Chaque fois que nos équipes nationales, toutes disciplines confondues, sont défaites, on crie au scandale, l'opinion publique traumatisée, la presse tire à boulets rouges, le parlement gronde, puis un silence assassin s'installe et la routine reprend le dessus, comme si rien ne c'était passé. La réaction de la presse et du public en général est justifiée dans la mesure où elle tend à faire réveiller de leur profond sommeil les responsables qui détiennent les rênes du sport dans notre pays. La maladie dont souffre notre sport ne date pas d'aujourd'hui, elle existe depuis des décennies mais elle a été longtemps voilée par les exploits lors du commun de nos championnes et champions et maintenant que le voile est levé que reste-t-il ! En effet, l'absence de stratégie capable de développer le sport est la cause principale de notre grand déficit en matière d'infrastructures et de formation de cadres, c'est ça, la véritable maladie de notre sport. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le budget alloué au ministère en charge du sport pour avoir une idée sur la situation, alors n'accusons ni athlètes, ni techniciens, ni dirigeants, ni fédérations, mais désignons du doigt l'exécutif et le législatif à la fois. A ce propos, un souvenir significatif me revient, c'était en 1956, lorsque feu Si Ahmed Bensouda, sous-secrétaire d'Etat à la Jeunesse et des Sports du premier gouvernement de l'indépendance, en recevant le premier contingent des entraîneurs nationaux dont je faisais partie aux côtés de feus Kacem Kacemi et Chtouki, et les autres collègues, déclara publiquement que le secteur du sport n'était pas pour le moment une priorité pour le gouvernement, c'était logique et compréhensible à l'époque dans la mesure où le Royaume était en pleine mutation, malheureusement la situation n'a pas beaucoup évolué, comme le dit l'adage arabe : « La maison de Lokmane est restée telle quelle ». Pour faire sortir le sport de l'ornière où se trouve, le parlement et l'exécutif doivent se mobiliser pour arrêter ensemble une stratégie en mesure de faire décoller notre sport afin que le Maroc puisse reprendre sa place parmi les nations réputées en matière de sport. Le secteur privé, les régions, les communes, peuvent apporter leur concours à une nouvelle INDH du sport, souhait de l'opinion publique assoiffée de victoires.