Alors que le parquet de Milan a conclu que l'ex-mannequin marocaine Imane Fadil est décédée en mars 2019 d'une mort naturelle et envisage de classer l'affaire, la famille de la défunte exige de nouvelles investigations et dit vouloir «savoir pourquoi elle est morte». Pour la procureure Tiziana Siciliano, l'autopsie a en effet «dissipé tout doute sur les causes du décès (…), attestant d'une aplasie de la moelle osseuse». «Aucun empoisonnement n'a été établi, contrairement à ce qui été avancé au début des investigations», ajoute le parquet, cité ce jeudi par Diario Del Web. Mais pour la famille, ce dossier ne peut être clos tant que les enquêtes n'auront pas déterminé la responsabilité du personnel médical de la clinique Humanitas, où Imane a été hospitalisée avant sa mort lente. Ainsi, ce sera à la juge d'instruction Alessandra Cecchelli de décider si la proposition du parquet sera retenue ou si les investigations seront prolongées. Pour l'avocat d'Imane Fadil, Mirko Mazzali, la jeune femme «aurait pu être sauvée» si la clinique avait dépisté rapidement sa maladie. Au lieu de cela, «c'est un diagnostic erroné qui a été donné», a-t-il déclaré. Témoin clé dans l'affaire dite Ruby qui implique Silvio Berlusconi, l'ex-mannequin «aurait pu être traitée convenablement si les médecins avaient pris les mesures nécessaires pour reconnaître sa maladie», estime encore Mirko Mazzali. Dans ce sens, la famille d'Imane Fadil affirme vouloir encore obtenir justice. Depuis le décès d'Imane Fadil, plusieurs hypothèses ont été formulées par les enquêteurs, notamment celle du meurtre avec préméditation, d'une ingestion de métaux lourds à son insu ou encore d'un empoisonnement par des substances radioactives. Selon ses proches, elle aurait elle-même exprimé ses soupçons d'avoir été empoisonnée, ce qu'ils sont déterminés à prouver. En septembre 2019, la justice avait d'ailleurs autorisé l'inhumation du corps, mais la famille avait refusé de tenir des funérailles, soutenant que toutes les pistes sur ce décès n'avaient pas été élucidées.