Blanchiment. Le terme signifie l'action de recouvrir de blanc ou de décolorer en blanc. Mais au sens figuré, ce nom renvoie à tout un domaine qui ne cesse de s'étendre et de se diversifier pour échapper aux lois en vigueur. C'est l'action de blanchir des fonds d'origine frauduleuse. En d'autres termes, c'est donner une existence légale à des fonds dont l'origine est frauduleuse ou illicite. Bref, il s'agit de rendre blanc (ou propre) ce qui ne l'était pas. Comme quoi si l'argent n'a pas d'odeur, il n'a pas non plus de couleur. L'origine frauduleuse de l'argent, selon d'aucuns, pourraient être le trafic de drogue, les spéculations illégales, les activités mafieuses, le trafic d'armes, la corruption, l'extorsion... Et pour pouvoir utiliser ces revenus illégaux, d'une manière massive et sans être repérés, les criminels passent par l'étape du blanchiment. Cela relève de la criminalité financière. Le secteur qui était ciblé au départ est l'immobilier. Selon d'aucuns, l'argent sale a fait florès dans le domaine de la brique et provoqué, d'une manière ou d'une autre, la flambée des prix... pour enfanter par la suite la pratique du «noir». On parle aussi des cafés. Ces espaces poussaient comme des champignons les uns à côté des autres tout au long des principaux boulevards des grandes villes et même des petits patelins. Peu importe si l'affaire ne rapporte pas, ce qui importe est de placer l'argent en attendant de bien «voir», dit-on. Certains auraient poussé le bouchon plus loin, véhicule-t-on autour de ces espaces, en déclarant au fisc que l'affaire est fructueuse pour justifier les versements effectués (recettes), chaque jour, à la banque. Après ces deux secteurs, qui seraient salis et en raison apparemment des projecteurs qui seraient braqués sur eux, «le blanchiment», soulignent d'aucuns, a pris le chemin de l'agriculture. Là, on recycle et on échappe aux regards indiscrets et aux impôts. Du jour au lendemain, des «blanchisseurs» se sont convertis tranquillement en éleveurs et agriculteurs. Et ce n'est pas fini. Le champ du blanchiment continue de s'élargir. Ces derniers temps, certains atterrissent dans le domaine de l'art pour recycler leurs ressources qui seraient tirées des nombreuses activités illicites. Des œuvres des artistes décédés sont ainsi raflées par des spéculateurs sans scrupules. Des tableaux de jeunes artistes prometteurs sont acquis à des prix dérisoires avant que la peinture ne sèche sur les toiles. Et les opérations des ventes aux enchères non règlementées complètent le reste. Voilà, en quelque sorte, le blanchiment dans les «règles de l'art». C'est dire qu'il va falloir mettre en place toute une politique de nature à contrer les nombreux moyens visant à donner à l'argent «sale» un aspect légitime.