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Raja : La démonstration royale
Publié dans L'opinion le 02 - 01 - 2014

Les journées historiques commencent tranquillement, comme toutes les autres. Le matin du samedi 21 décembre 2013, journée où le Raja défiait l'Everest du foot mondial, aussi appelé le Bayern de Munich, voit, comme tous les matins, les gens vaquer à leurs obligations habituelles.
Sauf que chacun, et chacune, au Maroc avaient dans un coin de la tête et du cœur une pensée un peu émue, un peu pincée pour ce qui allait se passer, tout à l'heure à Marrakech.
A 19h30, ce jour, était organisée la finale de la Coupe du Monde des Clubs.
Une compétition jusque-là anecdotique, il faut bien le dire, et que la FIFA, qui en détient, comme il se doit, tous les droits, ne savait pas très bien où la placer.
Le Maroc, faisant fi du contrat léonin où tous les avantages financiers sont garantis au cahier des charges, pour la FIFA, a eu le courage, l'audace, l'inconséquence d'accepter l'organisation de deux éditions.
La FIFA en a été ravie, et le Royaume a mis les petits plats dans les grands pour accueillir tous les pontes de la planète foot.
Une réussite inespérée
Comité international d'abord, 150 cadres de la FIFA installés sur tous les sites des compétitions (hôtels, terrains, vestiaires, salles de conférences) et le comité local composé en majorité de fonctionnaires du ministère de la Jeunesse et des Sports et de rescapés de la purge fédérale d'après l'A.G., ont affronté, chacun avec ses arguments, et pour certains avec beaucoup de préjugés, cet énorme défi.
Au vu de lourdes erreurs d'organisation, et de quelques ratages dont les médias se sont faits largement l'écho, on craignait le pire.
Et puis, au niveau sportif, au-delà de toute considération organisationnelle, on ne donnait pas cher des chances du Raja, champion du Maroc mais pas champion d'Afrique, pour affronter tous les autres participants : 5 authentiques « as » qui d'Asie, qui d'Afrique, ou encore la Concacaf (Amérique du Nord, Amérique Centrale, Canada et Caraïbes), l'Océanie (Tahiti, Iles Fidji, Iles Tonga, Nouvelle Zélande) et last but not least, le champion d'Europe, le Bayern de Munich, l'Empereur de Bavière, dont le seul palmarès de ces cinquante dernières années, est plus longue que la liste des adhérents des Diables Verts.
L'invité de dernière minute, comme l'a qualifié Blatter lui-même, appelé pour que le foot marocain ne soit pas absent d'une compétition organisée sur notre sol.
Suprême contrainte, le Raja se voit obligé de passer sous les fourches caudines de la FIFA, lui imposant un match barrage.
On ne s'attardera pas sur cette histoire elle est connue, comme est connue « la corruption supposée du championnat marocain ». Accusations non prouvées, bien sûr, mais qui ont été commentée au-delà des frontières.
En octobre 2013, le très estimable mensuel « So Foot », se basant sur l'interview du capitaine rajaoui écrivit sur son site : « Les graves accusations ont jeté le trouble... Le Raja a nié avant de trainer son joueur en justice et lui réclamer dix millions de dirhams ». C'est désormais à la justice nationale de trancher, ajoute le confrère parisien.
Mais désolé d'avoir rencontré ce qu'il a appelé « une chape de plomb, imposée par l'omerta de tous les pratiquants », le journaliste conclut : « Entre silence, mensonges et trahisons, l'affaire ne fait que commencer au pays du soleil couchant».
Désolé, camarade « l'affaire » risque fort de faire « Pschitt » selon l'onomatopée popularisée naguère par Jacques Chirac, l'ex-président de la République Française.
Car le Raja allait prendre le meilleur sur tous ses adversaires, et arriver en grande finale face au club légendaire des Kaisers.
3 clubs dûment qualifiés n'ont pu s'opposer au Raja, qui, cerise sur le gâteau, allait offrir le scalp de Ronaldinho à ses innombrables supporters, et dont la vague verte gonflait au fur et à mesure des victoires casablancaises.
