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Le Maroc raterait-il le « cartable numérique et solaire »
Publié dans L'opinion le 14 - 09 - 2015

« Cartable numérique et solaire » ? Il s'agit, en fait, de deux kits, un pour enseignant et un pour élève. Le premier dispose d'une tablette lui permettant de suivre les faits et gestes de chaque élève de sa classe et d'exercer son autorité et son contrôle d'enseignant. Alors que l'élève, lycéen, est équipé d'un « kit-élève » avec batterie de recharge (pour une autonomie d'une journée), d'une tablette et d'une lampe solaire pour éclairage la nuit, que l'élève vive dans le monde rural ou dans le monde urbain ou suburbain, sans raccordement à un réseau électrique. Sur sa tablette, l'élève peut consulter des livres, réviser et travailler ses cours et ses exercices sur des « cahiers électroniques », disposer d'une messagerie, fréquenter un « bureau électronique » de son professeur, ranger ses affaires et fournitures dans un « casier électronique » etc.
Cette salutaire invention, qualifiée de « véritable bijou » pour l'objectif/slogan mondial « l'éducation pour tous ! », a été enfin révélée ce mois-ci au « grand jour des médias » en France par son inventeur togolais, Dr. Victor Kossikouma Agbégnénou, après y avoir consacré plus de dix ans de recherches. Vétérinaire de formation, diplômé de l'Académie de Moscou et de l'École Supérieure de Maisons-Alfort en France, ce quinquagénaire, connu pour sa discrétion et son obstination à l'ouvrage, vise toujours, par nombre d'inventions, la réduction de la « fracture numérique ». Non seulement, et d'abord, en Afrique, mais aussi dans tous les espaces du monde, au Nord comme au Sud, là où des populations défavorisées vivent à la marge de l'accès à l'éducation, à la communication et aux
télécommunications, à la médecine...
Après avoir déposé quatre brevets d'invention dans le domaine médical, il s'attaqua à la « fracture numérique » pour aboutir aujourd'hui à ce cartable numérique et solaire, au bout de plusieurs années de recherches et d'essais. Avec une équipe de confrères africains, il monta à cet effet, dans un sous-sol d'immeuble parisien, un programme de recherches baptisé « RETICE » (Réseau Énergie, Technologie de l'Information et de la Communication) avec pour idéal ou principe : le partage dans l'équité. « Cette solution, déclara-t-il au journal français ``Le Monde``, est déployable équitablement sur tout territoire, sans discrimination, et l'ensemble du monde pédagogique y trouvera son compte »...Elle n'est pas restreinte aux spécificités du continent africain où l'électricité est encore un luxe, mais qui fait aussi défaut sur d'autres continents.
Outre une rare persévérance, voire opiniâtreté, à poursuivre cet objectif, Dr. Kossikouma Agbégnénou fait preuve aussi d'une sorte de « patriotisme technologique » grâce auquel il a pu résister à des offres mirobolantes de grands groupes industriels américains, suisses et britanniques qui voulaient acheter son invention majeure qui lui permet aujourd'hui de nous offrir ce « cartable numérique » et qui est un système d'accès à Internet sans câble, exploitant une technologie dite de « ligne de vue ». Dr Victor a ainsi mis au point, dès 2004, son système dit « PWCS » (Polyvalent Wireless Communication System) qui permet de distribuer aux usagers dans les contrées les plus reculées, les plus démunies en infrastructures, des services de téléphonie, d'Internet et d'images, sans recourir au moindre câblage. Ce qui permet, déjà à la base, de fournir le téléphone pour tous, accessible partout à bas prix et parfois gratuit en cas d'appel local.
Le « PCWS », dont Dr. Victor a enregistré, dès octobre 2002, le brevet d'invention auprès de l'OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle- 125 pays membres-), est basé, dit-il, « sur une technologie sans fil qui transmet données, images et voix à haut débit de données, sans recourir au moindre câblage de réseau, mais en utilisant un système satellitaire ». Ce système fonctionne, en fait, entre un émetteur et un récepteur, moyennant une antenne pour chacun, avec de petits relais, en cas d'obstacles, maisqui ne nécessitent pas de tours, avant un raccordement final avec un décodeur d'usager qui donne accès à une « offre triple play ». Et chaque récepteur peut lui-même devenir émetteur-relais, « ce qui permet la mise en place d'un réseau dense et ce, jusqu'au dernier kilomètre, souvent très cher à raccorder en fibre optique ». « Le coût de ce système de télécommunications serait très satisfaisant car n'utilisant pas de fibre optique, trop chère en Afrique », ajoute l'inventeur togolais, pensant aussi aux autres régions du monde où des populations vivent sans électricité.
