Le ministre espagnol de l'Agriculture M. Luis Planas a salué le rejet par le Parlement européen de la motion visant à remettre en cause l'accord agricole avec le Maroc, mettant fin à une tentative politique sans majorité. L'Espagne a clarifié sa position sur l'accord d'étiquetage des produits agricoles en provenance des provinces du Sud du Maroc, après le vote du Parlement européen tenu mercredi 26 novembre à Strasbourg. Interrogé le vendredi 28 novembre par EFe, l'agence de presse internationale en langue espagnole, à Istanbul, le ministre espagnol de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, M. Luis Planas, a salué l'échec de l'initiative qui tentait d'empêcher l'entrée en vigueur du règlement négocié entre Rabat et Bruxelles. Selon lui, l'objection présentée par une fraction du Parlement européen « relevait d'une campagne politique », en ajoutant « Je pense qu'il s'agit d'une tempête dans un verre d'eau, motivée par une intention politique évidente, et je suis heureux que cette objection soulevée par une partie du Parlement européen n'ait pas abouti car elle ne reflète pas la réalité ». Le vote du Parlement européen, qui exigeait une majorité renforcée pour être adopté, a finalement rejeté la motion introduite par deux eurodéputés du Parti populaire européen. Le résultat a donné 359 voix favorables, 189 voix contre et 76 abstentions, soit une voix de moins que le seuil requis pour valider l'objection. Ce résultat confirme le maintien du dispositif qui autorise l'importation des produits originaires des provinces du Sud du Maroc en mentionnant leur zone administrative sur l'étiquetage, conformément aux engagements conclus entre les deux parties. 1. Luis Planas a expliqué que cette tentative de blocage ne reflétait pas l'état des échanges entre le Maroc et l'Union européenne. Le ministre espagnol a affirmé que l'idée d'une menace pour le marché intérieur européen « n'était pas fondée et que l'accord en vigueur n'apportait aucune modification aux quotas, aux prix d'entrée ni aux flux commerciaux». Il a indiqué que les produits marocains respectent les exigences imposées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments, en précisant que « tout produit entrant sur le marché européen répond aux normes fixées et aucun élément contraire à ces standards n'est admis ». Ce rappel vise à contrer, selon lui, les discours qui circulent sans fondement technique. Lire aussi : La coopération maroco-allemande franchit un nouveau cap avec un programme d'appui de 630 millions d'euros La campagne contre l'accord agricole avec le Maroc échoue Le ministre a aussi dénoncé la démarche engagée par le Parti populaire espagnol. Il a affirmé qu'elle participait à une dynamique politique détachée des enjeux réels du commerce euro-marocain. Il a expliqué que la mobilisation du Parti socialiste ouvrier espagnol et de plusieurs groupes progressistes avait permis de préserver un accord qui structure des relations économiques stables avec un partenaire essentiel pour l'Europe. Le vote de Strasbourg s'inscrit dans la continuité des engagements pris entre Rabat et Bruxelles. Il convient de rappeler que le Maroc et l'Union européenne ont signé à Bruxelles, le 3 octobre 2025, l'échange de lettres qui amende l'accord agricole liant les deux parties. Ce texte confirme l'application pour les produits issus des provinces du Sud du Maroc des mêmes conditions d'accès préférentiel que pour le reste du territoire marocain. Cet accord introduit aussi des ajustements destinés à améliorer la valorisation des produits à travers un étiquetage qui indique la région de production, tels que prévu par les standards européens d'information au consommateur. La décision du Parlement européen entérine donc l'acte délégué présenté par la Commission européenne. Ce dernier applique les engagements conclus avec le Maroc et conforte la stabilité des échanges agricoles entre les deux partenaires. Le rejet de la motion confirme également l'absence de consensus au sein du Parlement, comme l'a montré la répartition des votes où les soutiens de l'objection provenaient d'une partie du PPE, mais aussi de certains segments des groupes S&D, Verts, The Left et ECR. À l'inverse, une composante influente de Renew Europe et une fraction du PPE a soutenu la continuité de l'accord, tandis qu'un groupe important d'eurodéputés a choisi de s'abstenir. Selon des experts, cette nouvelle étape réaffirme l'importance du cadre juridique qui organise les relations Maroc-UE et confirme la confiance accordée aux produits marocains sur le marché européen. Pour M. Luis Planas, le message adressé par le Parlement est clair puisque, selon lui, « les produits marocains continueront de circuler librement, de manière transparente et dans le respect des normes ».