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Ici vit le jour la première école traditionnelle au Maroc
Publié dans Albayane le 14 - 07 - 2014

La route provinciale 1909 menant de Tiznit à Aglou sur une longueur de 15 km environ, semble presque déserte en cette journée particulièrement chaude du mois de juillet qui coïncide cette année avec le début du mois de Ramadan. D'ordinaire, le village d'Aglou, unique issue de Tiznit vers l'Atlantique, est pris d'assaut par un trafic très dense avec l'afflux massif des amateurs de la plage et du large.
A l'approche d'Aglou, une pancarte indique, à gauche au détour d'un pont, la zaouia de Sidi Ouaggag le long d'une route étroite qui longe une crête de l'Anti-Atlas clairsemée d'habitations, avant de déboucher sur un monument d'une bancheur éclatante au-dessus d'un village adossé au massif volcanique.
Au milieu, trône un minaret aux couleurs blancs-pourpres qui, dans sa splendeur, donne un relief particulier à la majesté des lieux, comme pour amplifier la sérénité légendaire d'un lieu de culte plus que millénaire, la saga d'une zaouia exceptionnelle ayant façonné par ses faits et événements l'histoire du Maroc méridional, sinon celle du Maroc dans sa totalité.
Haj Mohamed, un septuagénaire au visage basané qui suivait la lecture du hizb entre les prières d'Al Asr et du Moghrib, raconte à la MAP comment cette zaouia a connu des transformations profondes durant les dix dernières années, grâce à un bienfaiteur qui a pris en charge les frais des travaux de construction et d'extension, tant et si bien que la zaouia dispose désormais, sur trois étages, d'un réfectoire, de dortoirs pour les étudiants, de bureaux pour les enseignants, d'une chambre pour hôtes, de dépendances sanitaires et de salles d'études d'une capacité de 80 bénéficiaires.
"Ici, c'est le mausolée de Sidi Ouaggag Lamti, un des grands saints-patrons du Souss, là-bas c'est le siège de l'école traditionnelle Sidi Ouaggag, une des premières à avoir vu le jour dans l'occident musulman, là où Abdellah Ibn Yacine a fait ses premières armes avant de se rendre aux confins du Sahara pour instaurer les bases de la dynastie Almoravide", explique de son côté Mohamed Ouasmih, enseignant du Saint Coran dans cette école depuis 23 ans.
De prime abord, rien ne laisse présager que ces lieux renferment autant de densité historique et de rayonnement spirituel si ce n'est quelques indications laconiques apposées à l'entrée ou à l'intérieur du mausolée qui renvoient à la date du décès de Sidi Ouaggag (445 de l'Hégire/1016 de l'ère chrétienne), sa descendance ou encore à ses trois fils Yahya, Yacine et Abou Ali.
Or, Sidi Ouaggag, qui a prêté son nom à un des premiers ribats de l'occident musulman, a fait l'objet d'un colloque de trois jours en mai 2010, en raison de son apport avéré à l'unité confessionnelle du Maroc et à la construction de l'identité nationale, à un moment où la nation subissait de plein fouet les effets conjugués du paganisme ambiant, de la perversité et des déviations d'autres rites étrangers colportés, entre autres, par les Berghouata et les Kharijites. L'historiographie rapporte, en effet, de larges extraits sur la vie et l'œuvre de nombre d'oulémas ayant, à l'époque, par leur piété et leur droiture influé sur la vie sociale et intellectuelle de leur temps, comme Sidi Ouaggag dont le nom renvoie en amazigh au "fils du faqih", né dans la tribu de Lamta dans l'actuelle région des Ait Bâamrane d'un père lui-même grand âalem et dont la généalogie remonte aux chorfas Idrissides, à en croire la biographie qui lui est réservée dans l'opus de Mokhtar Assoussi "Al Mâassoul".
Nombre de sources font aussi observer que Sidi Ouaggag a fréquenté la mosquée de Kairaouane en Tunisie où il a rencontré Abdellah Ibn Abizayd Al Kairaouani (décédé en 386 H/975 J.C) et suivi les cours de son disciple Abou Amrane Al Fassi, avant de rebrousser chemin au Maroc pour se consacrer, aux côtés d'autres pairs, à l'éducation et à l'enseignement, une œuvre qui allait faire sa grandeur et sa notoriété du fait que son nom devint indissociable d'avec celui de son élève Abdellah Ibn Yacine, le fondateur de la dynastie Almoravide (1040/1147).
Certains chercheurs attribuent son déplacement de Nfiss à Aglou à sa détermination à poursuivre le combat contre les doctrines perverses qui faisaient florès dans le Souss, ainsi qu'à la volonté de rester à l'écoute et à proximité de son disciple Abdellah Ibn Yacine, sachant que ce dernier n'a pas cessé de correspondre avec son maître et de lui demander conseils, jusqu'à ce que ses efforts donnèrent leurs fruits avec la fondation d'un Etat central et fort ayant abouti à la réunification du pays, voire de tout l'occident musulman, et l'instauration du rite malékite sur l'ensemble de ces territoires.
Aujourd'hui, plus de mille ans après sa création, le ribat d'Aglou continue, selon M. Ouasmih, de dispenser des cours en théologie au profit de plus de 80 étudiants venus de diverses régions du Maroc, notamment de Haha, Seksawa, Amzmiz, Ouarzazate, Kelâat Sraghna, Berrchid, Aït Bâamrane, Ida Outanane, Lakhsasse, Ida Oussamlal, voire même d'Al Hoceima ou encore d'Algérie.
Aux côtés d'un autre fqih, Mohamed Boujarfaoui, qui officie ici depuis plus de 30 ans et dispense des cours de grammaire, rhétorique, astrologie et autres disciplines, M. Ouasmih assure sa mission d'enseignant selon une méthodologie qui respecte l'enseignement en cours dans les écoles traditionnelles conformément à un planning spécial pour le mois du Ramadan "le mois de la révélation du saint Coran", allant de la prière d'Assobh à 11 h, avant de reprendre après une pause vers 14 h jusqu'à la prière d'Al Asr.
Si l'école est régie depuis 2007 par le système du ministère des Habous et des affaires islamiques, elle continue néanmoins de conserver sa quintessence traditionnelle, ne serait-ce que par la prédominance de la contribution des bienfaiteurs, principale source de financement et d'approvisionnement des enseignants et des étudiants, qui peuvent passer entre 10 et 12 ans dans ces lieux avant de prétendre au poste de prédicateur du prêche de la prière du vendredi, suite à l'obtention d'un diplôme signé par les enseignants et agréé par le Conseil local des oulémas.
On estime le nombre des écoles traditionnelles au Maroc à quelque 494 institutions regroupant un effectif de plus de 21 mille étudiants encadrés par 1531 enseignants, avec une nette concentration dans la région du Souss, notamment dans les tribus des Ida Oussamlal et Ida Oubâaqil (province de Tiznit), ainsi que dans la province de Chtouka Aït Baha (écoles Ida Oumanou, Tâallate et Tanalte) et la province de Taroudant.


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