Depuis quelques semaines, les réseaux sociaux sont envahis par des portraits générés par l'intelligence artificielle, inspirés du style Ghibli ou des célèbres « Starter Packs ». Si ces visuels séduisent par leur esthétique, ils masquent pourtant des risques bien réels liés à la confidentialité des données. Pour obtenir ces images personnalisées, les internautes sont invités à télécharger leurs photos (souvent des selfies) sur des plateformes d'intelligence artificielle (IA). Une fois le style sélectionné, ces outils génèrent des visuels uniques, largement relayés sur Instagram ou TikTok sous des hashtags populaires comme #AIart ou #GhibliStyle. Selon un rapport de Kaspersky, une société privée multinationale spécialisée dans la sécurité des systèmes d'information, 44 % des utilisateurs postent leurs résultats en ligne, souvent sans mesurer les conséquences. Lire aussi : Dopée par l'IA, la demande d'électricité pour les centres de données devrait plus que doubler d'ici à 2030 « Il est facile de se laisser séduire par l'idée de se transformer en personnage de fiction, mais il faut bien réfléchir avant de partager sa photo », avertit Anna Larkina, experte en protection de la vie privée chez Kaspersky. Car derrière ces créations, se cache une menace, les photos téléchargées peuvent être réutilisées pour usurper une identité, tromper des contacts ou alimenter des arnaques en ligne. Kaspersky rappelle plusieurs précautions essentielles. D'abord, lire attentivement les conditions d'utilisation des plateformes d'IA, certaines se réservent le droit de stocker, partager ou monétiser les données. Ensuite, éviter les applications douteuses, les tendances virales attirent de nombreuses fausses plateformes, parfois truffées de logiciels malveillants. Mieux vaut se limiter aux services connus et fiables. Autre danger, plus discret mais tout aussi préoccupant, les détails visibles sur les photos. Un arrière-plan reconnaissable (comme une maison ou un lieu de travail) combiné à une reconnaissance faciale, augmente fortement le risque d'ingénierie sociale ou d'usurpation d'identité. Un risque d'autant plus important que, selon Kaspersky, 43 % des personnes interrogées estiment que des clones numériques ultra-réalistes pourraient bientôt se faire passer pour eux sans être détectés. Cette tendance n'a pas épargné le Maroc, où les réseaux sociaux ont eux aussi été submergés par des portraits IA façon Ghibli ou des « Starter Packs » personnalisés, massivement partagés par les internautes.