Le Sénégalais Cheik N'Digel Lô et le Marocain Mohamed Jbara ont donné, dimanche, le dernier spectacle de la 3è édition du festival de Kénitra, qui a fêté cette année la musique africaine en invitant quatre groupes du continent noir. Selon les organisateurs, le festival a été un succès au regard du peu des moyens disponibles. La gageure pour le prochain bureau de l'association du festival est d'assurer la continuité de l'évènement en trouvant d'autres sources de financement pour lui donner encore plus de retentissement et d'éclat, a indiqué, au cours d'une conférence de presse, le président de l'association, M.Taoufik Lahlou, dont le mandat est arrivé à terme. "Nous avons adressé des demandes à plusieurs sponsors potentiels qui ont contribué à d'autres festivals, mais aucun n'a répondu à notre appel", a-t-il dit avec beaucoup d'amertume. "Pire encore, s'est-il désolé, lorsque nous arrivons à trouver des subventions, les fonds ne sont pas débloqués à temps, ce qui obère encore plus nos projets car nous ne pouvons pas nous engager avec des artistes sur la base de simples promesses". A terme, a-t-il ajouté, le festival ne doit pas compter que sur les subventions des institutionnels. Lors la soirée d'ouverture, mercredi, M. Lahlou avait indiqué que les subventions collectées couvrent à peine 75 pc des dépenses nécessaires. "Après trois éditions, nous avons acquis plus d'expérience et de professionnalisme qui doivent être mis à contribution pour l'organisation de la prochaine édition", a-t-il indiqué, saluant le volontarisme des membres de l'association et le soutien financier des conseils municipal, régional et provincial. Huit groupes, quatre africains (Kalyanga du Burkina Faso, le chanteur Damily de Madagascar, la chanteuse Sayon Bamba de Guinée et Cheikh N'Digel lo du Sénégal) et quatre marocains (Tagadda, Mazagan, Mohamed Jbara et Nabyla Maan) se sont relayés sur une grande scène dressée sur la rue Hassan II. Certains concerts ont drainé, selon les organisateurs, plus de 20.000 spectateurs. Le public a montré beaucoup plus d'enthousiasme pour les artistes marocains, particulièrement pour le groupe Mazagan et Nabyla Maan. Celle-ci a enflammé les foules lorsqu'elle a interprété des chansons de Nass El Ghiwane et Jil Jilala, telles Senia et Laklam Lamrassae. Sur la programmation de groupes africains à ce festival, les organisateurs ont expliqué qu'ils ont voulu faire découvrir au public d'autres rythmes et genres musicaux auxquels il n'est pas habitué. Le palm d'or de ce festival revient au public qui a assisté nombreux aux concerts et fait montre d'un sens de discipline et de respect exemplaire pour tous les artistes. Le groupe burkinabé Kalyanga, rencontré en marge de la conférence de presse, s'était dit "très charmé par le public et par le Maroc" et souhaité y revenir pour d'autres concerts. Le festival avait été ouvert, mercredi, par un spectacle de l'Association culturelle "Théâtre Nomade", composée d'acrobates, jongleurs, clowns, comédiens, danseurs et marionnettistes. Peu après, l'artiste Hicham Tamam a animé la soirée d'ouverture officielle à la salle de conférence de la municipalité de la ville en interprétant, pour un public trié sur le volet, des succès des ténors de la chanson arabe comme Oum Kalthoum, Ouadie Essafi, Nadhim El Ghazali et Houda Soltane.
