Mondial U20 : Le Roi Mohammed VI félicite les Lionceaux de l'Atlas pour leur sacre historique au Chili    Morocco's U20 team stuns Argentina with historic World Cup victory    Histórico: Marruecos se corona Campeón del Mundo Sub-20 a costa de Argentina    Historique : Le Maroc sacré Champion du monde U20 aux dépens de l'Argentine    PLF 2026 Maroc : Le gouvernement tente de répondre à la GenZ et au roi Mohammed VI    Le roi Mohammed VI nomme Khalid Ait Taleb wali de la région Fès-Meknès    Former Health Minister Khalid Aït Taleb makes political comeback as Wali of Fès-Meknès    Zones rurales : Un milliard de dirhams pour dynamiser l'emploi    Les agents de sécurité privée en grève nationale    Sahara : Prémices d'un imminent dénouement    Sahara marocain : Vers le dernier acte ?    Fathi Jamal à la FIFA: L'exploit des Lionceaux au Mondial U-20, l'aboutissement d'une stratégie de développement bien avisée    Ismaël Baouf, le Lionceau de l'Atlas qui séduit aux Pays Bas    Un tournant historique pour le Maroc : le roi Mohammed VI impulse une hausse record des budgets de la santé et de l'éducation    Lancement du programme "Rencontre des jeunes" par un séminaire animé par le Médiateur du Royaume à Mohammedia    PLF 2026 : L'Exécutif face aux défis de la croissance et du chômage    Tanger : Ouverture de la 25e édition du Festival national du film    Rabat : Le festival JASSAD joue la partition féminine sur les planches    LdC de la CAF: L'AS FAR se prépare à affronter le Horoya AC de Conakry    Le roi Mohammed VI préside un conseil des ministres consacré au projet de loi de finances 2026 et à de profondes réformes institutionnelles, Khalid Aït Taleb devient wali de la région Fès-Meknès    Abderrazzak Laassel : la position kényane sur le Sahara renforce les partenariats Rabat—Nairobi    La hausse des prix de l'or ont augmenté les réserves russes de 142 milliards de dollars    Des Marocains dénoncent des contrôles humiliants dans les aéroports turcs    Braquage au Musée du Louvre : le site fermé après une intrusion ce dimanche    Coupe de la CAF: Le Wydad arrache une victoire contre Asanto Kotoko    Longines Global Champions Tour: Le Prince Moulay El Hassan préside le Grand Prix de Rabat    MAGAZINE : Abdelkrim Ghattas, retour d'âme    Espagne: Mystérieuse disparition d'un tableau de Picasso entre Madrid et Grenade    Les importations marocaines de produits pétroliers atteignent 250 000 barils par jour sur les neuf premiers mois de 2025    Les bénéfices des sociétés cotées à Casablanca progresseront de 30,8 % pour atteindre 41,2 milliards de dirhams en 2025    Maroc : Bilan du retour aux manifestations GenZ dans 12 villes ce week-end    Affaire Epstein : Le prince Andrew renonce à ses titres royaux    Les températures attendues ce dimanche 19 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 19 octobre 2025    L'Algérie en impasse diplomatique après le rapprochement russo-marocain : des manœuvres désespérées vers l'Ukraine révèlent une perte totale de repères    DGSN: Ouverture d'une enquête pour élucider une tentative de suicide d'un fonctionnaire de police    Des chercheurs marocains conçoivent un système de nettoyage photovoltaïque à film roulant d'un coût modeste    Finale du Mondial U20 – Mohamed Ouahbi : « Il n'y a pas d'équipe invincible, nous ferons le maximum pour remporter le titre »    Décès du physicien chinois Chen-Ning Yang à 103 ans    Alger snobe Moscou : la brouille silencieuse entre Tebboune et le Kremlin    Le Policy Center for the New South publie une étude sur la «ruse psychopolitique» qui alimente la fracture entre générations, en marge du mouvement de la Gen Z-212    "Yallah' Afrika", une exposition collective à Rabat célébrant la CAN Maroc 2025    Flottille vers Gaza : L'incarcération en Israël de deux Marocains s'invite à l'ONU    La mémoire de Hassan Ouakrim honorée lors d'une projection documentaire à Washington    John Bolton, la voix de l'Algérie à Washington, risque la taule après son inculpation    La Nuit de l'Horreur transforme les cinémas marocains en labyrinthes du frisson    Le Festival de Cinéma Méditerranéen de Tétouan dévoile sa sélection officielle    Le compositeur marocain Youssef Guezoum en lice pour les Grammy Awards 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc : Quand les officines se vident de leurs médicaments
Publié dans Yabiladi le 06 - 09 - 2019

Les médicaments ne sont pas les seuls à manquer. Leurs matières premières peuvent également être en rupture de stock. La fabrication locale de certaines molécules et princeps, envisageable, semble pour l'heure trop précoce au Maroc.
C'est un marathon que certains consommateurs de médicaments connaissent bien : écumer les pharmacies afin de se constituer une réserve, dans la crainte d'une pénurie. Dernière en date, celle du Levothyrox, survenue en juillet dernier. Les patients atteints de thyroïde se sont d'autant plus inquiétés que les informations sur les raisons de son indisponibilité et son prochain approvisionnement ont, dans un premier temps, été communiquées au compte-gouttes, laissant même pantois le Syndicat des pharmaciens.
