Sur un site archéologique au Maroc, l'analyse des coquilles d'escargot fournissent des renseignements sur le changement des pratiques culturelles à la fin de l'ère glaciaire. Selon cette étude, elle serait le fait d'une transition climatique naturelle. Explications. Yurana Yanes sur le site de fouille (DR) (DR) Les coquilles des escargots préhistoriques qui sont en train d'être mis au jour au Maroc contiennent-elles des informations sur l'évolution du mode de vie en Afrique du Nord ? C'est en tout cas ce que tente de vérifier une étude menée au nord-est du Maroc sur des coquilles d'escargots préhistoriques, rapporte un site spécialisé. L'étude, intitulée «La transition environnementale et culturelle pendant l'Holocène à Ifri Ouadadane», a été présentée il y a 2 jours à Baltimore (Etats-Unis) lors de la réunion annuelle de la Geology Society of America. Elle tend à prouver que les coquilles recueillies sur le site archéologique situé au nord-est du Maroc dateraient de l'Holocène. Selon cette étude menée par Yurena Yanes, professeur-assistant en géologie à l'école des Sciences de l'Université de McMiken aux Etats-Unis, il est déjà établi que c'est pendant l'Holocène que l'homme est passé d'une alimentation faite de chasse et de cueillette à une alimentation de produits issus de l'agriculture. En collaboration avec des chercheurs allemand et espagnol, Yurena Yanes tente d'expliquer comment cette transition est intervenue. Selon cette étude, les coquilles des escargots recueillies sur le site archéologique seraient âgées entre 6700 et 10800 ans. L'analyse des valeurs isotopiques de ces coquilles a permis de calculer les températures de la surface de la mer pour tenter de savoir à quel moment les pratiques culturelles de la région ont commencé à changer. «Même si la recherche précédente n'a pas observé un changement climatique majeur à cette transition temporelle sur le site de l'étude, avec l'analyse des isotopes de l'oxygène de ces coquilles, nous avons des preuves d'un changement climatique naturel important. Les isotopes de ces coquilles ne sont influencés que par les températures et l'eau et pas par les humains. Nous avons des archives naturelles concernant cette période préhistorique », écrit la chercheuse. Un changement du mode vie dû à une transition climatique Elle explique qu'il est possible que d'autres populations aient migré dans la région mais les autochtones ont changé leur mode de vie et leurs pratiques culturelles. Ces dernières pouvaient se contenter de chasse et de cueillette. «Mais il y a eu des preuves d'un changement et quelque chose a déclenché cette transition». Les scientifiques expliquaient jusque là ce changement par l'accroissement naturel qui a poussé les populations à trouver d'autres façons de nourrir le groupe qui augmentait. Mais pour Yurana Yanes et ses collaborateurs, le passage d'un climat froid à un climat plus chaud ont permis de réunir les conditions optimales au développement de l'agriculture. Ce changement du mode de vie ne serait donc que la conséquence d'un changement naturel du climat dans la région. Pour pousser la recherche de façon plus approfondie, Yurana Yanes et son équipe compte s'intéresser aux interactions de l'Homme et son climat. Pour se faire, elle compte élargir le champ de sa recherche à une partie de la région étudiée mais aussi à une partie de l'Afrique du Nord ouest pour étudier ces changements sur une échelle régionale. Les coquilles des escargots n'ont donc pas révélés tous leurs secrets.