chantiers en cours pour la révision du Code Pénal, de la promotion des droits des femmes, des différentes stratégies élaborées au niveau national ayant trait au volet social, économique, juridique ou politique. Par exemple, la Stratégie Nationale de Lutte contre la Violence à l'Egard des Femmes, les mécanismes institutionnels mis en place en cas de violence: cellules d'écoute pour les femmes victimes de violence, au niveau des tribunaux, des commissariats, des hôpitaux, l'intégration du genre dans les politiques de développement et l'INDH dans la lutte contre la pauvreté. Tout un dynamisme de la société civile, renforcé par une volonté politique. A travers ces avancées, le Maroc devient avant gardiste au niveau du monde arabe, surtout en matière politique et de lutte contre la violence.
Côté représentativité dans les assemblées élues, 12.8% au niveau communale et 10% au niveau législatif est un début louable. Sans oublier les conséquences des mobilisations au niveau politique, à savoir, le réseautage des associations féminines: mouvement pour le tiers, comité femmes pour femmes…, et actuellement, le réseau formé pour Beijing +15, une sorte de plaidoyer qui entre dans le cadre du perfectionnement du militantisme féminin lequel a su faire progresser les outils à travers le réseautage.
Parmi les acquis, on peut citer également le partenariat entre les associations et les institutions publiques: Ministère de la Justice, Ministère de l'Education Nationale, Ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Ministère de la Santé, sans oublier l'implication des concernés par l'application des lois, à savoir la Gendarmerie Royale et la Sureté Nationale, en ce qui concerne la violence à l'égard des femmes.
Il y a une évolution sensible, mais il reste beaucoup à faire -malgré les engagements internationaux- en l'absence d'une stratégie nationale de promotion des droits des femmes à coordination multisectorielle, une sorte de concertation entre tous les départements ministériels et les institutions concernées. Certes, il y a Tamkine, une stratégie multisectorielle élaborée par le Ministère de Développement social, de la Famille et de la Solidarité, mais elle est encore à ses débuts.
D'autre part, la société civile n'a pas d'appui financier et en ressources humaines, elle reste toujours liée et limitée dans le temps aux bailleurs de fonds, et surtout, à l'affut d'engagements pour permettre la continuité dans les projets. Sans oublier que le bénévolat n'est plus monnaie courante et que se décharger sur des jeunes pouvant prendre la relève devient de plus en plus difficile.
Au niveau du rapport parallèle des ONGs, a été relevée la féminisation de la pauvreté, un phénomène flagrant malgré les différents chantiers ouverts par l'INDH (Initiative Marocaine pour le Développement Humain) et les microfinances qui, relativement, n'ont pas limité la vulnérabilité des femmes, ni résolu le problème de la pauvreté. La pauvreté est accentuée par une grande vulnérabilité multiple et complexe liée aux inégalités des sexes et à la violence fondée sur le genre, que subissent les femmes.
Selon le Haut Commissariat au Plan, la pauvreté toucherait 19,1% des femmes avec 52,2% en milieu urbain et 50,6% en milieu rural (2007). Pour ce qui est des microprojets générateurs de revenus, les contraintes résident dans le manque du suivi-évaluation lequel mesure les paramètres d'autonomisation.
La pauvreté est un indicateur à la fois cause et conséquence de la violence, laquelle est vécue doublement par la femme: Violation des droits au travail (pauvreté) et familiale (ou domestique).
D'ailleurs, le rapport des associations, soumis à l'expertise au niveau des Nations Unies, a soulevé la problématique des familles monoparentales, gérées par la gent féminine et qui représente 5% de la population marocaine. Ce qui soulève la problématique du fonds de garantie de la pension alimentaire, du retard de l'applicabilité des lois et de la rente de divorce pour les femmes précaires et en instance de divorce. Devenues chefs de famille, assurer la charge en l'absence de mécanismes protecteurs est difficile. C'est ce qui disloque la famille, entre enfants de la rue, dérive, abandon ou déperdition scolaires, et, actuellement induit un phénomène nouveau et grave, celui des femmes de la rue. Le divorce dans le nouveau Code de la Famille continue de fragiliser les conditions socioéconomiques des femmes.
L'INDH projette de réduire le taux de pauvreté des femmes de 14% à 9% sans ventiler le chiffre par sexe.
Pour ce qui est de la formule des microprojets générateurs de revenus, elle est toujours mise en dehors du suivi-évaluation, afin de montrer cette autonomie et la consolidation des droits socioéconomiques.
Le chômage, lui, touche principalement les femmes, avec un taux de 10,7%. Les femmes rurales travailleuses continuent d'être démunies de leurs droits socioéconomiques, car leur travail n'a pas d'équivalent monétaire et donc non reconnu et non comptabilisé dans les budgets et finances nationaux, non statistiquement recensés, sinon rarement comme aides familiales.
La scolarisation est difficilement généralisable, malgré les efforts déployés par le gouvernement. L'écart entre les femmes et les hommes, en matière d'alphabétisation persiste et s'engouffre par le manque d'infrastructures: routes, eau, électricité, maisons d'étudiantes, internats, collèges et lycées(il y a des patelins où il n'y a que des écoles primaires), insécurité (risque de vol, de viol ou d'agression pendant le long trajet à pied).
Selon le HCP, ce taux est passé de 32.6% chez les femmes en 1994 à 47,3 en 2007, contre 58,6% à 70,6% chez les hommes. Actuellement, les efforts sont surtout palpables pour les filles rurales, n'empêche que les contraintes quant à l'accès aux écoles est toujours d'actualité.
Pour ce qui est des petites bonnes, le projet de loi contre le travail domestique des petites filles n'est pas encore sorti de l'ombre. Il devrait porter sur la violation de leurs droits les plus élémentaires: droit à l'enfance, aux jeux, à la scolarisation. N'est-il pas vrai que l'endroit le plus sûr pour un enfant est sa famille et que l'école préserve de bien des maux ?
Quant au mariage précoce, même après la régularisation de cet âge à 18 ans par le Code de la Famille, cet article de loi n'est pas suivi à la lettre, il y a 38 000 cas recensés. Ce mariage met ces jeunes mères dans un cercle vicieux. La prise en charge des cas exceptionnels de ce dossier est léguée aux bons auspices des juges, lesquels changent parfois l'exception en règle. Objectivement parlant, certains parents mettent le juge devant le fait accompli, ils marient leurs filles «orfi» (fatiha) et exigent une reconnaissance de l'acte de mariage. Cet état des choses a des répercussions négatives aussi bien sur la santé infantile que maternelle. Cette dernière atteint 227 par 100 000 naissances vivantes, contre 267 pour les femmes rurales et 187 en milieu urbain. Parmi les appels de la société civile, on peut citer un haut conseil des femmes, outil de dialogue, d'évaluation et de suivi des programmes et stratégies élaborées en faveur des femmes. On aspire également à un projet cadre spécifique pour l'élimination de toute forme de violence et qui devrait assurer la prévention, la protection des femmes violentées et la sanction des agresseurs. L'institutionnalisation de certains mécanismes est à assurer, concernant le principe de l'égalité et la participation publique et politique des femmes ainsi que de leur accès égal à la sphère de la prise de décision.
L'opérationnalisation de la levée des réserves reste à publier dans le bulletin officiel. Enfin, l'instauration des mécanismes de contrôle de l'applicabilité des lois et des procédures de la protection des droits fondamentaux des femmes s'impose, ainsi que l'harmonisation des lois internes avec les instances juridiques internationales qui protègent les droits des femmes”.


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