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«Achoura» de Talal Selhami, un film fantastique sous le prisme de la culture marocaine
Publié dans Yabiladi le 29 - 01 - 2020

Après avoir raflé plusieurs prix, dont celui du jury au Festival du film fantastique de Sitges en Espagne en octobre dernier, le film fantastique «Achoura» sera à l'affiche des salles marocaines dès le 11 mars prochain. Son réalisateur, Talal Selhami revient sur le choix de son genre et la réaction attendue du public marocain.
Pourquoi un film marocain fantastique et quelle est sa particularité par rapport à votre premier film «Mirages» ?
Ça s'est fait spontanément car c'est ce domaine qui m'a amené vers le cinéma quand j'étais adolescent, en tant que spectateur. J'ai toujours aimé les créatures car je pense qu'il y a quelque chose de beau à raconter sur la nature humaine par le biais du monstre. Le fantastique est un formidable outil pour parler de notre société.
J'étais passionné par le cinéma fantastique et naturellement, quand j'ai eu la chance et les moyens de faire des films, je me suis tourné vers ce genre. «Mirages» était donc une première expérience même si j'avais déjà fait des courts métrages du même genre.
L'idée était donc de faire un vrai film fantastique, à la fois traditionnel et qui assume un parti pris. C'est un projet guidé par la passion. Mon cheval de bataille est de montrer une autre facette du Maroc, car c'est important pour le pays et pour l'image que nous renvoyons de nous-mêmes. C'est du cinéma populaire qui se vend bien à l'étranger. Le film va sortir au Japon en mars, en Russie et en Europe de l'Est.
Achoura, Boughetate… Comment avez-vous pu traduire toute cette thématique en image ?
Achoura est la toile de fond pour un contexte, car le principe de départ était une créature dévoreuse d'enfants. C'était ainsi le meilleur moment au Maroc pour mettre l'histoire dans ce contexte, où les enfants sont dehors, exposés et s'amusent. C'était aussi le moment opportun pour mettre en avant cette innocence et cette joie et la confronter à quelque chose de difficile.
Le réalisateur marocain Talal Selhami. / DR
De plus, je me suis toujours dit que nous n'avions pas encore exploité notre culture de ce point de vue-là. C'est vrai aussi que le cinéma fantastique est particulièrement universel. Le film est une façon pour dire qui on est, par le biais de cette fête. Nous avons un formidable folklore pas encore exploité dans l'univers audiovisuel. Pourquoi attendre que des Occidentaux le traitent à notre place ? Autant le faire nous-mêmes.
Quant à Boughetate, nous avons cherché un djinn connu qui pouvait avoir une résonance auprès du public. Il est vrai cependant que nous nous sommes appropriés le mythe.
Vous avez fait appel à beaucoup d'effets spéciaux pour ce film. Comment expliquez-vous ce choix ?
Nous avons voulu être à la hauteur des standards, car tous les spectateurs, qu'ils soient Marocains ou étrangers, sont habitués à ce genre étant donné que les films sensationnels dépassent les frontières rapidement. Vu que la barre était haute, il fallait tenter de présenter un rendu visuel le plus proche de ce niveau pour pouvoir faire en sorte que le film impressionne.
Cela a pris du temps, car c'était une expérience pour moi déjà, n'ayant jamais travaillé à ce point avec des effets spéciaux, et il fallait aussi trouver une façon de le faire le mieux possible. Je suis assez content, car j'aime beaucoup cette œuvre. Généralement, nous ne voyons que des images de synthèses, sans âmes. L'équipe qui a travaillé sur la créature a vraiment su l'incarner, mais ça a été un long processus.
Le film a été présenté à l'étranger. Quelle a été la réaction du public et quelle est votre pressentiment pour celle du public marocain ?
Au départ, il y a quelque chose de nouveau. Nous ne pouvons pas dire que le public va bien ou mal réagir car il a déjà eu la même réaction vis-à-vis de tel ou tel film. Là, il s'agit pour moi du premier film fantastique marocain.
Il va donc falloir faire un test pour voir, bien que je pense que le public réagira positivement car il a le droit d'avoir le choix de ce qu'il veut voir. Aujourd'hui, il a la chance de pouvoir choisir entre une comédie, un film d'horreur… C'est bien qu'on ait ces choix. Mais il y a moyen de proposer au public d'autres genres de film qui soit à la fois populaires mais qui ne lâchent pas les côtés intellectuels.
Pour moi, un film réussi est un film qui va à la fois séduire le public mais aussi lui raconter des choses sur la société.
Nous avons fait pleins de festivals pour confronter le projet à beaucoup de cultures et de pays différents. L'écho est plutôt positif. Beaucoup n'ont jamais vu un film marocain fantastique de leur vie. C'était un genre qu'ils connaissaient bien sous le prisme d'une autre culture et c'était agréable de voir les gens réagir là-dessus.
Le film a déjà été présenté à Tanger en début d'année dernière puis à Marrakech en septembre et le public a bien réagi. Je reste curieux de voir comment il réagira à la sortie officielle. Je n'ai pas d'appréhension car le film existe et n'est pas à moi mais plutôt aux gens. Mais j'espère qu'il va plaire et qu'il rendra les gens curieux et curieux vis-à-vis de ce genre de film pour moi, et pour les autres cinéastres. Pour moi, c'est en proposant des films, qu'ils soient bons ou mauvais, que nous pouvons nous vanter d'avoir une vraie cinématographie au sens large du terme.


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