Si peu d'États africains ont réellement pris la mesure de cette « révolution technologique », certains experts estiment à 30 ans l'avance technologique du PCWS du Dr. Victor Kossikouma Agbégnénou sur les technologies actuelles...Lui, qui estime à 10 millions de dollars US le coût de lancement de l'industrialisation de cette technologie, a pu en conduire des tests concluants.
« Boko Cartables » au Nigéria
C'est ainsi qu'il a pudisposeraujourd'hui, avec son équipe, d'installations opérationnelles à Paris, et il a réussi des tests d'assemblage à Lomé, capitale de son pays d'origine.
Se lançant dans un périple de pèlerin à travers le continent, il a pu, dernièrement, intéresser ses interlocuteurs/décideurs politiques africains pour qu'ils le suivent dans sa démarche d'offrir au continent cette alternative technologique, « la plus économique pour résorber la fracture numérique », commente une spécialiste. L'intérêt des interlocuteurs du Dr. Kossikouma s'est arrêté justement sur son cartable numérique et solaire.
C'est ainsi qu'après des tests en banlieue parisienne et dans deux écoles de Dakar, Dr. Victor réussit une première expérience d'opérationnalisation de ce cartable inédit au Nigéria (tout un symbole en ce pays, horrible mouroir pour élèves !)...1500 élèves – garçons et filles - du « Governer's College Kofar Nassarawa » de Kano ont été équipés, cette année 2015, par ses soins, chacun et chacune d'un « kit-élève », répartis dans une quarantaine de classes. Cette implantation concrète, aux avant-postes de la « M-éducation » (« Mobile-education ») en Afrique faisait suite à la présentation officielle des deux kits (enseignant et élève), par leur inventeur, devant l'assemblée triennale de l'Association de développement de l'éducation en Afrique (ADEA) qui réunit les ministres africains de l'éducation et de la formation, ainsi que les représentants de 16 agences spécialisées de coopération internationale, notamment la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l'Unesco... Un article sur le site http://afrique.lepoint.fr/, (signé Viviane Forson) qualifie Dr. Victor de «Zorro contre la fracture numérique ».
Aussi bien ces organismes, aux préoccupations et objectifs mondiaux, que nombre d'investisseurs et d'industriels du monde des télécommunications, ont en tête les immenses enjeux économiques que ce type d'invention risque d'influer ou d'impacter, pas nécessairement au profit de politiques dépensières, voire ruineuses et, en plus, sur des termes de réalisation insoutenables pour les nombreuses populations isolées et enclavées par rapport à la marche technologique du monde. Le langage des chiffres peut illustrer ici ces enjeux inhérents à la problématique de l'accès à ces TICs. Empruntons à Viviane Forson un raisonnement de type prospectif sur la base de certains chiffres de la réalité actuelle :
« Ce qui a changé aujourd'hui en Afrique c'est l'accès au mobile. Si le taux de pénétration du mobile accuse encore un retard de 20 points comparativement à celui observé dans l'ensemble des pays en développement (70 % contre plus de 90 % en 2014), le continent africain compte aujourd'hui, 650 millions de détenteurs de téléphone portable, soit davantage qu'aux États-Unis et en Europe (UIT, 2013). Le point faible du continent reste les zones rurales non desservies par le réseau GSM et non équipées de mobile. Ces zones blanches offrent une faible densité de population, avec un pouvoir d'achat réduit et une absence d'électricité, sans compter les coûts élevés de la logistique. De fait, ce sont des zones qui intéressent peu les opérateurs de télécommunications. Dans ce contexte, l'utilisation des TIC dans l'éducation constitue un enjeu majeur. Un rapport de GSMA et McKinsey & Company, estime jusqu'à 70 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour les opérateurs mobiles, 38 milliards pour les produits et services d'éducation mobile ou encore 32 milliards de dollars pour les smartphones et tablettes autour des années 2020. Une croissance qui devrait être plus importante dans les pays en développement, puisque le marché de la M-éducation devrait, sur la période, augmenter de 50 à 55 % en Amérique latine, Asie Pacifique, Afrique ou au Moyen-Orient ».
Le génie innovateur africain aidant, comme celui du Dr. Victor et son équipe, on peut dire que non seulement l'avenir de l'Afrique est en Afrique (par l'appropriation - enfin !- de la recherche et de l'invention), mais également, l'avenir de ces TICs est en Afrique ! Comme celui de l'apprentissage, c'est-à-dire l'éducation et ses métiers d'aujourd'hui et de demain...Alors, notre pays raterait-il cette piste d'avenir largement ouverte sur son propre continent ? Raterait-il déjà le « cartable numérique et solaire » du Dr. Victor Kossikouma Agbégnénou ?
A bon entendeur, bien Africain de chez nous, salut ! Numériquement.


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