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Extinction en cours des derniers dinosaures à l'est de l'Oued Isly : De l'inquiétante régression de l'homo-politicus algérien
Publié dans L'opinion le 17 - 11 - 2014

Qui préside actuellement aux destinées du pays voisin de l'est ? Abdelaziz Bouteflika vient de quitter la Clinique d'Alembert, du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, où il a été admis en urgence, le jeudi 13, comme rapporté par la presse française. Aucune précision n'a été donnée sur les raisons de cette hospitalisation d'urgence, si ce n'est que le président algérien a été placé au service de cardiologie et des maladies cardio-vasculaires de l'établissement hospitalier grenoblois. L'année dernière, c'était suite à une attaque cérébrale que Bouteflika avait été déjà hospitalisé d'urgence au Val-de-Grâce, à Paris. Le fait que le récent séjour du président algérien ait été de courte durée à la clinique grenobloise n'est pas forcément de bon augure.
Chantre de la transparence, Al Mouradia a brillée par son silence. Des petits malins «proche de la présidence», indique le journal en ligne «Tout sur l'Algérie», sont même allés jusqu'à démentir l'information auprès de la presse algérienne. «Bouteflika est actuellement à Alger» avaient prétendu ces «sources» à la presse du pays voisin, au moment où il était en fait alité à Grenoble. A l'est de l'Oued Isly, l'opacité et le mensonge sont les maîtres mots de la stratégie de communication du régime en place depuis l'indépendance. L'opinion publique algérienne n'a pas à savoir dans quel état de santé se trouve celui à qui ont été confiés les rennes du pouvoir. Les électeurs algériens n'ont qu'à voter dans le sens qui leur est indiqué les jours de scrutin et de ne plus se mêler de politique le reste du temps.
Il existe bien un article de la Constitution algérienne, le 88ème pour être précis, qui stipule que «lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement». Bien sûr, l'application de la loi fondamentale, reformulée au grès des besoins du moment des dirigeants politiques, est purement formelle en Algérie. Et gare à ceux qui osent revendiquer de s'en tenir au texte de la Constitution, ils sont aussitôt taxés de «charognards».
Pendant ce temps, une féroce bataille pour la succession se déroule au sein de l'État profond algérien. Les clans de Saïd Bouteflika, le frère du président, et celui du Général Taoufik, le patron de la tristement célèbre sécurité militaire algérienne, s'étripent dans une confrontation quasi-existentielle. Le gagnant prend tout, le perdant y laisse tout. Une situation inhérente à la nature du système politique et économique algérien. Le dernier des dinosaures encore présent au sommet du pouvoir, tous les autres généraux de la veille garde étant morts ou partis à la retraite, le Général Taoufik fait de plus en plus figure de «has been» et n'a plus sa puissance d'antan pour être certain de l'emporter face au clan des Bouteflika.
Ceci n'intéresse les Marocains que dans la limite où la proximité géographique de ce brouillant voisin qu'est l'Algérie a une influence directe sur leur pays. L'écroulement physique du président Bouteflika et la guerre de succession qu'il a relancée à Alger tombent vraiment à un très mauvais moment. Même si l'allégeance d'une partie des bandes jihadistes algériennes à Da'ech est, jusqu'à présent, surtout de l'ordre du symbolique, il n'en demeure pas moins qu'elle ne va pas manquer de relancer la ferveur jihadiste des bandes armées qui sillonnent le Sahara et le Sahel, avec des bases arrières assurées en Libye. Ils auront besoin de mener des actions d'éclats pour donner des gages de bon da'echisme à leur calife Baghdadi et ravir la position dominante occupée jusqu'à présent par AQMI dans la sous région saharo-sahélienne.
La poudrière des camps
de Tindouf
L'évolution à court terme de la situation sécuritaire dans les camps de la honte de Tindouf, dans le sud de l'Algérie, constitue un autre motif d'inquiétude, à la fois en soi et en liaison avec celui du terrorisme jihadiste précité. Les manifestations se poursuivent au camp de Rabbouni, quartier général des Polisariens, qui réagissent par une violente répression. La situation sociopolitique était déjà explosive depuis plusieurs mois. Le dernier discours du Souverain marocain concernant l'affaire du Sahara, qui a été correctement interprété par les habitants des camps de Lahmada, a renforcé la conviction de ces derniers que les choses ne pouvaient plus continuer comme avant. La chimérique république sahraouie ne deviendra jamais réelle. Si les habitants des camps de Tindouf ne font rien, leur misérable vie n'est pas prête de changer, puisque la situation actuelle arrange parfaitement les affaires des dirigeants polisariens.
Sauf qu'il faut bien se demander quels seront les effets sur le Maroc d'un chaos sécuritaire généré par la contestation populaire dans les camps polisariens, en Algérie. Il y a un peu de tout dans ces camps de Lahmada. De bonnes gens qui n'attendent que l'occasion de rentrer chez eux, dans les provinces du sud du Maroc, pour rejoindre leurs familles et vivre enfin normalement. Mais aussi des miliciens aguerris à l'allégeance douteuse, des mercenaires prêts à vendre leurs services aux plus offrants, des agents d'influence et de recrutement des bandes armées jihadistes, des contrebandiers à la délinquance assumée... La pire des choses, pour le Maroc, serait d'accueillir ses flots humains sans avoir auparavant fait le tri.
Sinon, il y a, tapis dans l'ombre, les bandes jihadistes armées qui n'attendent qu'une occasion pareille pour semer encore plus la pagaille dans les camps de Tindouf. Et au vu des antécédents des hauts responsables militaires algériens, leur méthode pour traiter ce genre de situation risque fort d'entraîner un bain de sang. Si le convoi des jiihadistes, fuyant Aïn Anemas avec des otages étrangers, a été mitraillé au canon d'hélicoptère combat, en janvier 2013, ce n'est même pas la peine d'essayer d'imaginer ce que les responsables algériens feront dans les camps au cas, de plus en plus probable, où la situation sécuritaire venait à y dégénérer. En plus, on ne sait littéralement rien sur les jeunes loups qui attendent impatiemment le départ des derniers vieux dinosaures pour s'emparer du pouvoir à Alger. Se montreront-ils aussi machiavéliques que leurs ainés motivés par un étrange rapport de haine/fascination envers le Maroc ?


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