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Entretien avec Mme Rajaa Naji Mekkaoui, juriste, Pr. universitaire, membre de la Haute Instance sur le dialogue national à propos de la réforme de la Justice
Statut de la femme entre Codes réformistes et Constitution
Publié dans L'opinion le 11 - 10 - 2012

Dans un contexte sensible, où se mélangent attentes, revendications et changements
profonds, il est temps de faire
des choix rigoureux, dans la continuité des acquis opérés jusqu'ici, mais qui ont besoin d'une réflexion au même titre
que des conceptions, pour un meilleur
statut de la femme marocaine.
Pour en débattre, nous avons fait appel
à l'une des femmes marocaines les plus enclines à en découdre à ce sujet, ayant participé à l'élaboration de la Moudawana, à la réforme constitutionnelle et actuellement au dialogue national pour la réforme. de la justice.
Quel est le statut de la femme entre les Codes réformistes et la nouvelle Constitution ?
Mme Raja Naji Mekkaoui: La femme marocaine peut s'enorgueillir des acquis qu'elle a pu accumuler à travers les 12 siècles de l'existence de l'Etat marocain. Elle a pu profiter des droits et privilèges que lui a accordé l'Islam depuis presque 1500 ans. Elle a pu tirer profit, sans transgresser les constantes convictionnelles et nationales, des vertus de la modernité. Une modernité à la sapidité de l'authentique et du référentiel.
La constitution a été élaborée après écoute et dialogue, les articles 19 et 26 apportent toutes sortes de protections aux femmes : droits, discriminations...
Mme R.N.M: Exactement, la Constitution est parvenue à répondre à toutes les aspirations du citoyen et de la citoyenne marocains. C'est en se ressourçant dans le Droit Musulman et dans les Conventions internationales que la nouvelle constitution a su réconcilier le référentiel et le conventionnel en matière des droits de l'Homme et droits de la Femme.
Ainsi, après avoir consacré la totalité des droits de l'individu et instauré pour la première fois la liste exhaustive de ses droits et obligations, et après avoir constitutionnalisé l'égalité totale entre les sexes, mais partant toutefois d'un Référentiel qui reconnait un nombre de privilèges au profit des femmes, le constituant n'a pas omis de rappeler les socles constitutionnels qui prônent soit la ségrégation positive, telle que conçue dans le Droit Musulman, soit pour rappeler la conception islamique reposant sur un équilibre indispensable entre les droits individuels et les droits et devoirs familiaux.
A cet effet, l'article 19 déclare solennellement que «l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume». Néanmoins, et par crainte d'enfreindre la conception islamique en matière de famille et en matière de réconciliation entre l'individuel et le familial, ou d'ouvrir les portes aux spéculations, le même article ajoute rapidement : «et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume».
Le principal socle constitutionnel est justement le référentiel islamique re-confirmé dans la nouvelle Constitution et réitéré par elle plus d'une dizaine de fois.
Et en matière d'égalité ?
Mme R.N.M: En matière d'égalité toujours, le même article 19 stipule que : «L'Etat marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes». Sachant, toutefois, que la parité ne peut être atteinte qu'avec un travail structuré et réfléchi, le constituant déclare la création, à cet effet, d'une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination (art. 19).
En tant que juriste, quelles sont les contraintes qui persistent,
8 ans après la mise en œuvre de la Moudawana ?
Mme R.N.M: Ce sont presque les mêmes entraves que nous n'avions pas cessé de réitérer à chaque occasion, depuis le 1er anniversaire de la promulgation de la Moudawana : les manques énormes au niveau de la formation devant être fournie aux jeunes et aux jeunes mariés en matière conjugale, relationnelle, éducationnelle et familiale ; le nombre insuffisant des juges et magistrats de la famille et généralement des ressources humaines ; la non généralisation du système des assistantes sociales ; la défaillance des mécanismes de la médiation, de l'arbitrage et de la réconciliation, bref de la «thérapie» conjugale et familiale... Ceci, outre les entraves d'ordre socioculturel (la perception inexacte du contenu des textes, la sensibilisation provocatrice...) qui enveniment les mentalités, sèment les zizanies, provoquent les désunions... et augmentent la divortialité... À ajouter à cela le rôle conciliateur et pacifiant non encore assumé par la société civile...
Qu'est ce qui entrave l'application des articles constitutionnels ?
Manque de mécanismes institutionnalisés ? Volonté politique ? Nouveau gouvernement ?...
Mme R.N.M: En espérant que l'application de la Constitution soit plus prospère que l'application de la Moudawana, nous réitérons que, sans l'implication et l'engagement de tous les acteurs et de tout citoyen et citoyenne, quelle que soit leur position, on ne peut imaginer une meilleure performance.
Certes, l'opérationnalisation des nombreuses innovations apportées par le nouveau texte nécessite la promulgation de plus d'une vingtaine de lois organiques, et de nombreuses lois ordinaires, et nécessite la préparation des élections communales et territoriales, la réélection de la deuxième chambre parlementaire... Donc vous constatez à quel point le chantier est grand et à quel point le citoyen est partie prenante dans la réussite de cette opérationnalisation.
Le rôle des mass média n'en est pas moins colossal. Il est temps de passer des faux problèmes et des futilités, qui malheureusement couvrent la plupart de la production médiatique, aux grands et nombreux dossiers et chantiers lancés par le constituant.
Faut-il donc laisser le temps au temps ?
Mme R.N.M: Non, il faut s'impliquer à fond et que chacun assume entièrement ses responsabilités.
Que dire aux citoyennes, aux ONGs et aux coalitions qui attendent
avec impatience l'application de la Constitution et de ses mécanismes institutionnels ?
Mme R.N.M: Il faut œuvrer tous, main dans la main, pour appliquer sereinement la Constitution et tous les textes législatifs. Il faut d'autant plus cibler une seule et unique finalité : la prospérité de notre pays, sa stabilité et sa pérennité, cesser de s'engouffrer dans les faux problèmes et prendre en charge les grands dossiers, cesser de se faire manier par des agendas étrangers... !!!


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