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Benkirane, entre la bénédiction de sa mère et celle du roi, par Soulaïmane Raïssouni
Publié dans PanoraPost le 09 - 12 - 2016

Le rôle du père en politique, sur nos terres, est pareil qu'en économie ou dans l'entreprise… Le géniteur investit tout dans son fils afin qu'il reprenne le flambeau de son capital politique engrangé après des années d'engagement. Comme le dit si justement le dicton marocain, « le fils du maître connaît déjà la moitié de l'art »...par l'atavisme, par la proximité. L'autre moitié vient de la pratique, du labeur, de l'encadrement et de la volonté de la progéniture de prendre la suite du père, et de faire ou non de la politique. Quant à la mère, chez nous toujours, elle ne s'occupe généralement pas des affaires publiques, mais d'éducation…
Lors du dernier ramadan, j'avais réalisé avec mon confrère Mohamed Aghbalou, un long entretien avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane… et parmi les phrases qu'il avait prononcées, celle-ci : « Je ne suis pas tenu d'avoir la bénédiction du roi… seules celle de Dieu et de ma mère… ». Levée de boucliers alors et tollé général suivirent cette saillie de Benkirane. On avait même dit que la phrase avec rompu avec une ancienne tradition de silence des Premiers ministres et autres hommes d'Etat qui ne se permettaient jamais cela, ni ne comparaient le roi avec personne. On avait même soutenu l'idée que la « petite phrase » de Benkirane lui avait attiré une colère royale, avec tout ce que cela sous-entend en explications, interprétations et supputations.
Ce n'était pas là la première fois que Benkirane impliquait sa mère en politique, cette mère dont il avait dit un jour que c'était elle qui lui avait inoculé le virus de l'intérêt pour les affaires publiques. Un jour, en effet, et alors que Hajja Meftaha était déjà très souffrante, qu'elle n'avait que quelques moments de lucidité par jour et que le roi était en déplacement en Amérique, elle avait demandé à son fils s'il « avait pris des nouvelles de son copain »… et Benkirane de poursuivre qu'il avait en effet appelé le roi après cette demande maternelle.
Mais au-delà des interprétations de la phrase de Benkirane sur la bénédiction du roi, le message de condoléances adressé par le chef de l'Etat au chef du gouvernement a confirmé cette bénédiction. Mohammed VI a dit à Benkirane qu'il « partageait les sentiments de tristesse de la famille de la défunte suite à cette perte cruelle, implorant le Tout-Puissant de récompenser M. Benkirane de la bénédiction de sa mère »…
L'implication des mères en politique est assez courante dans notre histoire politique. A la fin 19ème siècle, le grand vizir Ba Hmad avait attiré l'une des femmes de Hassan 1er en politique en l'amadouant et en lui promettant qu'il ferait tout pour introniser son fils Moulay Abdelaziz en succession à la place de ses frères aînés. Le nouveau sultan-enfant avait en effet régné, mais son règne était passé à la postérité bien plus pour son amour du vélo que pour la géopolitique de l'époque.
Et on en arrive à Hassan II, avec cette anecdote croustillante concernant Mahjoubi Aherdane. Mohamed Lahbabi me racontait qu'après les émeutes sanglantes du 23 mars 1965, l'ancien roi avait requis les services d'Abderrahim Bouabid pour le charger de former un gouvernement d'union nationale, avec Mehdi Ben Barka aux Affaires étrangères. Mais le chef de ce qui était encore l'UNFP avait fait répondre au monarque que son parti ne pouvait accéder au pouvoir sans des élections libres, intègres et bien entendu transparentes. Alors, Hassan II, fort marri, avait mandé Mahjoubi Aherdane, le convoquant au palais pour l'entretenir de choses gouvernementales. Ledit Aherdane s'était présenté alors, plein d'espoir de se voir nommer Premier ministre… Mais Hassan II avait entretemps changé d'avis et quand il avait eu Aherdane face à lui, il lui avait lancé : « Comment va Madame ta Mère ? », puis avait décrété l'état d'exception !
En définitive, il est bien beau et touchant que Benkirane fut aussi attaché à la bénédiction de sa mère, que Dieu ait son âme, et il est encore plus beau et touchant que le roi invoque pour le même Benkirane la bénédiction de Hajja Meftaha, mais il est bien plus important que nous sortions tous de cet « état d'exception » dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui… et que Benkirane forme enfin un gouvernement !


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