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L'unité de la pensée et de l'action
Publié dans Albayane le 13 - 04 - 2016

Entre l'intellectuel et l'idéologue qu'il était, il y avait en lui le révolutionnaire qui contribua pleinement à la fortificationdu Parti Communiste Marocain, ou le PPS dans le langage d'aujourd'hui. Nous brossons ici, et de manière inédite, le parcours militant de feu Abdelkrim Benabdallah, figure emblématique du communisme marocain.
Au plus fort de la lutte pour l'indépendance nationale, dans le feu de la Résistance armée contre les occupants colonialistes, notre camarade Abdelkrim Benabdallah menait un combat exemplaire, un combat multidimensionnel, d'un véritable intellectuel révolutionnaire.
Tout en prenant une part active dans l'organisation et la direction de la lutte armée de libération nationale au sein du «Croissant Noir», il avait compris que la lutte contre le colonialisme devait être une lutte globale. Alors même que la lutte armée, à partir de 1953, devenait la forme principale du combat national, les autres formes ne devaient pas être abandonnées, mais il fallait également les utiliser afin de renforcer la forme principale, de créer dans tout le pays une immense force populaire contre les forces de répression, et de faire participer toutes les couches patriotiques de la population à l'élan de libération nationale.
Et parmi les autres formes de lutte (grèves, manifestations populaires, boycott etc...), il y avait aussi le combat des idées, le combat culturel et idéologique.
Ainsi, Abdelkrim Benabdallah fut l'un des principaux fondateurs et animateurs de la Revue culturelle clandestine «Al Fikra Al Watania», cette revue, qui durant toute la période de résistance armée, fit entendre la voix des intellectuels patriotes, malgré les dures conditions de la clandestinité et de la répression.
Par les textes, les poèmes etc..., qu'elle publiait, «Al Fikra Al Watania» devint le porte-drapeau de la résistance culturelle de notre peuple, un pôle autour duquel se regroupaient ceux qui, par leur plume et leur production intellectuelle, voulaient participer au combat national et renforcer le mouvement d'ensemble de la Résistance populaire.
Pour notre camarade Abdelkrim Benabdallah, l'intellectuel véritable ne pouvait être qu'un intellectuel engagé, par la pensée et l'action, aux côtés des masses populaires dans le combat national et social. Sa vie, malgré sa brièveté, fut un magnifique exemple de ce type d'engagement.
Il expliquait souvent aux jeunes camarades que nous étions à l'époque, vers les années 1952-1954, que le «message» de l'intellectuel révolutionnaire n'a de sens que si ce dernier arrive par son action, sa pratique quotidienne, à dépasser les barrières dressées par la culture coloniale et bourgeoise entre lui et les masses, à s'intégrer au combat de celles-ci, à apprendre auprès d'elles afin de pouvoir les éduquer. Il critiquait à juste titre les intellectuels «révolutionnaires de salon»qui dissertaient savamment du marxisme et de la «Révolution» sans avoir aucun contact avec les masses et les réalités sociales et politiques, et sans même éprouver le besoin de ce contact.
Pour lui, le socialisme scientifique était avant tout un guide pour l'action et non pas un dogme. Il insistait beaucoup dans ses exposés, conférences et discussions sur la nécessité d'une assimilation créatrice de la théorie révolutionnaire du prolétariat et de son application aux conditions concrètes du pays.
Si elle est maniée avec un esprit créateur éloigné du dogmatisme, la théorie permet d'intérioriser la compréhension de ces conditions concrètes et de jeter les fondements d'une pratique révolutionnaire appropriée, d'une stratégie et d'une tactique justes capables de faire avancer le mouvement de libération nationale et sociale. Autrement la théorie risque de ressembler à un dogme détaché de la vie, tandis que la pratique perd son support théorique scientifique pour dégénérer en pragmatisme stérile.
Telles étaient certaines des leçons que nous a léguées la vie exemplaire de ce grand militant révolutionnaire. Elles méritent d'être connues et méditées, en particulier par nos intellectuels progressistes et par nos jeunes.
Communiqué du PCM dénonçant l'assassinat du Martyr
du mouvement communiste marocain
Il faut mettre les mercenaires dans l'impossibilité de nuire aux intérêts de la patrie
Des mains criminelles ont assassiné notre camarade Abdelkrim Benabdallah, membre du Bureau Politique du Parti Communiste Marocain, ingénieur des mines.
