Le thermomètre s'emballe au Maroc : Smara figure désormais parmi les dix villes les plus chaudes au monde avec 46,9°C. Une canicule d'une rare intensité frappe le pays, poussant les autorités à déclencher l'alerte rouge face aux risques sanitaires, environnementaux et aux incendies amplifiés par le vent du Chergui. Ce dimanche 30 juin 2025, Smara s'est positionnée à la 6e place du classement mondial des villes les plus chaudes durant les dernières 24 heures, selon les données actualisées de la plateforme américaine Eldorado Weather. Avec une température atteignant 46,9°C, cette ville du centre du Royaume rejoint Ben Guérir (46,2°C) et Marrakech (46,2°C), toutes deux également classées parmi les quinze localités les plus chaudes au monde. Ce palmarès est dominé par plusieurs villes du Moyen-Orient, notamment Kuwait International airport (49,9°C), Al Ahsa (49,2°C) et Dammam (48,8°C) en Arabie Saoudite. Le Maroc, en raison de son exposition au flux saharien, se retrouve confronté à des températures extrêmes, provoquées par un phénomène météorologique bien connu dans la région : le Chergui, un vent chaud et sec soufflant depuis le désert. Face à cette montée brutale du mercure, les services météorologiques marocains ont réagi avec fermeté. La Direction Générale de la Météorologie (DGM) a émis une alerte rouge, avertissant d'un épisode caniculaire intense affectant plusieurs zones, notamment les plaines atlantiques du Nord et du Centre, le Petit Atlas, l'extrême Sud-Est ainsi que les provinces du Sud. Cette chaleur accablante est causée par une dépression thermique saharienne, qui fait remonter des masses d'air brûlant vers l'intérieur du pays. Lire aussi : Températures prévues pour le mardi 1er juillet 2025 Selon la DGM, le pays enregistre actuellement des températures qui dépassent de 8 à 15°C les moyennes saisonnières. Les régions les plus touchées incluent le Gharb, le Tadla, la Chaouia, Marrakech, Rahamna et Chiadma, où les températures culminent entre 45 et 48°C. La canicule devrait se maintenir jusqu'au mardi 2 juillet, avant une baisse progressive attendue dès le mercredi suivant. Cette situation météorologique extrême représente une menace sérieuse pour la santé publique. Les autorités mettent en garde contre les insolations, les déshydratations sévères, les troubles cardiovasculaires et une fatigue généralisée, en particulier chez les personnes âgées, les jeunes enfants, les malades chroniques et les professionnels exerçant à l'extérieur. En parallèle, le risque d'incendies de forêts est à son paroxysme. Les fortes chaleurs, combinées à des vents secs et violents, augmentent considérablement la probabilité de départs de feu dans les zones boisées, déjà fragilisées par des semaines de sécheresse. Face à ces dangers, les autorités appellent la population à adopter des gestes de prudence : rester à l'ombre pendant les heures les plus chaudes, boire abondamment, éviter toute activité physique intense en plein jour, et prêter une attention particulière aux personnes vulnérables. Les citoyens sont également invités à suivre attentivement les prévisions et les recommandations météorologiques. Cette canicule souligne, une fois de plus, l'impact croissant du réchauffement climatique sur le Royaume. Les épisodes de chaleur extrême deviennent de plus en plus fréquents et intenses, mettant à l'épreuve les capacités d'adaptation du pays sur les plans sanitaire, environnemental, agricole et socio-économique. La présence répétée de villes marocaines dans les classements mondiaux des villes les plus chaudes interpelle et impose une mobilisation durable face aux dérèglements climatiques à venir.