Après un long silence, le gouvernement mauritanien a finalement expliqué ce mercredi la fermeture du site d'information Anbaa.info. «Des sanctions ont été prises contre ce média par les autorités de régulation et le ministère de la Communication», a déclaré Houssein Ould Meddou, ministre de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, et porte-parole du gouvernement, lors d'un point de presse. Le ministre a précisé que «le site en question a une longue histoire avec les autorités de régulation, qui ont à plusieurs reprises auditionné» son directeur de publication «pour l'inciter à supprimer certains contenus interdits par la législation du pays». Il a justifié ces «auditions» par «la diffusion de fausses informations, portant atteinte à la sécurité nationale et aux relations étrangères de la Mauritanie. Je pense que les responsables de ce média sont pleinement conscients des irrégularités qu'ils ont commises», a-t-il ajouté. Houssein Ould Meddou a conclu sa déclaration, transmise à Yabiladi, en mettant en garde tous les médias mauritaniens contre «la publication d'intox et les tentatives de nuire à des tiers». Anbaa, connu pour ses critiques envers l'Algérie, a été bloqué début août par les autorités mauritaniennes. Cette mesure a évolué le 25 août en une fermeture totale, suite à trois plaintes déposées par le parquet général, le ministère de la Communication et la Haute Autorité de la Presse et de l'Audiovisuel (HAPA). Les trois entités accusent le site d'information arabophone de «vouloir détériorer les relations entre la Mauritanie et l'Algérie». En mars 2024, la HAPA avait déjà blâmé Anbaa pour «atteinte à l'Algérie», rendant le site inaccessible pendant 60 jours aux internautes mauritaniens. Cette décision avait été justifiée par la diffusion de «fausses informations» concernant l'Algérie. En janvier 2023, l'ambassade algérienne à Nouakchott avait accusé une partie de la presse locale d'être à la «solde d'un Etat ennemi», en allusion au Maroc. «L'enrôlement de ces sites se fait par des visas, des voyages de loisirs, la publicité, la corruption et des sommes d'argent destinées aux mercenaires de la plume, qui n'ont ni crédibilité ni influence sur l'opinion publique», avait déclaré la représentation diplomatique dans un communiqué. En septembre 2021, l'ancien ambassadeur algérien avait demandé à la HAPA de sévir contre certains médias mauritaniens jugés «hostiles» aux positions d'Alger, notamment sur la question du Sahara occidental.