Casa et Rabat tramway Plus de dix mois déjà que le tramway de la capitale économique a été inauguré sous le regard joyeux et expectatif de nombreux Casablancais. La ville blanche devenait ainsi la 2e ville du Royaume à bénéficier du tramway après Rabat. Les Casaouis pouvaient désormais savourer la joie de voyager à bord d'un tramway. Un privilège qui n'était réservé jusque-là qu'aux Rbatis. Mais quelques mois plus tard, tous les rêveurs et contemplatifs sont tombés de leurs nuages. Le rêve d'un voyage paisible à bord d'un tramway, d'une facilité de mobilité n'est plus qu'une illusion. Il a été rapidement rattrapé par la réalité de Casablanca, le fait du transport public et bien plus les agissements des uns et des autres au quotidien. Si les deux consœurs abritent le tramway, leur emploi et gestion quotidienne de ce transport urbain divergent.Le contraste est frappant et saute aux yeux pour un Casaoui qui débarque à Rabat. La ville vit dans un calme mêlé d'assoupissement, contrairement à la ville blanche dont les hurlements, va-et-vient, chahuts alimentent le quotidien. Ce contraste impacte la gestion et l'utilisation quotidienne du tramway à Rabat et à Casa. A Casablanca, arriver à la station de destination est un ouf de soulagement. La fin d'un véritable périple. De l'achat du ticket à l'arrivée en passant par le voyage, chaque étape a ses défaillances. L'achat du ticket est devenu un vrai calvaire, surtout pendant le week-end où tous profitent pour chasser le stress de la semaine. De nombreux distributeurs automatiques sont abîmés. De longues files d'attente sont prostrées devant un distributeur automatique qui a pu survivre à l'endommagement. Des tramways s'en vont de manière successive sous le regard des personnes, attendant impatiemment le moment où elles pourront enfin s'approprier leur ticket. A la place des Nations-unies, ces files d'attente se confondent à la clientèle des cafés de la zone. Hormis cela, d'autres faits ravivent la défaillance des services du tramway Casablanca. C'est à la station des facultés. Des jeunes s'aventurent à prendre le tram sans se procurer un ticket. Etant donné le regard inattentionné du contrôleur, ils achètent un ticket et le font valider pour tous. Vendredi, 06 septembre 2013, à Rabat, il est 11h. A la station de la gare de Rabat ville, un tramway, avec à bord de nombreux passagers, s'arrête.Les portes s'ouvrent, des passagers montent à bord. Automatiquement, ils font valider leurs tickets magnétiques dans des valideurs embarqués, avant le passage du contrôleur. Le calme règne dans la locomotive. Seul le bruit sonore signalant le départ se fait entendre, suivi d'une voix qui annonce le prochain arrêt. La mobilité des passagers dans la locomotive se fait rare. Tous semblent être aux aguets attendant la prochaine station qui les accueillera. Voyager à bord du tram pour les Rbatis semble être agréable, contrairement à Casa où de nombreuses défaillances retirent aux passagers la joie de voyager. L'achat des tickets est facilité par des kiosques et des distributeurs automatiques. Les files d'attente interminables de passagers devant les distributeurs se font rares. A part les distributeurs automatiques, des kiosques situés sur le quai des stations permettent aux passagers de se procurer un ticket des mains d'un dépositaire. Le tour est joué, on est servi en un laps de temps. Fort de son ancienneté par rapport à Casa, Rabat tramway se conforme désormais à la famille des transports urbains employés par des entreprises pour le marketing. Des tramways arborent des vêtements spéciaux. Ils sont revêtus de pub. Il devient impossible d'observer de l'extérieur, la vie des passagers à bord du tram. Le tramway de Rabat s'occidentalise petit à petit à l'image des autres moyens de transport, notamment les bus qui sont devenus le réceptacle de messages publicitaires. Les manquements qui caractérisent le Tramway de Casa sont nourris par la mauvaise gestion de ce service, le manque d'un personnel efficace et à temps plein pour gérer ce transport commun. Il est renforcé par l'irresponsabilité de certaines personnes et l'incivisme. Les règles régissant ce transport devraient être respectées. La gestion du tramway de Casa devrait être remodelée, améliorée comme celui de Rabat pour faciliter le transport urbain. Mais encore faut-il savoir si le tramway de Casa et celui de Rabat se ressembleront un jour, car les deux villes vivent sous deux emprises différentes ?