Près de 18,4% des étudiants universitaires marocains ont été dépistés migraineux, selon une étude multinationale menée par des chercheurs de l'Université de Tanta en Egypte et réalisée dans 11 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA). L'étude transversale, publiée en octobre, a concerné 5 954 étudiants à travers un questionnaire anonyme autoadministré. Il s'agissait d'évaluer la fréquence des migraines, le handicap et les facteurs psychologiques associés tels que l'anxiété et la dépression. Les outils de dépistage comprenaient le questionnaire de dépistage de la migraine (MS-Q), le score d'évaluation de l'incapacité due à la migraine (MIDAS), ainsi que des échelles standardisées pour la dépression (PHQ-9) et l'anxiété (GAD-7). Dans l'ensemble de la région, 26,1% des étudiants présentaient des symptômes de migraine. L'Irak (38,9%) et l'Algérie (31,5%) ont enregistré les taux les plus élevés, tandis que le Maroc (18,4%) et l'Egypte (19,9%) avaient les plus bas. Les déclencheurs les plus courants identifiés étaient les troubles du sommeil (59,7%), le bruit (47,4%) et l'exposition au soleil (45,6%). Parmi les personnes touchées, près d'une sur quatre a signalé une incapacité sévèr et plus de 70% ont montré des signes de dépression sévère. L'étude a également révélé que le sommeil régulier, l'hydratation et l'activité physique contribuaient à réduire le risque de migraine, tandis que la consommation quotidienne de caféine l'augmentait. Les chercheurs soulignent la nécessité de programmes de sensibilisation et de dépistage précoce dans les universités, pour faire face aux défis de santé mentale et académiques liés à la migraine.