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Biougra-Agadir : La femme qui vendait des enfants
Publié dans Agadirnet le 03 - 04 - 2007

A Biougra, une petite localité qui dépend d'Agadir, tout le monde connaît Haja Amina Bannani, la femme influente que certains surnomment la « dame de fer » en la comparant à l'ex-premier ministre britannique, Margaret Tatcher. Cette dame a plusieurs casquettes.
ELLE est assistante sociale, présidente d'association, coordinatrice des propriétaires d'agréments de taxis,... « Elle faisait la pluie et le beau temps à Biougra, surtout pour les enfants », affirment des habitants de cette localité qui ne semblaient pas être satisfaits du verdict prononcé, le 19 mars par le tribunal de première instance d'Inzigane contre elle.
Ils estiment que dans cette affaire, où il est surtout question de vente d'enfants, l'inculpée méritait une peine plus ferme. Elle a été condamnée à une année de prison ferme et une amende de 5000 dirhams. Elle est accusée dans cette affaire de vente d'enfants, de falsification de documents administratifs, d'avoir caché des données permettant d'identifier l'identité d'enfants abandonnés...
L'affaire a éclaté en septembre 2005, lorsqu'un marocain résidant en France, Ali Tajine, avait poursuivi en justice (lire son histoire ci-après) Haja Amina Bannani, l'accusant d'être derrière la mort et la disparition de plusieurs enfants abandonnés.
La société civile de la région, qui a réagi après que l'affaire ait éclaté, a saisi le ministre de la justice en accusant Amina Bannani d'être coupable de maltraitance d'enfants, de commerce d'enfants, de changements d'enfants au cours de l'opération d'adoption... Après que l'affaire ait éclaté, plusieurs personnes ont témoigné qu'elles ont remis des sommes d'argents pour avoir des enfants à adopter.
Haja Amina Bannani (et non Bennani) a commencé à avoir sous son contrôle des enfants abandonnés au cours de l'année 2003, lorsqu'elle avait créé des crèches dépendant de son association, « Espace de la Femme et de l'Enfant ». Il y avait une confusion à propos du statut des crèches qu'entretenait la présidente de l'association. Les habitants ne savaient pas si ces établissements dépendaient de la délégation du ministère de la santé, de l'autorité locale ou de l'Espace, souligne Samira Bouaâchraoui, l'avocate qui assure la défense de Ali Tajine dans cette affaire.
Cette confusion entraînait le non respect des procédures à suivre dans les démarches d'adoption et de traitement des dossiers des enfants abandonnés. En principe, dans le cas de la découverte d'un enfant abandonné, le procureur du Roi près le tribunal de première instance du lieu de découverte doit être avisé (voir dossier sur la kafala : www.lereporter.ma). Celui-ci doit remettre à l'hôpital de la région l'enfant trouvé... « A Biougra, les autorités qui trouvent un enfant le remettent directement à l'Espace de la Femme et de l'Enfant de Haja Amina Bannani, contrairement à la procédure prévue par la loi. Parfois, même les procès verbaux de découverte d'enfants soulignent que les enfants abandonnés trouvés ont été remis à l'association », souligne Samira Bouaâchraoui.
Cette dernière tient à préciser que ces derniers mois, la procédure d'adoption d'enfants abandonnés est de plus en plus respectée grâce à cette affaire. Les différents intervenants dans la procédure craignent désormais d'être éclaboussés par cette histoire ou une autre similaire. Surtout que des instructions ont été données à un haut niveau pour que ce procès suive son cours normal après les hésitations et les pressions exercées pour que ce dossier traîne, précise un membre de l'Association Marocaine des Droits Humains, section de Biougra. « Moi, j'ai été contactée pour renoncer à défendre ce dossier. A un certain moment je croyais être à bout. Mais, moi et mon client, encouragés par l'avocate de l'Association Belge des Orphelins au Maroc, nous avons travaillé dur pour défendre ces enfants exploités. Nous avons écrit des lettres qui ont été adressées aux plus hauts responsables.
