Les Guinéens se sont mobilisés en nombre le 21 septembre 2025 pour approuver une nouvelle Constitution, symbole d'un retour à l'ordre institutionnel après des années de transition. Les résultats partiels révèlent une forte mobilisation avec 91,4% de participation pour ce scrutin constitutionnel, ainsi qu'un triomphe du « Oui » à 90,6 % des suffrages exprimés. Le 21 septembre 2025, les Guinéens ont été appelés à se prononcer sur un projet de nouvelle Constitution. À Conakry, comme au sein de la diaspora, la participation a été très importante. Au Maroc, la mobilisation des ressortissants a particulièrement retenu l'attention, avec des files d'attente observées dans les chancelleries et consulats de Rabat, Casablanca, Tanger, Fès, Agadir, Marrakech et Laâyoune. Cette affluence est perçue par beaucoup comme le signe d'un profond attachement au destin national, soixante-sept ans après l'indépendance. La directrice générale des élections guinéenne, Djenabou Touré Camara, a annoncé lundi les résultats partiels du référendum, marqué par une victoire écrasante du « Oui » avec 90,6% des suffrages exprimés. Sur les 6.768.458 électeurs inscrits, 4.825.292 ont participé au scrutin, soit un taux record dans les 19.454 bureaux de vote dépouillés sur un total de 23.662. Ce référendum avait pour objectif de tourner la page de la Constitution de 2020 et de mettre fin à la transition politique qui a rythmé la vie institutionnelle du pays ces dernières années. Cette adoption permettrait de préparer l'organisation d'élections générales d'ici la fin de l'année 2025 ou au début de 2026, renforçant ainsi la légitimité des institutions. Lire aussi : La Guinéenne Diene Keita nommée Directrice exécutive du FNUAP Le projet constitutionnel, composé de 199 articles, apporte plusieurs nouveautés. Il introduit la couverture santé universelle, garantit la gratuité de l'éducation jusqu'au secondaire et prévoit des mesures accrues de lutte contre la corruption. Il met aussi l'accent sur la décentralisation afin de réduire les tensions régionales et d'apaiser les clivages ethniques. Le régime présidentiel est maintenu, mais des ajustements notables sont apportés : création d'un Sénat dont un tiers des membres sera désigné par le chef de l'Etat, mise en place d'une Cour spéciale compétente pour juger le président et les ministres en cas de haute trahison, et ouverture aux candidatures indépendantes à l'élection présidentielle. La durée du mandat présidentiel est portée à sept ans, renouvelable une seule fois. Du scrutin à l'économie, l'optimisme se confirme Parallèlement à ce scrutin, un signal économique majeur est venu conforter l'optimisme. L'agence internationale Standard & Poor's a attribué pour la première fois une note souveraine à la Guinée, notée B+ avec perspective stable. Bien que cette catégorie demeure spéculative, elle place le pays sur le radar des investisseurs internationaux et marque une reconnaissance de ses perspectives économiques. L'évaluation repose sur des indicateurs favorables : une croissance moyenne attendue proche de 10 % entre 2026 et 2028, un déficit budgétaire maîtrisé, une dette publique estimée à 44 % du PIB en 2024 et une inflation contenue à 3,5 %. La Guinée, premier producteur mondial de bauxite, devrait également renforcer sa position grâce au gigantesque projet Simandou, considéré comme l'un des gisements de fer les plus prometteurs au monde. Ce référendum, qui s'est déroulé dans le calme, dépasse la simple réforme institutionnelle. Il symbolise la volonté des Guinéens d'engager une nouvelle trajectoire, fondée à la fois sur la stabilité politique et sur la prospérité économique. L'issue de ce vote pourrait ainsi marquer le début d'une ère nouvelle, où le pays mettra son potentiel minier et ses réformes au service d'un développement durable et inclusif.