Le mercredi 30 avril marque les 100 premiers jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour son second mandat. Loin d'être une simple célébration symbolique, ce cap des 100 jours s'impose comme un moment d'évaluation, de critique et de débat. À travers le monde, les titres de presse reflètent une polarisation marquée, oscillant entre rancœur et triomphalisme. Elu pour un second mandat, Donald Trump est revenu à la Maison-Blanche en tant que 47e président des Etats-Unis. Depuis son investiture, le 20 janvier, le milliardaire ultraconservateur n'a cessé de secouer la scène internationale par ses décisions et ses déclarations choc. Il a profondément bouleversé les relations avec les partenaires historiques des Etats-Unis, à commencer par l'Europe. Mardi 29 avril, Donald Trump a tenu un rassemblement à Warren, près de Detroit, dans l'Etat du Michigan, pour marquer ses 100 jours à la Maison-Blanche. Cet Etat tente encore de se remettre des effets de ses politiques tarifaires. La couverture médiatique de ces 100 jours varie d'un organe de presse à l'autre. La BBC, par exemple, souligne que « Trump célèbre ses 100 jours au pouvoir en vantant son bilan et en fustigeant ses adversaires ». Elle ajoute que Donald Trump est le seul président de l'après-Seconde Guerre mondiale à enregistrer un taux d'approbation inférieur à 50 % après ses 100 premiers jours, avec seulement 44 % de soutien. Lire aussi : USA : Des investissements de 5.000 milliards de dollars aux 100 premiers jours de l'administration Trump Le média britannique revient également sur sa politique migratoire, marquée par une répression sévère qui a suscité une vague de contestations juridiques, notamment en ce qui concerne sa volonté de mettre fin à l'octroi automatique de la citoyenneté aux personnes nées sur le sol américain. De son côté, le journal français Le Monde souligne que Donald Trump « revendique » pleinement son bilan après cent jours de mandat. Le quotidien rapporte que le président a défendu son offensive protectionniste et promis un nouvel "âge d'or", en dépit des inquiétudes suscitées par sa politique économique. Le Monde revient ainsi sur les arguments avancés par le président lors de son discours dans le Michigan. Il souligne que sa prise de parole ressemblait à s'y méprendre aux meetings de sa campagne pour la présidentielle. Le Washington Post a, quant à lui, résumé ces cent jours comme « trois mois de tourbillon », marqués, selon le quotidien, par des droits de douane élevés sur les importations, des réductions massives des effectifs de l'administration fédérale et des expulsions d'immigrants sans papiers. Le journal insiste également sur le fait que ces cent jours ont été largement dominés par l'imposition de coupes budgétaires drastiques, qui ont ébranlé des millions de fonctionnaires fédéraux. Il rappelle aussi que Trump a menacé de confisquer le Groenland, exigé des expulsions massives d'immigrants sans papiers, annoncé son intention de gracier les participants à l'insurrection du Capitole du 6 janvier 2021 et interdit l'usage de pailles en papier au niveau fédéral. Le site d'information américain Politico a, lui, choisi de souligner le ton résolument offensif du président. Selon le média, Trump a adopté une posture provocatrice en interrompant son discours pour diffuser une vidéo choc montrant l'expulsion de migrants vers une prison tristement célèbre au Salvador — un geste qui illustre l'escalade des tensions entre la Maison Blanche et la justice. La chaîne américaine CNN a choisi de traiter la question sous l'angle économique, avec un titre évocateur : « L'économie américaine repart à la baisse sous l'effet des changements politiques brutaux de Trump ». Le média souligne que les Etats-Unis viennent de traverser leur pire trimestre depuis 2022, en grande partie à cause des bouleversements engendrés par les décisions abruptes du président Donald Trump, qui ont semé l'incertitude chez les consommateurs et les entreprises. CNN affirme que l'administration Trump s'est lancée dans une série chaotique de mesures douanières ces derniers mois, aggravant les tensions commerciales avec la Chine et perturbant le quotidien des Américains. La chaîne note que, selon la majorité des économistes, cette tentative ambitieuse de refonte du commerce mondial pourrait entraîner une hausse de l'inflation, voire précipiter l'économie américaine dans une récession. Face à cette avalanche de critiques, Donald Trump adopte une lecture totalement opposée. Pour lui, ces cent premiers jours ne sont qu'un prélude : il estime avoir amorcé le changement le plus profond que Washington a connu depuis un siècle. Sur ses réseaux sociaux, il a réagi aux reproches en assurant que le pays connaîtra bientôt un essor économique spectaculaire, affirmant : « Nous devons nous débarrasser de l'influence de Biden. Cela prendra du temps, cela n'a rien à voir avec les droits de douane, juste avec les mauvais chiffres qu'il nous a laissés. Mais lorsque l'essor commencera, il sera sans précédent. SOYEZ PATIENTS !!! »