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La danse sans musique du RNI, par Taoufiq Bouachrine
Publié dans PanoraPost le 15 - 10 - 2016

Celui qui suit les farces du RNI en son siège de Rabat, se cherchant un nouveau président au téléphone et même en dehors de ses membres, se dira inévitablement que les élites politiques au sein des partis et de l'Etat n'ont pas vraiment compris grand-chose aux leçons du 7 octobre. Et si ces élites brinquebalantes persistent dans leur bêtise, on peut d'ores et déjà dire que Benkirane vaincra par KO aux élections de 2021, et aux suivantes aussi.
Existe-t-il en effet sur notre vaste terre un parti qui se respecte, qui a de l'estime pour ses membres et qui observe ses règlements, aller faire allégeance à un homme qui ne dispose même pas de sa carte d'adhérent… un homme qui a quitté le navire en 2011 pour s'en aller gérer l'agriculture au gouvernement Benkirane ? Ce parti considère-t-il finalement le gouvernement comme un paradis sur terre et l'opposition comme une géhenne qu'il faut absolument éviter ? Ce parti prend-il une couleur en hiver et une autre en été, s'endort-il avec celui-ci pour se réveiller avec celui-là, se prenant pour une roue de secours qui irait à toutes les voitures ? Et au final, la colombe vient nous dire qu'elle est l'animal le plus intelligent sur terre…
Mais non, cela a un nom et un seul, et c'est l'art de l'absurdité ou de l'ubuesque, un art qui n'inspire plus grand-monde hors peut-être cette minorité qui s'attache et s'accroche aux derniers souffles du tahakkoum en politique, et qui ne veut pas se résoudre à admettre que le pays a changé, que les citoyens ont changé, que les temps ont changé… et c'est parce que tout cela a changé que la classe moyenne a voté comme un seul homme pour le PJD, par vengeance pour cet Etat qui la méprise, fait injure à son intelligence et joue encore avec d'anciennes règles qui ne sont plus admises par personne.
Lisez donc ce qu'écrivent les jeunes sur Facebook, des mots et des propos qui montrent l'étendue de leur méfiance pour les politiques et leur refus du jeu politique tel qu'il continue de se dérouler. L'une de ces jeunes a écrit sur son mur : « Moi, je veux, toi tu veux mais le makhzen fait ce qu'il veut »… ou encore, cet autre, plus virulent encore : « Si tu es un clou, on t'enfonce, et si tu es un âne, on te l'enf… ». Inutile de commenter.
Et donc, ce jeu qui est celui du RNI, avant même qu'il n'entre au gouvernement, est clair, mais son concepteur manque singulièrement d'imagination. Ils veulent obtenir par la manœuvre et la manip ce qu'ils n'ont pu avoir par les urnes, exactement comme ce général battu en rase campagne et qui aspire à obtenir par la négociation et les larmes ce qu'il n'a su s'adjuger dans la confrontation par les armes…Ceci est impossible, sauf si le négociateur d'en face est benêt ou très bête, qu'il ne connaisse pas la valeur de ce qu'il détient entre ses mains, en l'occurrence une délégation populaire importante où il lui est demandé de poursuivre ses réformes au sein d'un gouvernement fort et efficace, avec un seul conducteur et des passagers homogènes qui savent où ils vont, en rangs serrés.
Les électeurs ont sanctionné le parti de cette colombe plumée, le reléguant de sa position de parti moyen (52 sièges en 2011) à celui de petit parti (37 députés en 2016), car il avait eu la singulière mauvaise idée d'avoir un pied au gouvernement avec le PJD et l'autre dans l'opposition avec le PAM. Le parti d'Ahmed Osman n'a pas changé d'un iota en 40 ans d'existence, et les remugles du gaz d' « Afriquia Gaz » n'effaceront pas la mémoire des Marocains… car la ruse consistant à amener Aziz Akhannouch à la tête du RNI, de lui faire contracter une alliance avec l'UC pour entrer en force au gouvernement ne trompera personne.
Ceci est en effet une tromperie, visible de et par tous, car il s'agit de vouloir, à travers l'alliance RNI-UC, de barrer la route du gouvernement à l'Istiqlal et à l'USFP, d'encombrer le gouvernement de Benkirane de partis administratifs qui n'ont aucune marge d'indépendance dans leur décision et de ne pas laisser le PAM combattre et se débattre seul au sein de l'opposition. L'idée est d'adjoindre Istiqlal et USFP au PAM, et de placer ainsi un caillou dans la chaussure de Benkirane pour les 5 prochaines années, l'empêchant de marcher, et donc d'avancer.
Si le roi a respecté l'esprit et la lettre de la constitution en nommant le chef du parti arrivé premier à la présidence du gouvernement, alors même qu'il aurait pu choisir quelqu'un d'autre au sein du PJD pour le charger de former la majorité, alors Benkirane à son tour est tenu d'observer l'esprit du 7 octobre et de se dresser face à quiconque voudrait planter des mines sur le chemin du futur exécutif pour le faire exploser, ou imploser, à tout moment. (Il ne faut pas oublier l'affaire du Fonds de développement rural d'octobre 2015, et la question de l'ordonnateur de ce fonds, quand on avait détourné la loi en confiant les clés des caisses au ministre de l'Agriculture au lieu du chef du gouvernement qui n'en savait rien et qui n'en pouvait mais…).
Le RNI et son nouveau leader ne disposent d'aucune marge de manœuvre dans la prise de leurs décisions, que cela soit face au PAM ou une partie de l'Etat ou les influenceurs et centres d'intérêts, autant de gens qui n'acceptent pas l'idée de travailler sous l'autorité de Benkirane. Tout ce monde pensait à un autre scénario, sans se laisser inspirer ou impressionner par la popularité de Benkirane, pas plus que de sa proximité avec les pauvres et autres marginalisés qu'il a essayé de réhabiliter, même a minima. Pour cela, le RNI œuvrera à entrer au gouvernement et à s'accaparer les grands départements qui ne pourront tous être confiés à des technocrates. Le RNI et ses gens sont comme cette équipe de foot qui a perdu sur le terrain et qui monte quand même à la tribune pour disputer au vainqueur l'honneur de brandir le trophée.
Voici quelques mois, j'avais écrit ici même un éditorial critiquant les volte-face politiques de Mezouar et intitulé « Mezouar, ne danse pas à chaque son de musique ». Aujourd'hui, c'est pire… Les RNIstes dansent tous sans même qu'il y ait de la musique… Ils dansent à des signaux qu'ils perçoivent, et qu'ils sont seuls à pouvoir décrypter.


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