Le procureur général kenyan Renson Ingonga a reçu, jeudi 7 août à Nairobi, l'ambassadeur marocain Abderrazzak Laassel, pour un entretien consacré à l'élargissement des échanges juridiques entre les deux Etats. Cette entrevue, tenue au siège de l'office du procureur (ODPP), s'inscrit dans le prolongement du mémorandum d'entente paraphé en 2023 entre le ministère public kényan et le parquet général du Maroc. Ce texte, souligne le document officiel, «a permis d'établir un cadre de collaboration structuré en matière de réforme judiciaire, de transmission du savoir et de lutte contre les formes organisées de criminalité transnationale». Les échanges ont permis de dresser un bilan des engagements antérieurs et d'examiner des voies nouvelles de coopération technique. Les discussions ont notamment porté sur des domaines jugés prioritaires par les deux parties, parmi lesquels le contre-terrorisme, la cybercriminalité, la probité publique et les infractions d'ordre financier. L'expérience marocaine saluée dans l'analyse numérique des infractions Dans son allocution, M. Ingonga a indiqué que le dialogue engagé avec Rabat «contribue à faire progresser une vision partagée de la justice pénale, notamment dans le traitement des crimes complexes à dimension transnationale». Il a ajouté que cette entente «correspond aux axes majeurs de l'ODPP, en particulier le renforcement des poursuites en matière de terrorisme et l'intégration du droit islamique et coutumier dans l'ordonnancement judiciaire kényan». During the meeting, the two offices reviewed progress in implementing the MoU and explored new opportunities for technical collaboration. Discussions centered on critical areas of mutual interest, including counterterrorism, cybercrime, anti-corruption, and financial crimes. The... pic.twitter.com/lICvBHWkJq — Office of The Director Of Public Prosecutions (@ODPP_KE) August 7, 2025 Le procureur a en outre souligné «la maîtrise avancée des instruments de preuve numérique dont dispose le Royaume du Maroc dans les affaires de cybercriminalité», estimant que cette expertise «offre au Kenya matière à réflexion et à adaptation». Les deux institutions ont convenu de poursuivre leurs échanges techniques dans le champ des infractions économiques et des atteintes à la probité. Une présence conjointe dans les enceintes multilatérales Au-delà des relations bilatérales, le Maroc et le Kenya participent activement aux travaux de l'Association internationale des procureurs (IAP) et de l'Association africaine des procureurs (APA). Ces tribunes, observe le document, «ont permis de confronter les approches, d'échanger sur les usages procéduraux et de nourrir une compréhension plus fine des cultures judiciaires respectives». Ambassador Laassel commended the DPP for his leadership and commitment to ensuring the delivery of justice, noting that the partnership with Kenya is one of mutual benefit. He reiterated Morocco's readiness to continue supporting technical cooperation, joint trainings, and... pic.twitter.com/AMIlSp51ps — Office of The Director Of Public Prosecutions (@ODPP_KE) August 7, 2025 Ces engagements conjoints sont perçus comme «des instruments d'élévation réciproque, dans une logique de rigueur institutionnelle et d'équité judiciaire». L'ambassadeur Laassel confirme la constance de l'engagement marocain M. Laassel a salué l'engagement du procureur général kényan, qu'il a qualifié de «ferme et éclairé, au service de l'intégrité de la justice et de la prééminence du droit». Il a exprimé «la disposition du Royaume à maintenir une coopération soutenue en matière technique, à organiser des sessions de formation conjointes et à favoriser la circulation des savoirs». Le diplomate a enfin souligné que cette coopération bilatérale «demeure fondée sur une réciprocité d'exigence et une fidélité partagée aux principes fondamentaux de la justice pénale».