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«L'Esprit de Tibhirine» au Maroc : Le dernier moine raconte sa vie avec les musulmans
Publié dans Yabiladi le 24 - 09 - 2012

Le dernier moine trappiste vivant de la communauté religieuse chrétienne du monastère de Tibhirine, en Algérie, a participé à la rédaction d'un essai, «L'Esprit de Tibhirine», avec le journaliste lyonnais Nicolas Ballet, publié au début du mois. Il y livre son témoignage aux accents de dialogue inter-religieux entre chrétiens et musulmans.
Jean Pierre Shcumacher vit, depuis 2000, dans le monastère Notre Dame de l'Atlas, sur les hauteurs de Midelt, à trois heures de routes de Fès, dans le Haut Atlas, au Maroc. Le dernier des deux moines cisterciens de Tibhirine encore en vie a raconté son histoire à Nicolas Ballet, journaliste spécialiste des religions pour le quotidien régional Le Progrès. Ensemble, ils publient, aux éditions du Seuil, en cette rentrée littéraire, «L'Esprit de Tibhirine», l'itinéraire spirituel de cet homme de foi qui s'est réfugié, au Maroc, à Fès, après la mort de 7 de ses compagnons, en 1996.
Nicolas Ballet voit dans le succès du livre le signe d'un «intérêt pour un autre discours sur les relations avec les musulmans», loin des films islamophobes et autres caricatures. Le discours du vieil homme est en matière de religion extrêmement fin et rassembleur. Dans une interview au Figaro, en février 2011; après la sortie du film «Les moines de Tibhirine», il expliquait que la pratique et la pensée religieuse des moines trappistes, en Algérie, avait évolué sous l'action de Christan de Chergé, prieur du monastère, mort en Algérie. «Il y a eu, avec lui, une évolution vers l'islamologie. Il a personnellement beaucoup étudié le Coran. Le matin, il faisait sa lectio divina, avec une Bible en arabe. Il faisait parfois la méditation avec le Coran», raconte Jean Pierre Shcumacher.
Lire la bible en arabe
Les tensions, au sein de la petite communauté qu'avait suscitées cette démarche, «ont été dépassées grâce à la création d'un groupe d'échange et de partage avec des musulmans soufis, que nous avions appelé le ribât. Nous avions compris que la discussion sur les dogmes divisait, car elle était impossible. On parlait donc du chemin vers Dieu. On priait en silence, chacun selon sa prière à lui», raconte Jean Pierre Shcumacher. Ces rencontres ont pris fin, en 1993, quand la tourmente algérienne a rendu la chose dangereuse.
Depuis, même si 7 des 9 frères ont été tués, cette forme de réunion inter-religieuse, n'a pas quitté totalement la communauté des moines chrétiens au Maroc. Aujourd'hui, à Midelt, sur les flancs du Haut Atlas, dans leur monastère, les 4 moines dont Jean Pierre, observent, à leur façon, le jeûne, pendant le mois de ramadan. Ils attendent la nuit pour prendre leur repas du soir et saute celui de midi.
Les moines font le ramadan
«Les soufis utilisaient une image pour parler de notre relation avec les musulmans. C'est une échelle à double pente. Elle est posée par terre et le sommet touche le ciel. Nous montons d'un côté, eux montent de l'autre côté, selon leur méthode. Plus on est proche de Dieu, plus on est proche des uns et des autres. Et réciproquement, plus on est proche les uns des autres, plus on est proche de Dieu. Toute la théologie est là-dedans !», explique le moine.
La relation des moines avec le Maroc dans son ensemble, et en particulier avec l'Etat n'est pas, pour autant un long fleuve tranquille. Les moines du monastère Notre Dame de l'Atlas, à Midelt, ont refusé que le tournage du film de Xavier Beauvois ait lieu dans leurs murs «en raison du danger d'être soupçonnés de prosélytisme. Certains, à ce moment-là, ne recevaient plus leur carte de séjour depuis très longtemps», expliquait le moine. Toutefois, le tournage avait pu avoir lieu, sans problème, dans un autre monastère du Maroc, bénédictin celui là, à Toumliline.
Au moment de la sortie du film, Jean Pierre Schumacher avait expliqué : «le fait d'être connu me gêne un peu... Un moine est fait pour être caché.» Avec son essai cosigné avec Nicolas Ballet, parions que sa renommée ira grandissante.


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