C'est ce qui a eu le plus d'effet pour que la justice prenne son cours normal... », raconte Me Samira Bouaâchraoui qui ne semble pas être satisfaite, aujourd'hui, de la décision du tribunal condamnant Haja Amina Bannani à une année de prison ferme.
L'affaire connaîtra de nouveaux rebondissements en appel surtout que la présidente de l'association Espace de la Femme et de l'Enfant est également citée dans une autre affaire de disparition de deux jumelles à Taroudant.
Cette deuxième affaire avait éclaté, en décembre 2005, à Taroudant et avait été suivie par Me Zineb Khayat, membre de l'Association Belge des Orphelins au Maroc. Zineb Khayat, en cherchant à connaître le sort des deux jumelles disparues a pu découvrir des connexions entre le dossier des deux jumelles et l'affaire qui vient d'être jugée. Ce lien a été trouvé par pur hasard, lorsque Haja Amina Bannani a adressé une lettre au bâtonnier d'Agadir pour dénoncer la première avocate qui soutenait Ali Tajin.
Trahie par ses propres propos, elle avait évoqué des actions qu'elle avait entreprises au profit de la mère des deux jumelles qui voulait s'en séparer parce qu'elle les avait eu hors mariage. Elle avait écrit cela au moment où cette affaire avait été, « mystérieusement » classée, affirment des avocats qui suivent l'affaire de près.
Aujourd'hui nous avons déposé une requête pour ouvrir une nouvelle enquête sur cette affaire, à la lumière des nouveaux éléments relevés... », affirme Samira Bouaâchraoui.
Les faits retenus contre Amina Bannani
Le procureur général du Roi a retenus trois principales accusations contre Haja Amina Bannani et sur la base desquelles il a demandé au juge de la condamner à huit ans de prison ferme.
La vente des enfants
Amina Bannani avait en charge plus d'une trentaine d'enfants qui étaient enregistrés dans les registres de l'association qu'elle présidait. Lors de l'interrogatoire, elle n'avait pas donné aux enquêteurs de données sur le sort de plusieurs enfants qui figurent sur les registres de l'association. L'enquête a relevé que certains d'entre eux ont été adoptés par des familles en dehors des procédures prévues par la loi sur l'adoption. La procédure d'adoption est déterminée par la loi du 13 juin 2002 qui donne au procureur du Roi la compétence de délivrer l'autorisation provisoire de remettre des enfants pour adoption, si les conditions requises sont remplies par le demandeur en attendant la décision finale.
L'enquête a révélé que l'inculpée recevait pour son compte des sommes d'argent en contrepartie des enfants adoptés. Elle recevait ces sommes pour les frais de dossiers, disait-elle, ou pour aider l'association. Alors que, selon la loi, la procédure de dossier pour les enfants abandonnés ne nécessite aucun frais et est exonérée d'impôts judiciaires.
Empêcher de reconnaître l'identité des enfants
Le parquet reproche à Amina Bannani d'avoir intentionnellement caché des informations permettant de connaître l'identité des enfants ayant des dossiers au tribunal de la famille. Cette accusation s'est basée sur un cas concret, celui des enfants Fatimzahra et Mbarak qui avaient une identité et dont les parents sont également connus.
Mais, précise le procureur général dans son procès verbal, c'est Amina Bannani qui a demandé aux candidats à l'adoption de dire qu'ils les ont retrouvés dans la rue, pour leur faciliter l'opération d'inscription dans le livret de famille. Amina Bannani s'était trahie, relève le procès verbal, lorsqu'elle avait déclaré devant la police judiciaire dans le cadre de la procédure d'inscription des deux enfants abandonnés qu'ils ont été remis par leurs parents à l'association. Alors qu'elle avait présenté, concernant les mêmes enfants, des certificats attestant qu'ils ont été trouvés dans la rue. Allant même jusqu'à décrire de quelle manière ils ont été trouvés et l'état dans lequel ils se trouvaient lors de leur découverte dans la rue.
