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L'école citoyenne
Publié dans Albayane le 27 - 03 - 2012

Sarrazin, le pamphlétaire allemand dont les concitoyens s'arrachent le livre sur les vertus de la xénophobie, est un spécialiste des espèces. Non seulement celles que renferment les coffres de sa banque et dont il a la garde, mais encore l'espèce des racistes dont il s'est institué le préposé à la sauvegarde. Cependant cela ne l'a pas empêché d'en prendre pour son grade. En France, une enquête statistique réalisée en marge du débat sur l'immigration et l'identité a battu en brèche ses allégations sur une prétendue suprématie blanche. Comme les Français passent pour être le peuple le plus spirituel du continent, Sarrazin est sommé de réviser ses comptes.
Que dit l'enquête? Simplement ceci : que dans les écoles françaises, les enfants du terroir ne sont pas les premiers de la classe. Au parangon de la vertu, ils sont supplantés par les élèves originaires des pays de l'Asie du sud-est, c'est-à-dire de ce qui s'appelait l'Indochine. La preuve ? Alors que le taux français moyen de réussite est de 54 pour cent, celui constaté dans les rangs des petits asiatiques est de 62 pour cent.
Le tableau dérange les habitudes de pensée en France au point que pratiquement personne ne veut y croire et qu'il en est qui ont appelé à des contre-enquêtes, tandis que d'autres se sont mis à tirer à boulets rouges sur de prétendues approximations de la méthode statistique. Eternel débat que celui qui tourne autour de la fiabilité de l'outil statistique. L'énoncé en est simple : la statistique est-elle une science exacte ? On aura beau épiloguer sur le sujet, on ne pourra que convenir que si l'outil statistique n'est pas parfait s'agissant des extrapolations, il est néanmoins efficace dans le constat de l'existant. Tant et si bien qu'il n'y a que la photo pour le lui disputer au finish.
Reste l'interrogation que tout le monde en France veut éluder : les petits français sont-ils moins intelligents que leurs camarades asiatiques ? De nombreux esprits se sont émus de la connotation raciste de cette préoccupation. Comme on ne peut nier les faits et répondre par non, on ne peut que souscrire à l'idée que la prétendue suprématie intellectuelle des européens n'est qu'un leurre. Encore qu'on aurait pu s'en douter depuis qu'il est apparu que les japonais ont le plus grand quotient intellectuel (QI) au monde.
Or donc si les Asiatiques sont les plus intelligents, pourquoi n'en tirent-ils pas gloriole ? Sans doute parce qu'ils savent que l'intelligence est affaire d'acquis et non pas d'inné. Qu'on ne naît pas intelligent, mais qu'on le devient. Ainsi dans le cas des petits indochinois de France, ce n'est pas le QI qui est en cause, mais la culture. Voilà qui devrait ramener les racistes de tout poil à entrer sous terre après avoir adopté profil bas. Si les facultés cognitives des petits asiatiques sont supérieures à celles de leurs camarades européens, c'est parce que leur culture est progressiste. La culture est de ce fait, la plus efficace des mesures de ségrégation positive. En clair, c'est parce qu'ils ont grandi dans un milieu où on cultive le culte de l'effort, le respect du travail et la perception de la réussite individuelle comme fondement de l'épanouissement personnel et du progrès de la société, que les élèves asiatiques émigrés en France font des étincelles. Si cela sonne comme une découverte révolutionnaire, ce n'est qu'une impression. Il y a quinze siècles, grâce à l'Islam, des tribus frustes d'Arabie avaient déjà frayé cette voie. Révolution cultuelle, l'Islam qui fut le moteur de l'une des civilisations les plus brillantes que l‘humanité ait connue, a également été, dès le départ, une révolution culturelle qui a contribué grandement à libérer les synergies –comme on dirait en langage moderne. Et, Avicenne, Averroes, Alkhawarizmi, Ibn Al Haitam…étaient sans égaux à leur époque. Tolérante, syncrétique et progressiste, cette civilisation reste, eu égard à ces qualités, encore sans égale.
Mais il y a une autre conséquence à cette enquête française, c'est la relance du débat sur le type d'enseignement le plus prometteur. Rappelons en les termes généraux : de l'instruction ou de l'éducation, laquelle est la plus efficace ? Ou, si l'on veut, faut-il donner aux enfants instructions pour s'intégrer dans la vie active ou doit-on leur donner l'éducation qui adjoint à l'épanouissement individuel, l'art de le mettre au service du bien commun ?
Si on hésitait à encore prendre parti, la performance des petits asiatiques de France, qui montre que la culture est un facteur favorisant de l'apprentissage, devrait lever le doute. C'est la société qui fait les talents, l'école les met seulement en valeur.


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