La commission de supervision de la Chambre des représentants, dominée par les républicains, a officiellement assigné à comparaître Bill et Hillary Clinton dans le cadre de son enquête parlementaire sur l'affaire Jeffrey Epstein. L'ancien président démocrate est attendu le 14 octobre, tandis que son épouse, ex-secrétaire d'Etat et candidate à la présidentielle de 2016, est convoquée le 9 octobre. Cette décision marque une escalade inédite dans un dossier où convergent enjeux judiciaires, luttes politiques et pressions médiatiques. Dans la lettre adressée à Bill Clinton, le président de la commission, James Comer, souligne que l'ancien chef d'Etat a reconnu avoir voyagé à quatre reprises à bord du jet privé d'Epstein entre 2002 et 2003. S'agissant d'Hillary Clinton, l'élu évoque les liens présumés de sa famille avec Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell, actuellement emprisonnée au Texas pour exploitation sexuelle de mineures. La commission a également convoqué plusieurs figures clés du système judiciaire, dont six anciens ministres de la Justice et deux anciens directeurs du FBI. Parmi eux, James Comey, dont le rôle dans l'enquête sur l'ingérence russe en 2016 a fait de lui un ennemi déclaré de Donald Trump. Lire aussi : Assignation à résidence pour Bolsonaro ordonnée par la Cour suprême brésilienne Le suicide en 2019 de Jeffrey Epstein, incarcéré à New York avant son procès pour trafic sexuel de mineures, avait suscité de nombreuses spéculations. Nombreux sont ceux, y compris dans les rangs républicains, à soupçonner un étouffement délibéré de l'affaire. Une hypothèse relancée par le report de l'audition de Ghislaine Maxwell, initialement prévue le 11 août. Donald Trump, confronté à des critiques sur sa propre proximité passée avec Epstein, tente désormais de réorienter l'attention sur ses prédécesseurs. Accusé par ses partisans de ne pas avoir tenu ses promesses de transparence, il fait face à une pression croissante, alimentée par une lettre compromettante attribuée à lui et adressée à Epstein en 2003 – une correspondance dont il nie être l'auteur. Dans un contexte politique polarisé, cette série d'auditions annoncées entre août et octobre pourrait raviver les tensions sur le rôle de chacun, les complicités éventuelles dans les hautes sphères, et les responsabilités croisées de plusieurs administrations américaines dans l'affaire Epstein. Le couple Clinton, au cœur de cette nouvelle offensive, n'a pour l'heure pas réagi publiquement.