La falsification de certificats contenants des faits erronés
L'inculpée, Amina Bannani, a fabriqué des attestations administratives qui attestent que des enfants abandonnés ont été trouvés dans la rue. Ces documents ont été remis à sa complice, « laârifa » Fatima Raiss qui les a signés, ce qui lui a permis d'obtenir les certificats de découverte auprès des autorités locales qu'elle pu présenter au tribunal.
Des certificats ont été falsifiés et portent une même date concernant les dossiers de plusieurs enfants. C'est ce qui explique que si l'accusée principale a eu une peine d'un an de prison ferme, sa complice, Fatima Raiss a été condamnée, elle, à 6 mois de prison.
Les malheurs de Ali Tajin
Faisant le bilan de l'affaire qui l'oppose à la femme de fer, Amina Bannani, depuis 2005, Ali Tajin compte plus de 80 vols, allers et retour, qu'il a effectué entre le Maroc et la France où il réside. Pourtant, il ne regrette rien et dit être content qu'il ait pu être parmi ceux qui ont participé à mettre un terme aux souffrances de petits enfants. Il nous raconte toute son histoire avec celle qui vendait des enfants, Amina Bannani. Récit.
« J'ai une épouse française qui, malgré deux tentatives d'insémination n'est pas parvenue à avoir des enfants. A chaque fois, la grossesse se terminait par une fausse couche. Nouas avons décidé d'adopter des enfants et nous avons entamé toutes les procédures nécessaires dans ce sens. Nous avons opté pour adopter des enfants marocains surtout que nous avions obtenu un « agrément international » d'adoption.
Je suis venu au Maroc dans cet objectif, le 10 avril 2005. J'ai d'abord essayé d'adopter un enfant dans un orphelinat à Taroudant, mais cela n'a pas marché. Par le biais de la présidente de l'association « Al Farah » à Taroudant, Malika Ouaziz, j'ai été mis en contact avec la présidente de l'association « Espace de la Femme et de l'Enfant », Amina Bannani, qui gérait une sorte d'orphelinat pour les enfants abandonnés.
En la rencontrant, j'ai apprécié le bon accueil qu'elle m'a réservé, sa manière de parler, son organisation... Elle a consulté mon dossier puis nous sommes partis à l'un des trois locaux de son association à Biougra en vue de me montrer les enfants dont elle avait la charge. Elle a frappé à la porte mais personne n'ouvrait. Elle m'a dit que peut être les éducatrices sont sorties avec les enfants et qu'il fallait revenir le lendemain.
Lorsque nous nous sommes rencontrés de nouveau, le 15 avril, elle m'a dit qu'elle n'avait pas d'enfants à me proposer. Au moment où je voulais exprimer ma colère, elle a reçu un coup de téléphone de la gendarmerie. Elle m'a dit, au terme de sa communication : « vous êtes chanceux, on vient de m'annoncer la découverte d'une petite fille abandonnée qui a à peine une semaine ». C'est alors que j'ai pu avoir droit à la visite de deux des trois crèches de Amina Bannani et surtout parce que j'étais généreux...
La nouvelle fille trouvée devait être celle que j'allais adopter. Je lui ai vite trouvé le nom de Yasmine en me concertant, par téléphone, avec ma femme qui se trouvait en France. En rendant visite aux crèches j'ai vu un autre enfant et j'ai demandé à Amina Bannani de me permettre de l'adopter aussi. Elle a accepté sans problème et je lui ai choisi le nom de Younes. Je revenais chaque jour les voir, jusqu'au 21 avril 2005, date à laquelle je suis reparti en France en laissant les deux enfants en bonne santé. J'ai demandé à la présidente de l'association Al Farah de leur rendre visite et de prendre soin d'eux jusqu'à mon retour.
Mais, après un certain temps, Amina Bannani a interdit à Malika Ouaziz d'accéder à la crèche où sont installés les enfants. Cela ne m'a pas empêché de continuer à envoyer de l'argent à Amina Bannani, pour mes enfants et pour prendre soin aussi des autres orphelins.
