La déontologie bancaire en question Un mini scandale au Crédit agricole du Maroc Abdelaziz Nasri, ancien directeur des activités du marché du Crédit agricole du Maroc et son adjoint, Yassine Tirafi, sont impliqués dans une affaire d'opérations bancaires non autorisées par la loi. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Tariq Sijilemassi. Ces opérations sont sans risques pour le Crédit agricole Maroc. Deux cadres du Crédit agricole du Maroc, Abdelaziz Nasri, ancien directeur des activités de marché, et son adjoint, Tirafi Yassine ont jeté l'éponge pour avoir réalisé des opérations bancaires non autorisées par la réglementation bancaire marocaine. Les deux banquiers marocains impliqués dans cette affaire ont quitté le Crédit agricole en décembre 2007 pour réintégrer le Crédit du Maroc, sans pour autant qu'ils réussissent à régulariser leur situation d'emploi avec leur premier employeur. Selon nos sources, ils sont aujourd'hui suspendus de leurs fonctions au sein du Crédit du Maroc. Ethique Ce dont sont accusés ces deux banquiers, c'est d'avoir réalisé des opérations triangulaires avec le Crédit agricole France et la banque d'investissement Caylon, sans que la direction générale du Crédit agricole du Maroc en soit informée. En clair, Abdelaziz Nasri, lorsqu'il était directeur des activités du marché du Crédit agricole Maroc, avait conclu un contrat d'échanges de flux avec la banque Caylon sur une base de calcul qui a porté sur 10 millions d'euros. La loi et la réglementaire bancaire veulent que ce genre de contrat porte les signatures des deux banques. Sinon, son contenu et sa valeur juridiques sont nuls. Or, en cachant ce contrat à la direction générale du Crédit agricole Maroc, Abdelaziz Nasri et son adjoint ont sérieusement contrevenu à la loi. Selon un responsable au Crédit agricole, «La responsabilité de la direction de la banque Caylon est également engagée dans cette affaire, puisqu'elle n'aurait pas dû accepter un contrat non signé par l'autre partie». Quant au patron du Crédit agricole Maroc, Tariq Sijilemassi, il affirme que toutes ces opérations sont sans risques pour le Crédit agricole Maroc. « Par contre, elles posent un sérieux problème d'éthique et de déontologie bancaire », tient-il à préciser. La direction du Crédit agricole a saisi le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, et les responsables du GPBM (groupement professionnel des banques du Maroc), mais aussi le Crédit Agricole France, qui a décidé de dépêcher une équipe d'enquête. La question qui se pose désormais est de savoir s'il faut ou non conserver des opérations qui se sont avérées rentables pour un montant, assurent les responsables du Crédit Agricole, avoisinant les 20 millions de dirhams, mais qui, selon d'autres sources, vont au-delà. À en croire ces dernières, les sommes s'élèveraient à plusieurs dizaines de millions. Retour