Le Conseil économique, social et environnemental propose, dans une alerte, plusieurs pistes de réflexions et des propositions concrètes pour inclure davantage la femme marocaine dans les sphères de la vie socio-économique et civique. “Un pays ne peut prétendre à un quelconque développement et progrès si la moitié de sa force vive, à savoir les femmes, en est exclue ». Dans une alerte publiée le jeudi 4 mars 2021, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), revient sur la situation de la femme au Maroc à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. «À l'heure où le Maroc se mobilise pour aller vers un nouveau modèle de développement plus inclusif, il est inconcevable que des femmes subissent des violences et restent en marge des sphères de la vie socio-économique et civique. Malgré les avancées, des discriminations basées sur le sexe et des violations des droits des femmes subsistent encore et leur participation au développement demeure faible», regrette le CESE, soulignant la nécessité d'opérer plusieurs changements pour promouvoir les droits des femmes. Dispositions juridiques Le Conseil préconise ainsi trois grands changements (institutionnels et juridiques, opérationnels et socio-culturels), issus de ses rapports et avis consacrés à la promotion de l'égalité des sexes et à la lutte contre toutes les formes de discrimination. Ainsi, il est pour l'accélération de l'harmonisation de la législation nationale avec les principes et dispositions de la Constitution et des conventions internationales des droits humains ratifiées par le Maroc. Dans ce sens, le CESE met l'accent sur l'importance d'abroger les dispositions juridiques contenues dans un certain nombre de textes de lois dont l'application porte préjudice aux mères célibataires et à leurs enfants et qui font obstacle aux droits de porter plainte pour viol, comme l'article 490 du code pénal, ajoutant qu'il convient également d'abroger les articles 20, 21 et 22 du Code la famille pour éradiquer le mariage des enfants. Il s'agit aussi d'ériger la promotion de l'égalité et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles, en cause nationale prioritaire traduite dans une politique publique globale et transversale, s'appuyant sur un budget clairement identifié et sanctuarisé. En outre, le Conseil recommande de conditionner une partie de la subvention publique accordée aux partis politiques, aux syndicats et aux associations à l'atteinte d'un niveau minimum de représentativité de 30% de femmes dans leurs instances dirigeantes. S'agissant des changements opérationnels, le CESE juge nécessaire d'amorcer un plan national d'ouverture de crèches publiques ou en entreprises dans l'ensemble du territoire, et flexibiliser les horaires de scolarité des enfants et de mettre en place des mesures actives positives et ciblées pour garantir la parité dans l'accès aux postes de responsabilités dans la fonction publique. Il est aussi pour davantage de flexibilité en matière du recours aux nouvelles formes de travail au sein des entreprises (télétravail, travail à mi-temps, flexibilité des horaires…) et le renforcement du cadre juridique relatif à la lutte contre le harcèlement moral et sexuel des femmes dans les lieux publics et dans les espaces protégés, notamment les lieux de travail.