C'est samedi 31 mars, vers 20h30, que notre camarade fut lâchement attaqué par derrière au moment où il sortait de chez lui par plusieurs individus armés qui l'ont abattu par balles de revolver.
Ce crime, venant après d'autres commis contre les patriotes marocains de toutes tendances, au moment où le Maroc vit ses premiers jours d'indépendance et à la veille de la réalisation de l'unité territoriale de notre pays, ne peut que s'inscrire à l'actif des ultra-colonialistes et de leurs valets, qui n'ont pas admis l'échec cuisant qu'ils ont subi.
Le but de ces provocateurs, en commettant de tels crimes et en privant notre pays de ses meilleurs défenseurs, est de tenter d'empêcher notre jeune Etat d'aller de l'avant dans la voie de la construction d'un Maroc nouveau.
Le Parti Communiste Marocain salue la mémoire d'Abdelkrim Benabdallah, ce grand patriote tombé au champ d'honneur.
Il assure sa femme, ses deux petits enfants, ses parents, de sa solidarité et de sa profonde sympathie.
Il réclame l'ouverture d'une enquête sérieuse pour découvrir et châtier les criminels qui complotent contre notre pays.
Il appelle tous les patriotes sans distinction à faire preuve de vigilance et d'union afin d'empêcher cette bande de mercenaires de continuer à nuire aux intérêts de notre patrie.
Communiqué du Parti Communiste Marocain le 1er avril 1956
Gloire à Abdelkrim Benabdallah, lâchement assassiné!
Ce sont de véritables obsèques nationales que la population de Casablanca unanime, a fait hier à notre regretté camarade Abdelkrim Benabdallah, membre du Bureau politique du Parti communiste marocain, tombé à son poste de combat, lâchement assassiné par un groupe de mercenaires à la solde des ennemis de notre patrie.
En signe de protestation et de solidarité, les boutiques des deux médinas ont fermé, les patriotes de toutes tendances, avec à leur tête les représentants officiels du Parti de l'Istiqlal et du F.D.I. ainsi que ceux d'autres organisations patriotiques marocaines et algériennes, ont été aux côtés de leurs frères, les communistes marocains, dans l'imposant cortège qui conduisit à sa dernière demeure le martyr de la patrie, Abdelkrim Benabdallah.
Le Parti Communiste Marocain remercie tous ces patriotes qui ont montré par leur unanimité que le mouvement national est décidé, fermement, à mettre en échec les tentatives de ceux qui complotent contre notre jeune Etat, et veulent empêcher de construire un Maroc nouveau où triompheront la liberté et la démocratie.
Nous remercions aussi tous les démocrates français qui sont venus nombreux témoigner leur solidarité.
Le Parti Communiste Marocain proteste d'autre part contre les services de police français qui ont tenté d'empêcher la bonne marche du cortège en dressant des barrages.
Le Parti Communiste Marocain exprime de nouveau son indignation contre l'assassinat de Abdelkrim Benabdallah et réclame avec insistance une enquête sérieuse. Il appelle tous les patriotes à renforcer leur union et à développer leur action pour l'édification d'un Maroc nouveau, libre, unifié, démocratique et prospère.
Halte aux fauteurs de désordre et d'anarchie
Un lâche attentat a été perpétré le 9 avril, contre la voiture qui transportait Abdeslam Bourquia, secrétaire du Parti, Abdallah Layachi et Amran El Maleh, membres du Bureau Politique, accompagnés du camarade Abdelatif Dobli Bennani qui a été blessé de plusieurs balles.
Cet acte odieux, organisé quelques jours seulement après l'assassinat de notre regretté Abdelkrim Benabdallah, membre du Bureau Politique, montre l'acharnement que mettent les ennemis de notre peuple à vouloir liquider physiquement tous les patriotes clairvoyants et conséquents afin d'empêcher notre pays de jouir de son indépendance fraîchement acquise et de marcher vers un régime de liberté, de progrès et de démocratie.
Le Parti Communiste Marocain souligne de nouveau que ces crimes sont intimement liés avec l'assassinat presque quotidien des patriotes de toutes tendances de notre mouvement national.
Le Parti Communiste Marocain s'élève vigoureusement contre ces actes inqualifiables et réclame une enquête sérieuse et le châtiment des coupables.
Le Parti Communiste Marocain proteste avec véhémence contre l'attitude passive de deux policiers français, qui, tout en étant présents sur les lieux au moment de l'attentat, n'ont absolument rien fait pour arrêter les criminels.
