Dimanche 19 octobre 2025 , est à marquer d'une pierre blanche ! Voici un Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, comportant un éventail impressionnant de mesures inédites. Et pour peu que l'on y prenne bien soin de les examiner, il s'agit d'un Conseil qui, pour être exceptionnel dans ses décisions et retombées, n'est aucunement lié aux derniers événements. Notamment aux manifestations de la GZ212 ou à une quelconque pression. Il convient de rappeler que les Conseils de ministres sont présidés par le Roi, sans exception, tandis que les conseils de gouvernement le sont par le chef de gouvernement. Je préciserais aussi qu'à cette occasion le Souverain a procédé à la nomination de walis et gouverneurs ainsi qu'à de hauts fonctionnaires. Le Conseil de ministres de ce dimanche se caractérise, entre autres décisions, par l'adoption d'un projet de loi organique en vue d'accorder aux prochaines élections leur totale crédibilité et leur entière dimension. Il a été décidé entre autres de mettre en œuvre des mesures incitatives en faveur des jeunes de 35 ans pour présenter leur candidature aux élections. A coup sûr, il s'agit-là d'une mesure phare, incitative comme on a dit, parce que le champ politique national en a d'autant plus besoin que les jeunes, animés du désir de prendre leur destin en main et de participer à la vie politique nationale, à quelque niveau que ce soit, ne seront plus handicapés face aux générations anciennes. Lire aussi : Sa Majesté le Roi préside à Rabat un Conseil des ministres Autrement dit, encore, le champ de la participation et de l'engagement leur est désormais libre et favorable. Dans ce cadre, il est recommandé un assouplissement de la procédure de dépôts de candidatures, et les 200 signatures ne sont plus requises. Ensuite, un remboursement à hauteur de 70% des frais de campagne est également prévu pour tous ces candidats potentiels, libérés du coup du gros poids du financement de leur campagne. Dans le même contexte, des listes régionales seront dédiées aux femmes, avec l'objectif d'encourager de nouveaux talents et – c'est la cas de le dire – de favoriser un renouvellement des élues à ce niveau. Un autre volet – sans doute aussi une innovation – concerne ce qu'on appelle la moralisation publique. Là aussi, tout louvoiement sera banni, il laissera place à l'exigence de clarté qu'implique forcément la morale publique et donc le changement de paradigme. Qui implique, les infractions électorales ou les manquements qui leur sont inhérents. Dans ce contexte, un exercice de peaufinement et d'affinement des candidatures sera mis en œuvre pour déterminer les profils. De toute évidence, le Conseil des ministres de ce dimanche 19 octobre, outre sa portée exceptionnelle, la dimension non moins exceptionnelle qui le caractérise par le train de mesures adoptées sous la présidence de Sa Majesté le Roi et sa caution personnelle, est un véritable tournant. A moyen et long terme, il constitue une pédagogie programmatique. D'un seul tenant, il aborde la Régionalisation avancée ; l'emploi des jeunes inscrit comme un impératif catégorique, la réforme radicale des secteurs de la santé et de l'Education avec une enveloppe budgétaire de pas moins de 140 milliards de dirhams, en plus de la création de plus de 27.000 postes budgétaires en faveur des deux secteurs. On est tenté de parler ici d'une révolution copernicienne, elle consacre la centralité organique de l'Etat, et la réponse aux défis d'une société en pleine mouvance, en profonde mutation.