Le dispositif de pilotage de la performance vise à promouvoir une culture de la performance au sein des établissements et entreprises publics (EEP), a affirmé, mercredi à Rabat, le directeur général de l'Agence nationale de gestion stratégique des participations de l'Etat et de suivi des performances des établissements et entreprises publics (ANGSPE), Abdellatif Zaghnoun. Dans une déclaration à la presse à l'occasion de la présentation officielle de l'architecture cible de ce dispositif dédié aux EEP, M. Zaghnoun a indiqué que ladite architecture, conçue comme un référentiel commun pour l'ensemble des EEP, définit les fondements méthodologiques, organisationnels et opérationnels d'un nouveau modèle de pilotage, plus stratégique, plus lisible et davantage orienté performance, tout en s'inscrivant dans le cadre de deux projets majeurs de la réforme du secteur public. Dans le détail, le premier chantier vise à moderniser et professionnaliser les instances de gouvernance des EEP, en particulier les conseils d'administration et les comités spécialisés, afin de disposer d'organes efficaces, agiles et en mesure de challenger le management et ses ressources, alors que le second a pour objectif d'instaurer un dispositif de pilotage de la performance, a-t-il expliqué. Par ailleurs, M. Zaghnoun a relevé que l'élaboration des contrats de performance entre les conseils d'administration et le management des EEP est prévue, ajoutant que ces contrats fixeront des objectifs pluriannuels déclinés par secteur d'activité, accompagnés d'indicateurs de pilotage et de suivi. Lors de la présentation de l'architecture cible du dispositif de pilotage de la performance des EEP relevant du périmètre de l'ANGSPE, un système complet de suivi EEP a été dévoilé, suivant une approche méthodique en sept phases, s'étalant d'octobre 2024 à août 2025 et réparties en trois grandes étapes, à savoir le diagnostic, la conception et le déploiement. La démarche adoptée s'appuie sur une analyse qui révèle une situation contrastée parmi les EEP. En effet, 43% disposent déjà de systèmes avancés incluant comptabilité analytique et gouvernance active, 39% sont en phase de structuration partielle, tandis que 18% nécessitent une refonte complète de leurs dispositifs de pilotage. Pour répondre à cette diversité, l'architecture repose sur des indicateurs financiers et opérationnels (Key Performance Indicators -KPIs) alignés aux priorités sectorielles, une collecte de données standardisée via un outil digitalisé, une gestion proactive des risques, l'ancrage d'une culture de performance liée à la rémunération des dirigeants, une gouvernance renforcée par l'implication de l'Etat actionnaire et une contractualisation formalisée des objectifs. Dans cette logique, le système prévoit une remontée d'informations trimestrielle avec réception des données à 25 jours après chaque fin de trimestre. En rassemblant l'ensemble des acteurs concernés autour d'une ambition commune, l'Agence souhaite insuffler une dynamique collective et poser les fondations d'un pilotage rénové, plus agile et plus responsable, en cohérence avec les grandes priorités nationales.