Quelque 44 nouveaux véhicules ont été remis aux exploitants des taxis de première catégorie, communément connus sous le nom de « Grands taxis » ou « taxis blancs » à Casablanca. Une centaine d'autres ont été mis en circulation à Agadir. Ces nouveaux heureux ont bénéficié de la prime de renouvellement des véhicules stipulée par le décret N° 2.41.469 en date du 18 juillet 2014. A Casablanca, les services de la wilaya ont reçu 94 demandes pour bénéficier de la prime de renouvellement des véhicules de transport par taxis de première catégorie. 44 véhicules neufs mis en circulation et seulement 94 demandes déposées. Voilà de quoi susciter moult interrogations. Surtout quand on sait que pour le seul Grand Casablanca, il y aurait quelque 15.000, sinon plus, grand taxis qui sillonnent la métropole. Sans parler des clandestins et khettafa. Alors, comment se fait-il que ce grand nombre n'a pas été alléché par la prime de 80.000 dh? Tout simplement parce que le décret N° 2.41.469 du 18 juillet 2014, conditionne l'octroi de cette prime par la remise obligatoire des anciens véhicules à l'administration afin qu'ils soient remis à la casse. Le président de l'Union Nationale des Taxis affiliée à l'UGET, Abdelhadi Samade, souligne que les professionnels de ce segment du transport en commun attendent une modification du décret en question pour répondre en masse à une opération qui se veut dans le cadre d'une stratégie de développement du secteur du transport par taxis, et d'encourager les professionnels à abandonner les anciens véhicules et les remplacer par de nouveaux modèles qui respectent les normes de protection de l'environnement, de sécurité et de confort des passagers. Autrement dit, selon M. Samade, nos taxi-drivers veulent avec la prime la possibilité de garder leurs anciens véhicules. A moins que l'administration ne rallonge sa prime à la casse de la valeur de l'ancien véhicule. Pour le président de l'UNT/UGET, les premiers bénéficiaires des dispositions du décret N° 2.41.469, sont ceux dont les véhicules étaient dans un tel état de délabrement au point qu'on a dû recourir à la dépanneuse pour les conduire à la casse. Toutefois, il y a une autre entrave à la généralisation du renouvellement du parc des taxis. Celle relative au sempiternel problème des agréments (Lagrimates). En effet, pour pouvoir postuler à l'offre du décret du 18 juillet 2014, Il faut que le propriétaire du véhicule ait un contrat-type d'au moins cinq ans de validité. Or, ceux dont le contrat arrive ou approche de l'expiration ne pourront profiter des dispositions du décret controversé. Reste à savoir que ferait-on de ces tacots qui ne pourront pas bénéficier de l'offre et qui, paradoxalement, ne répondent plus aux normes de protection de l'environnement, de sécurité et de confort des passagers ? Les laisser en circulation équivaudrait à verser de l'eau sur le sable, les interdire de circulation mènerait inéluctablement à l'aggravation d'une crise de transport déjà insupportable. En conclusion, n'a-t-on pas mis la charrue avant les bœufs en précipitant les choses à force de vouloir bien faire ?