Benzerte, coach tunisien, arrivé en toute dernière minute pour remplacer « l'immense » M'hamed Fakhir limogé sans aucune explication satisfaisante, ni pour lui, ni pour la vox populi, se coula dans l'euphorie générale et entra debout dans l'Histoire.
Ah, ce poids du résultat !!
En exactement dix jours, le Raja, ignorant complexes et préjugés, a foncé vers la finale balayant tout sur son passage, faisant déferler une marée verte sur Marrakech et son nouveau stade devenu soudain trop petit malgré ses 40.000 places.
La rumeur enfle, à propos des tarifs au marché noir. On parle, en ce samedi matin, de prix multipliés par 10.
A Jamaâ El Fna, la vénérable Koutoubia, semble protéger ces adolescents dont la plupart ont passé la nuit à la belle étoile dans un froid de canard, se partageant de maigres sandwichs pour économiser sur les billets du voyage retour, et qui pleurent de rage de ne plus trouver les billets mis en vente à 100 dhs, car la FIFA craignant une finale sans public avait réservé des billets, pour attirer les spectateurs désargentés, pour qui, les 1000 et quelques dirhams des tribunes VIP constituent un rêve inaccessible.
Les dirigeants rajaouis, pris de court à leur tour n'ont pas assez d'oreilles pour y plaquer leurs mobiles où pleurent les quémandeurs.
Dans les beaux hôtels marrakchis, les organisateurs ne sont pas à la fête.
A 11 heures du matin, le sphinx Blatter quitte la Mamounia où il résidait pour venir lui-même au Sofitel afin de s'inquiéter des préparatifs d'une finale devenue soudain tsunami footballistique.
Qu'a dit le président de la FIFA à Jerôme Valcke, son secrétaire général ? On ne le sait pas, mais c'est un Blatter anormalement agité qui, accompagné de ses seuls gardes du corps, traverse la réception où il se fait alpaguer par des journalistes de « Mars Attack » que l'ami Lino Bacco lui présenta comme la première radio sportive au Maroc et en Afrique.
Blatter fait le job et déclare en direct sur antenne « que la présence de Sa Majesté, le Roi du Maroc, va donner une dimension que personne n'osait espérer pour cette finale».
Le Raja, club populaire s'il en fut, se gargarise de cette présence du Roi du Maroc la considérant comme sa plus belle victoire. Que le Bayern les gagne ce soir, c'est normal. « Attention, ce sont quand même les champions d'Europe... mais on va tout donner pour remercier notre Roi, Allah y hafdou ou nasrou », clame la foule heureuse.
12h30 ce samedi là, il est temps, pour les supporters de base de se diriger vers le terrain.
Même si les places sont numérotées et même si l'électronique a fait son apparition pour le contrôle avec les tourniquets des différentes portes et parkings, il y aura l'habituelle pagaille pour trouver sa place.
L'arrivée majestueuse de la Famille Royale va faire hurler de bonheur ce magnifique public marocain qui en oublie la longue attente de l'après-midi et le froid sibérien.
Alors que le Roi Mohammed VI, accompagné de Moulay Al Hassan et de Moulay Rachid, se plie au protocole d'usage, le président de la FIFA, le terrible Blatter, l'homme qui excommunie et punit, se range à l'étiquette du protocole royal.
Le Roi du Maroc est chez lui dans ce stade de Marrakech, mais il n'en manifeste aucune ostentation, il est là pour partager en famille le bonheur de son peuple. Et Blatter s'éclipse poliment.
Sur le terrain le Raja a perdu, comme de bien entendu, mais il a perdu quoi ?
Un simple match de football mais il a gagné le respect et la considération de tous, offrant au Maroc un cadeau... inestimable.
Au grand bonheur, de tous ceux qui, aujourd'hui encore, et pour toujours vibrent et vibreront du souvenir de cette nuit glaciale mais qui n'a jamais paru aussi chaleureuse au cœur de tous les Rajaouis...Et de tous les Marocains.
Article paru, la semaine dernière, sur le site de l'hebdomadaire national «Challenge».


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