Début juillet 2005, j'ai dépêché ma femme Isabelle pour aller voir les enfants et accélérer la procédure d'adoption. Je l'ai rejointe le 9 juillet, mais je me suis rendu compte que la petite que j'avais vu la première fois a disparu et que Amina Bannani et présenté à ma femme une autre petite fille. J'ai quand même accepté et nous avons passé de belles vacances avec les deux enfants. Avant de repartir en France, je leur ai fait faire des analyses et je les ai laissés chez une famille d'accueil, contre une somme de 3000 dirhams par mois, famille que nous avait présentée Amina Bannani. Et ce, en attendant que la procédure soit terminée. J'avais chargé cette famille de soumettre les deux enfants à un pédiatre chez qui j'avais pris rendez-vous parce que des analyses, que je leur avait fait faire, relevaient qu'ils avaient des complications : infection urinaire, anémie, déshydratation...
Mais en appelant de France le pédiatre j'ai appris qu'il n'a pas reçu mes deux enfants. Malgré mon insistance, deux jours après... Il n'en a été rien. J'ai alors eu des doutes et j'ai pu savoir alors que les enfants étaient dans la crèche de l'association « Espace de la Femme et de l'Enfant ». Je suis revenu au Maroc en août 2005 et j'ai pu avoir, le 24 août, une autorisation provisoire de Kafala chez le procureur d'Inzigane. Ayant cette ordonnance provisoire de la part du procureur, nous avons décidé, moi et l'avocate qui m'accompagnait, Zineb Ait Said (qui est en même temps conseillère et membre de l'association de Amina Bannani), d'aller récupérer les deux enfants de la crèche à Biougra.
Une éducatrice a dit à mon avocate que les deux enfants n'étaient pas à la crèche tout en lui interdisant d'entrer, alors qu'elle était membre de l'association. Le soir, Me Ait Said m'a appelé pour m'annoncer que l'association a déposé une plainte contre nous pour effraction, insulte, coups...
C'est alors que j'ai déposé, pour ma part, une plainte contre Amina Bannani pour escroquerie et non assistance à enfant en danger. J'ai été ainsi contacté par le gouverneur de Biougra à qui j'ai raconté toute mon histoire. Il a aussitôt convoqué le pacha auquel il a donné des instructions pour amener tous les enfants de l'association Espace de la Femme et de l'Enfant à l'hôpital Hassan II d'Agadir et me remettre mes enfants. L'association avait, en cette date, quelques 17 enfants en charge. Accompagné d'une « aârifa », nous n'avons pas trouvé les 17 enfants dans les locaux de l'association.
Le lendemain nous avons retrouvé les enfants dans une autre crèche à Douar Lkharba, à quelques kilomètres de Biougra. Les enfants étaient dans un piteux état et je n'ai pu prendre avec moi que mes deux enfants que j'ai immédiatement placés dans une polyclinique. Durant la même semaine qui suivait, cinq parmi les enfants gardés par Amina Bannani n'ont pas pu résister à la mort. J'ai appris cela d'une dame qui assure le transport de cadavres à Agadir.
Quand j'ai été interrogé par les gendarmes dans le cadre de la plainte que j'ai déposée contre Bannani, j'ai demandé qu'on l'interroge à propos de la première fille, Yasmine que je voulais adopter et qui avait disparu.
De toute façon, depuis le mois de septembre, notre affaire a traîné malgré la sensibilité du dossier et le fait que, je sois un résident à l'étranger. J'étais obligé de faire des allers et retours entre la France et le Maroc au fil des mois. J'ai réalisé que Bannani était forte des soutiens et appuis qu'elle avait un peu partout.
C'est alors que j'ai commencé à adresser des courriers expliquant toute l'affaire aux hauts responsables. J'ai eu l'occasion d'expliquer tous les détails de mes couacs et l'état dans lequel se trouvaient les enfants abandonnés de Biougra, à la conseillère de SM le Roi, Zoulikha Nacri. C'est surtout cela qui a permis l'arrestation de Amina Bannani et sa poursuite en justice ».


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