Le parlementaire néerlandais Geert Wilders et son parti d'extrême droite, le PVV, continuent d'alimenter la polémique aux Pays-Bas. Réputé pour ses positions anti-marocaines et anti-Islam, le député, dont le parti a perdu les muncipales, a récidivé devant ses partisans. Il a entonné des chants racistes en promettant de faire le nécessaire pour qu'il y ait «moins de Marocains». Des déclarations qui ont provoqué le ras-le-bol de l'association des Marocains en Hollande. Geert Wilders ne porte pas les Marocains vivant aux Pays-Bas dans son cœur et ne manque jamais l'occasion de le faire savoir. Le dernier fait en date remonte à mercredi en marge des élections municipales à l'issue desquelles son parti est sorti défait. Devant ses partisans à La Haye, le parlementaire du PVV a entonné des chants racistes dirigés contre la communauté marocaine, selon Reuters. «Voulez-vous plus ou moins de Marocains dans cette ville ?», a demandé Wilders. «Moins! Moins! Moins!», ont rétorqué ses partisans. Satisfait par ce qu'il venait d'entendre, le député a fait une promesse : «On va régler ça». Si sa réaction ne sonne pas comme une grande menace pour les Hollandais d'origine marocaine, c'est une position qui a encore suscité l'ire et l'incompréhension de cette communauté et des autres partis politiques. Ces derniers ont d'ailleurs dénoncé l'énième incident provoqué par le député populiste. L'Association des Marocains, forte de 368 000 personnes, a manifesté son ras-le-bol contre les positions du député. Elle a fait savoir ce matin qu'elle allait déposer une plainte contre Wilders pour «discrimination» et a appelé d'autres associations d'immigrés à faire de même. Ahmed Charifi, le président de l'association, a déclaré que Wilders avait franchi une limite juridique en ciblant un groupe spécifique de personnes. «Cela a un impact énorme sur la communauté et j'espère que le juge le verra. Il a franchit une limite et pour être honnête, c'est un peu effrayant», a explique Charifi. «Il donne l'image d'un homme dans les années 1930 avec une moustache devant un microphone», a ironisé Charifi, une référence directe à Adoph Hitler. Un incident de «mauvais goût» L'incident n'est une nouvelle fois pas passé inaperçu. Les formations politiques continuent de dénoncer les positions racistes de Wilders. Même le Premier ministre Mark Rutte du parti libéral a réagit aux chants contre la communauté marocaine. C'est un incident qui me laisse un «mauvais goût dans la bouche». «Tous ces gens dans le pays veulent apporter une contribution positive, je ne me soucie pas d'où ils viennent. Tout ce qui importe, c'est leur avenir», a réagit Mark Rutte à la télévision néerlandaise. En moins de sept jours, le parlementaire s'est distingué à deux reprises pour ses propos racistes. La semaine dernière, il avait demandé à ses partisans de «voter pour une ville avec moins de problème», en estimant cela possible avec «un peu moins de Marocains». Des déclarations qui avaient fait sortir de ses gonds le député d'origine marocaine du parti travailliste, Fouad Sidali, qui avait comparé dans un de ses tweets Wilders à Hitler. «Hitler est parmi nous. Sous forme de Geert Wilders. Hitler a également affirmé qu'il devrait y avoir moins de Juifs. Alors nous n'oublierons jamais», pouvait-on lire sur le tweet. Un clip met en scène l'exécution de Wilders Les Pays-Bas, réputés pour leur tolérance envers les étrangers, voient le sentiment anti-immigration prendre de plus en plus d'importance avec des formations politiques anti-islam et racistes. Une situation qui a poussé le rappeur d'origine néerlando-libanais Hozny à publier une vidéo mettant en scène l'exécution du parlementaire par deux jihadistes. Le premier ministre avait également réagi à la télévision après la publication de la vidéo. «C'est écœurant, cela va à l'encontre de tout ce que nous défendons…», s'est-il insurgé. De son côté, Wilders a promis de porter plainte. Hozny estime lui que le parlementaire devrait montrer plus de considération envers les musulmans et l'Islam. «Mon petit Geert, l'Islam c'est 2,1 milliards de personnes (...) rien ne pourra t'aider quand ils viendront pour toi», a déclare le rappeur dans sa chanson, assurant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'«une menace».
