Suite à l'interdiction par les autorités administratives de Fnideq d'un sit-in auquel la LMDDH a appelé pour protester contre les exactions de la "guardia civil" à l'encontre des citoyens marocains, la Ligue a rendu public un communiqué dénonçant l'intervention musclée des forces de l'ordre dont ci-après la traduction de larges extraits : "Les autorités de Fnideq ont interdit, dimanche 1er juin, un sit-in pacifique de protestation de la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l'Homme (LMDDH) et la visite qu'elle devait effectuer au pseudo poste frontalier entre cette ville et celle de Sebta occupée pour constater les souffrances et les violations des droits humains qu'y endurent les citoyens marocains, principalement les femmes enceintes victimes de violences, d'humiliations et de harcèlement de la part de la garde civile espagnole. Les forces publiques, police et forces auxiliaires, ont ainsi usé de violence brutale contre les manifestants, dont le président de la LMDDH, des membres de son Bureau central et des sections de la région, sous les ordres directs du pacha de Fnideq, nonobstant le fait que le sit-in et la visite en question étaient prévus dans le cadre du programme du colloque national autour du « Phénomène de l'émigration, le refuge et les souffrances des citoyens marocains aux postes frontaliers avec Sebta et Mellilia » organisé par la Ligue les 30, 31 mai et 1er juin, les autorités locales ayant tenu à saborder cette manifestation et à adresser, ce faisant, un message tranquillisant aux autorités d'occupation selon lequel elles veillent sur leur sécurité et protègent leurs intérêts. Eu égard donc à la gravité de la situation, le Bureau central de la LMDDH dénonce, notamment, avec vigueur l'interdiction du sit-in et de la visite prévue au passage frontalier, le recours inconsidéré à la violence contre des manifestants pacifique et le message que les autorités locales ont voulu ainsi transmettre aux puissances occupantes; réclame l'ouverture d'une enquête au sujet des dépassements et abus d'autorité et de violence commis à cette occasion; considère ce qui s'est passé comme un comportement lâche et favorable à l'occupation au détriment du sentiment national et de la foi en la marocanité des poches encore sous occupation espagnole et conserve, enfin, son plein droit à recourir à tous les moyens légaux et judiciaires, nationaux et internationaux, en vue de réclamer justice et de faire valoir le droit."