Le gouvernement britannique s'apprête à dévoiler une feuille de route visant à durcir drastiquement sa politique migratoire, avec une série de mesures destinées à « mettre fin à des années d'immigration incontrôlée », a indiqué lundi Downing Street. L'annonce de ces changements intervient dans un contexte de pression politique accrue, alors que le solde migratoire du Royaume-Uni reste à des niveaux historiquement élevés et que le parti anti-immigration Reform UK gagne du terrain auprès de l'électorat. Les migrants devront désormais vivre dix ans au Royaume-Uni avant de pouvoir prétendre à la citoyenneté, contre cinq ans auparavant, précise le communiqué de la Primature britannique. Des exceptions seront prévues pour les personnes qui apportent une « contribution importante » à l'économie ou à la société, qui pourront bénéficier d'une procédure accélérée d'obtention du statut de résident permanent. Les exigences linguistiques seront également renforcées pour tous les types de visas, la maitrise de l'anglais devenant nécessaire y compris pour les adultes à charge, une première. Lire aussi : USA/Immigration: Donald Trump signe un décret sur les « villes sanctuaires » Ces annonces précèdent la publication de cette feuille de route, qui détaillera les grandes orientations du gouvernement en matière de gestion des flux migratoires. Ce document vise à réduire la dépendance du Royaume-Uni de la main-d'œuvre étrangère et à renforcer l'intégration des nouveaux arrivants. « Il s'agit d'une rupture nette avec le passé », selon les extraits d'une allocution que doit prononcer le Premier ministre Keir Starmer dans la journée. « L'installation dans ce pays doit être un privilège qui se mérite, et non un droit. Et lorsque les gens viennent dans notre pays, ils doivent aussi s'engager à s'intégrer et à apprendre notre langue. » Le Premier ministre promet ainsi un triple objectif : un solde migratoire plus faible, des compétences plus élevées, et un soutien accru aux travailleurs britanniques. Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne en janvier 2020, le pays a vu son solde migratoire exploser, atteignant un pic de 903.000 personnes sur l'année se terminant en juin 2023, avant de redescendre à 728.000 à la mi-2024. Ce chiffre demeure largement supérieur au record pré-Brexit de 329.000 enregistré en 2015. Confronté à une opinion publique critique à l'égard de l'immigration, tant légale qu'irrégulière, le gouvernement cherche avec ces réformes à reprendre le contrôle de ses frontières, un des engagements phares du Brexit.