Trois soldats ont été tués au combat lundi dans le nord du Liban, où l'armée a réussi d'importantes percées contre les activistes du Fatah al Islam retranchés au camp de réfugiés palestiniens de Nahr al Bared. Selon un représentant de la sécurité libanaise et une source politique palestinienne, l'armée semble en mesure d'enlever toutes les positions du groupe islamiste en bordure du camp. "L'armée est en voie de contrôler tous les points situés hors des limites (officielles) du camp", a dit le représentant de la sécurité en jugeant probable que l'opération s'achève dans les prochains jours. "Elle n'entrera pas dans le camp." De source palestinienne, on rapporte que des contacts sont engagés pour la conclusion d'un cessez-le-feu qui placerait toute la périphérie du camp sous le contrôle de l'armée. Des négociations porteraient ensuite sur le sort des activistes. Des témoins ont rapporté que l'artillerie libanaise avait repris dès l'aube son pilonnage du camp proche de Tripoli, où les combats durent depuis près d'un mois. "Nous avons achevé dimanche la destruction de la position du Samed, à la lisière nord-est du camp, et le drapeau libanais flotte désormais sur cette position", a-t-on indiqué de source militaire. Le Samed, immeuble utilisé pour stocker des armes et entraîner des activistes, était l'une des principales positions du Fatah al Islam. Trois soldats ont été tués et sept autres blessés dans les derniers accrochages, selon les milieux de la sécurité. L'armée a lentement "nettoyé" la zone contrôlée par les activistes sans entrer dans le camp. Aux termes d'un accord datant de 1969, les forces de sécurité ne peuvent pas pénétrer dans les douze camps de réfugiés palestiniens du Liban. Depuis le 20 mai, les combats de Nahr al Bared, les pires affrontements internes depuis la guerre civile de 1975-1990, ont fait au moins 153 morts, dont 71 soldats libanais, une cinquantaine de combattants islamistes et 32 civils. Les tirs ont forcé 27.000 réfugiés sur 40.000 à fuir le camp.