À l'occasion de la Fête du Trône, le ministre des Affaires étrangères du Panama a réaffirmé l'appui de son pays au plan marocain d'autonomie pour le Sahara. Un ralliement significatif, renforcé par le statut de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies que le Panama occupe pour la période 2025–2026. Le front diplomatique soutenant la position marocaine sur le Sahara continue de s'élargir. Dernier en date à afficher une adhésion ferme au plan d'autonomie proposé par Rabat en 2007 : le Panama. Dans une déclaration publique diffusée à la télévision panaméenne à l'occasion de la Fête du Trône, le chef de la diplomatie M. Javier Martínez-Acha a qualifié ce plan d'« unique alternative sérieuse et viable » pour une résolution définitive du différend. Cette prise de position s'inscrit dans la continuité d'un processus diplomatique engagé dès novembre 2024, lorsque le gouvernement panaméen annonçait officiellement la rupture de ses relations avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), une entité factice autoproclamée par le Front Polisario. Six jours plus tard, lors d'un entretien en ligne avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, le Panama réitérait cette décision comme un acte souverain fondé sur les principes du droit international. Lire aussi : La diplomatie des souverainetés : Le Maroc impose la réalité, le Panama y adhère Le ministre M. Javier Martínez-Acha a insisté sur la reconnaissance croissante, par la communauté internationale, de la proposition marocaine comme « seule base réaliste » permettant de sortir de l'impasse. Cette appréciation rejoint les positions désormais convergentes d'une majorité de pays d'Amérique latine, des Etats-Unis, de plusieurs membres de l'Union européenne ainsi que de la Ligue arabe. Le Panama, qui entretient historiquement des relations étroites avec le Maroc, franchit ici un nouveau seuil symbolique en adossant sa position au processus onusien, tout en envoyant un signal diplomatique fort en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2025–2026. Selon des sources proches du dossier, près de 70 % des membres du Conseil de sécurité considèrent aujourd'hui que le plan d'autonomie marocain constitue la base la plus sérieuse, crédible et conforme aux résolutions pertinentes de l'ONU. Cette dynamique, selon des diplomates à New York, rend de plus en plus improbable toute relance d'un processus basé sur un référendum, régulièrement jugé irréaliste et anachronique. Une diplomatie latino-américaine en mutation Le ralliement du Panama s'inscrit dans un mouvement plus large de repositionnement régional en Amérique latine sur la question du Sahara. Après le revirement du Pérou en 2022, suivi par le Chili, la République dominicaine et la Colombie, les soutiens au Polisario se sont notablement réduits, même parmi les pays historiquement proches de l'Algérie ou issus des anciennes solidarités tiers-mondistes. Cette évolution reflète une relecture des priorités diplomatiques de nombreux Etats latino-américains, soucieux de renforcer leurs liens économiques, commerciaux et institutionnels avec le Maroc, perçu comme une porte d'entrée stratégique vers l'Afrique, le monde arabe et les marchés atlantiques. Pour le Maroc, l'adhésion du Panama au plan d'autonomie s'inscrit dans une stratégie globale de consolidation de son réseau de soutien au sein des enceintes multilatérales. Le timing de cette annonce – à l'occasion d'un jour hautement symbolique dans l'Agenda Royal – ne doit rien au hasard. Il illustre la volonté de Rabat de capitaliser sur ses alliances au sein du Conseil de sécurité pour inscrire durablement le plan d'autonomie comme seul paramètre de négociation à l'ONU. Ce soutien vient également renforcer la Doctrine Royale exposée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour qui « le Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ». En d'autres termes, les pays qui soutiennent le plan d'autonomie sont considérés comme des partenaires stratégiques, tandis que ceux qui s'y opposent ou entretiennent une ambivalence sont progressivement marginalisés dans les relations diplomatiques du Royaume. L'année 2025 pourrait ainsi marquer un tournant discret mais déterminant dans le dossier saharien. Alors que les résolutions successives du Conseil de sécurité mettent de plus en plus l'accent sur une solution « réaliste, pragmatique et durable », la multiplication des soutiens explicites au plan marocain laisse entrevoir une consolidation possible du consensus autour de cette option.