Le Parti Communiste Marocain appelle solennellement les patriotes de toutes tendances à serrer leurs rangs et développer leur action afin de mettre en échec ceux qui complotent contre la nation et notre jeune Etat indépendant et cherche à semer l'anarchie et le désordre dans le pays.
Grâce à notre vigilance constante et à notre action unie, notre pays ira irréversiblement vers son destin de liberté, de progrès et de démocratie.
Communiqué du Parti Communiste Marocain
Le 10 avril 1956
Entre l'intellectuel et l'idéologue qu'il était, il y avait en lui le révolutionnaire qui contribua pleinement à la fortificationdu Parti Communiste Marocain, ou le PPS dans le langage d'aujourd'hui. Nous brossons ici, et de manière inédite, le parcours militant de feu Abdelkrim Benabdallah, figure emblématique du communisme marocain.
Au plus fort de la lutte pour l'indépendance nationale, dans le feu de la Résistance armée contre les occupants colonialistes, notre camarade Abdelkrim Benabdallah menait un combat exemplaire, un combat multidimensionnel, d'un véritable intellectuel révolutionnaire.
Tout en prenant une part active dans l'organisation et la direction de la lutte armée de libération nationale au sein du «Croissant Noir», il avait compris que la lutte contre le colonialisme devait être une lutte globale. Alors même que la lutte armée, à partir de 1953, devenait la forme principale du combat national, les autres formes ne devaient pas être abandonnées, mais il fallait également les utiliser afin de renforcer la forme principale, de créer dans tout le pays une immense force populaire contre les forces de répression, et de faire participer toutes les couches patriotiques de la population à l'élan de libération nationale.
Et parmi les autres formes de lutte (grèves, manifestations populaires, boycott etc...), il y avait aussi le combat des idées, le combat culturel et idéologique.
Ainsi, Abdelkrim Benabdallah fut l'un des principaux fondateurs et animateurs de la Revue culturelle clandestine «Al Fikra Al Watania», cette revue, qui durant toute la période de résistance armée, fit entendre la voix des intellectuels patriotes, malgré les dures conditions de la clandestinité et de la répression.
Par les textes, les poèmes etc..., qu'elle publiait, «Al Fikra Al Watania» devint le porte-drapeau de la résistance culturelle de notre peuple, un pôle autour duquel se regroupaient ceux qui, par leur plume et leur production intellectuelle, voulaient participer au combat national et renforcer le mouvement d'ensemble de la Résistance populaire.
Pour notre camarade Abdelkrim Benabdallah, l'intellectuel véritable ne pouvait être qu'un intellectuel engagé, par la pensée et l'action, aux côtés des masses populaires dans le combat national et social. Sa vie, malgré sa brièveté, fut un magnifique exemple de ce type d'engagement.
Il expliquait souvent aux jeunes camarades que nous étions à l'époque, vers les années 1952-1954, que le «message» de l'intellectuel révolutionnaire n'a de sens que si ce dernier arrive par son action, sa pratique quotidienne, à dépasser les barrières dressées par la culture coloniale et bourgeoise entre lui et les masses, à s'intégrer au combat de celles-ci, à apprendre auprès d'elles afin de pouvoir les éduquer. Il critiquait à juste titre les intellectuels «révolutionnaires de salon»qui dissertaient savamment du marxisme et de la «Révolution» sans avoir aucun contact avec les masses et les réalités sociales et politiques, et sans même éprouver le besoin de ce contact.
Pour lui, le socialisme scientifique était avant tout un guide pour l'action et non pas un dogme. Il insistait beaucoup dans ses exposés, conférences et discussions sur la nécessité d'une assimilation créatrice de la théorie révolutionnaire du prolétariat et de son application aux conditions concrètes du pays.
Si elle est maniée avec un esprit créateur éloigné du dogmatisme, la théorie permet d'intérioriser la compréhension de ces conditions concrètes et de jeter les fondements d'une pratique révolutionnaire appropriée, d'une stratégie et d'une tactique justes capables de faire avancer le mouvement de libération nationale et sociale. Autrement la théorie risque de ressembler à un dogme détaché de la vie, tandis que la pratique perd son support théorique scientifique pour dégénérer en pragmatisme stérile.
Telles étaient certaines des leçons que nous a léguées la vie exemplaire de ce grand militant révolutionnaire. Elles méritent d'être connues et méditées, en particulier par nos intellectuels progressistes et par nos jeunes.


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