Les larmes aux yeux, devant une assistance éberluée, le rocambolesque président du WAF a fini par craquer au terme d'une assemblée générale qui semblait pourtant, s'achever de façon anodine. Alors qu'il venait d'empocher l'approbation unanime quant aux rapports moral et financier, Abderrazak changea de ton et de vocabulaire pour «cracher un morceau» amer, voir pitoyable. «J'ai mené la barque «tout seul» durant toute la saison. Une saison la plus catastrophique de ma carrière à la tête du WAF. «Oui tout seul... devant l'absence quasi totale des commissions (à part quelques rares cas) : ni commission administrative, ni école de football,..., et ni commission. Au passage, Sebti s'en prend au «coach» Benhachem traité de menteur pour avoir prétendu disposer du diplôme du niveau requis par le règlement fédéral pour entraîner en 1ère division ! Tant de déboires et de déceptions qui expliqueraient un accident de la route qui aurait pu être fatal. Or, précise Sebti, je suis un homme ambitieux. Je ne cherche pas seulement à jouer le maintien, mais au contraire convoiter le haut du tableau. Et si j'avais fait des ratages des fois, ce n'était pas du tout exprès, et j'en demande pardon au public wydadi. Ironie du sort, le WAF a très bien fini le championnat en position honorable après avoir été admis officiellement en Ligue professionnelle, s'enorgueillit le président qui avoue, haut et fort, qu'avec les entraves de toutes sortes..., «c'est un miracle que le WAF soit encore en 1ère division» ! Entre autres déceptions, le «président solidaire» s'en prend aux sponsors qui lui tournent le dos. Et la sentence de tomber telle une guillotine : «Je décide donc de démissionner de la présidence du Wydad de Fès ! Qui veut la présidence ?». Un verdict qui souleva le tollé général d'une salle prise de court... et appelée à une assemblée générale extraordinaire dans une semaine. Sentant la débandade, l'envoyé fédéral M. Slaoui aidé d'une représentante de la Mairie et reste de la tribune s'agglutinent autour du président – sortant pour le ramener à des humeurs conciliantes. Une «contre-attaque» qui finit par payer. Diplomate, M. Slaoui s'adresse aux adhérents pour solliciter leur avis sur la décision de Sebti. «Niet de démission» clame la salle à l'unission ! Qui dit refus des adhérents, dit président «Titti-Ninni» prétendent les règlements apparemment. Et le tour du diplomate est joué. «Baazz à Sidi» ! Dans un élan d'amour-propre, Sebti renvoie la balle à d'éventuels candidats (des fantômes, oui !) : «Si quelqu'un se présente, je me retire à la seconde même». Encore une fois, Abderrazak aura perdu une bataille par une reculade qui ne vaudra que par d'éventuelles promesses (lesquelles) de ceux qui l'ont dissuadé de claquer la porte. Or de soutien matériel et logistique, le «pauvre» capitaine du bateau WAF en a trop souvent pâti tel que claironné à travers les 2 rapports de l'assemblée de ce 29 juillet 2013. Ainsi des frais de location du complexe sportif associés à son éloignement du centre-ville qui pénalise les recettes aux guichets. Mieux vaut donc le stade Hassan II ! L'absence de sponsors, tel que déploré par cet avocat-adhérent, qui interpelle le délégué fédéral sur le fait que des clubs profitent de sponsors publics et non pas d'autres. Idem pour la dotation fédérale décriée pour sa modicité et qui voudrait plutôt pour un club de 2ème division. Dire que les clubs de football jouent un rôle social d'encadrement de la jeunesse et d'opportunités matérielles au moment où ces clubs sont affligés de charges ! Or, malgré tous ces avatars, le WAF, dit le rapport moral de Saïd Bouhaba, s'en est sorti plutôt indemne. Hormis le classement flatteur (11ème sur 16) en dépit des changement de coachs intempestifs, le Wydad aura marqué d'autres bons points. Le partenariat avec l'équipe des FAR a permis la cession du joueur Anouar ce qui a profité substantiellement aux caisses du WAF aux abois. Satisfaction chez le WAF au féminin avec l'accession en 2ème division amateurs. Plus conséquents sans doutes, les prestations des jeunes Adnane Ouardi (Jeux Méditerranéens) et autre Abdelkébir Ouadi. Côté finances, le rapport de M. Ammouri (qui jongle entre les 2 clubs Elites de Fès) est pour le moins... déroutant. Echantillons : - La location du club House du WAF n'a jamais été réglée depuis... sa création ! - Idem pour les redevances de la CNSS ! - Kif-kif au niveau des impôts sur salaires, primes, etc des joueurs. A part çà les dettes du club plafonnent à 13.600.000 dirhams ! Autres chiffres seyants : des provisions de 560.000 DH pour jouir de la pelouse du complexe, 990.000 DH pour litiges avec la FRMF, 1,6 M DHS pour les déplacements. Côté recettes : 8.200 DH des adhérents ; 4,8 M DHS comme recettes du Club-House ; 35 M DHS de chez Loto... sous forme de «marchandises», etc, et enfin les subventions des collectivités locales, soit 1 M DHS de wilaya, 1,5 M DHS Mairie, 300.000 DH de commune du Méchouar alors que celle du Conseil de région n'est pas encore encaissée. L'Etat des dettes est pour le moins éloquent Ismaïl Jaï et Miloud Belhaj 300.000 DH chacun, Abdelali Mekdad 85.854 DH, et Abderrazak Sebti : 7.601.947,23 DH. Des chiffres qui n'incitent pas à pavoiser. Et avec ça Sebti va devoir reprendre le flambeau... à ses risques et périls !