«Nous constatons en effet que l'information des risques de rupture ou de pénurie de certains médicaments est rarement disponible, ce qui rend la situation préjudiciable pour les patients car les professionnels de la santé ne disposent d'aucune visibilité», nous dit Rachid Lamrini, expert en industrie et répartition pharmaceutiques. Fin août, le ministre de la Santé Anas Doukkali a annoncé l'approvisionnement d'environ 240 000 nouvelles boîtes de ce médicament, qui sont venues s'ajouter aux 500 000 autres importées entre le 15 juillet et le 8 août.
D'après un courrier adressé au ministère de la Santé par Merck et Cooper Pharma, respectivement producteur et distributeur au Maroc du médicament, que nous avons pu consulter, le planning prévisionnel d'expédition de l'Allemagne comprend 355 000 boîtes en septembre pour le Levothyrox 25µg, 335 000 boîtes en septembre pour le Levothyrox 50µg et 400 000 boîtes en octobre pour le Levothyrox 100µg.
Reste que la rupture de stock de certains médicaments, dont une courte liste publiée en mai dernier par le site d'information Médias 24 comprenait le Cardioaspirine (maladies cardio-vasculaires), le Benadryl (allergies), le Primolut-nor (insuffisance en progestérone) et le Celebrex 200 mg et 100 mg (arthrose), entre autres, a donné du fil à retordre aux patients.
Un secteur «capitalistique»
Le Maroc ne fait pas exception. En 2018, la France a recensé près de 868 signalements de tensions ou de ruptures d'approvisionnement, soit 20 fois plus qu'en 2008. Difficile de ne pas voir derrière ces insuffisances la main de l'industrie pharmaceutique : «Les causes sont multifactorielles. (…) Mais les pénuries sont aussi plus généralement le fruit de la façon dont s'est structurée cette industrie ces dernières années pour être toujours plus rentable. Selon le magazine financier Forbes, le secteur est le plus profitable de tous, loin devant la finance ou l'informatique», indiquait Le Monde cet été.
«L'activité est devenue très capitalistique», nous confirme Jamal Taoufik, directeur du médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé. «Le secteur pharmaceutique a évolué : avant, vous aviez plusieurs petits fabricants disséminés un peu partout à travers le monde, mais la concentration de cette filière à la suite de rachats successifs, pour des raisons capitalistiques justement, a encouragé la réduction progressive du nombre de sites de fabrication», explique-t-il.
Et d'insister : «Avant, une seule usine fabriquait un produit dans chaque pays. Désormais, ce peut-être une seule usine pour le monde entier. Cette conjoncture n'a plus rien d'exceptionnel.»
Les matières premières peuvent manquer
Au risque de se faire l'avocat du diable, l'industrie pharmaceutique n'est pas la seule responsable. L'évolution de certaines substances médicamenteuses peut elle aussi risquer de mener à des ruptures de stock ou des difficultés d'approvisionnement.
«On passe des produits chimiques classiques à des produits de biotechnologie, donc issus du vivant, et il est beaucoup plus compliqué de disséminer la fabrication, ce qui accroît davantage la concentration des sites de fabrication car les normes sont très exigeantes.»
Jamal Taoufik
Sans compter que ce qui est valable pour les produits finis, l'est aussi pour les matières premières : «Vous pouvez n'avoir qu'un ou deux fabricants de matière première à l'échelle mondiale ; dès lors, il suffit de la moindre anicroche pour qu'il y ait pénurie, ou du moins risque de pénurie», ajoute le responsable.
«Le phénomène de rupture de stock touche en grande partie les médicaments importés. Il n'y a absolument pas de rupture pour les médicaments fabriqués localement, mais il peut arriver que ce soit la matière première qui soit en rupture de stock au niveau mondial», complète Layla Laassel Sentissi, directrice exécutive de l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (AMIP) et ancienne directrice commerciale de Cooper Pharma.
Layla Laassel Sentissi plaide auprès des autorités pour la fabrication locale de certains médicaments, même si, avance-t-elle, le projet est peut-être pour l'heure trop précoce pour le Maroc : «Aujourd'hui, la plupart des molécules et des princeps [médicament original protégé par brevet, ndlr] ne sont pas fabriqués par les maisons mères au Maroc et sont protégés par des brevets. Si les multinationales ne produisent pas elles-mêmes le princeps au Maroc, il faut attendre les vingt ans du brevet pour que la molécule tombe dans le domaine public et puisse être génériquable et fabricable au Maroc.»
Autoriser la substitution d'un médicament par un autre
Rachid Lamrini, également ancien président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens fabricants et répartiteurs (COPFR), ouvre quant à lui un autre front : celui du cadre juridique. Les notions de ruptures et de pénuries ne sont pas définies juridiquement, rappelle-t-il.
«Le cadre réglementaire actuel ne parle que des exigences relatives à la détention de stocks de sécurité des médicaments. Les textes régissant ce dernier point sont de surcroît anciens et obsolètes car pas spécifiques aux médicaments, et renvoient à un décret de 1971 qui traite de la même manière les denrées alimentaires que les médicaments.»
Rachid Lamrini
Autre problème : le droit de substitution d'un médicament par un autre (même molécule, même dosage et même forme galénique) en cas de rupture de stock n'est pas autorisé et réglementé pour les pharmaciens d'officine au Maroc. «Chez les patients ayant une assurance maladie, nous constatons même parfois le rejet de remboursement d'un médicament générique délivré et non prescrit bien que le prix puisse être moindre», ajoute Rachid Lamrini.
Par ailleurs, celui-ci prévient qu'«il est primordial pour appliquer convenablement ce droit de substitution que les professionnels de santé» gardent plus à l'esprit «l'intérêt général et celui des patients, au lieu de prioriser des intérêts économiques».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.