Dans un acte symbolique et sans conséquences juridiques, l'Algérie a adopté un texte de loi criminalisant le colonialisme français ayant eu lieu entre 1830 à 1962. Cette mesure a été perçue comme une initiative « hostile » par Paris. A l'heure où les relations entre la France et l'Algérie sont aux plus bas, des tensions existantes depuis de nombreuses années ont été renforcées par l'appui de Paris à l'autonomie sous souveraineté marocaine au Sahara, qui marque un tournant dans ce conflit où Alger tente de saper la souveraineté du Maroc depuis 50 ans. Après plusieurs mois de tensions, et de provocations mutuelles, l'Algérie a ajouté une nouvelle mise au défi en faisant adopter par le Parlement algérien à l'unanimité un projet de loi criminalisant le colonialisme français. « C'est un moment historique dont les repères ont été tracés par le président de la République Abdelmadjid Tebboune », a indiqué l'historien algérien Mohamed Lahcen Zeghidi cité par la presse algérienne. Ce texte, bien qu'il ne soit pas contraignant et n'a pas de valeur à l'international, a provoqué une réaction attendue de Paris. La diplomatie algérienne qui cherchait à faire réagir et provoquer une un début de volonté de réconciliation à l'initiative de la France, a marqué un coup. Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé « une initiative manifestement hostile, à la fois à la volonté de reprise du dialogue franco-algérien, et à un travail serein sur les enjeux mémoriels ». Dans sa réponse, le Quai d'Orsay a ajouté continuer à « travailler à la reprise d'un dialogue exigeant avec l'Algérie », notamment sur les « questions sécuritaires et migratoires ». Le texte algérien impute à l'État français la responsabilité juridique de crimes « imprescriptibles » commis pendant la période coloniale et demande non seulement la reconnaissance, des excuses mais aussi une indemnisation. Le texte de loi a répertorié une trentaine de types de crimes comme les massacres de masse, les exécutions sommaires, les déplacements forcés, le pillage des ressources, la privation du peuple algérien de ses droits politiques, humains, économiques et sociaux les plus élémentaires en plus des tentatives d'aliénation de son identité. Il s'agit aussi de faits de torture, d'exécutions sommaires, de kidnappings et de viols, selon le texte qui souligné également l'engagement de l'État algérien à révéler et à diffuser les faits historiques liés au colonialisme français, selon les médias algériens. Pour rappel, la France avait engagé un travail mémoriel sur la question de la colonisation en Algérie ayant donné lieu au rapport Stora de l'historien Benjamin Stora, qui a été publié en 2021. Le président français, Emmanuel Macron, qui a initié ce dossier s'était engagé à des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais en excluant des excuses, ce qui n'avait pas plu à l'Algérie.