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Allemagne Le multiculturalisme enterré
Publié dans Le Soir Echos le 25 - 10 - 2010

Selon la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel, l'approche multiculturelle de l'immigration en Allemagne « a totalement échoué ».
Conséquences et débat sur la place de l'immigration dans les sociétés européennes.
Le glas a sonné pour le modèle allemand du « multikulti » (société multiculturelle). La chancelière allemande a affirmé le 16 octobre dernier devant le congrès des jeunes de son parti que le modèle d'une Allemagne multiculturelle, où cohabiteraient harmonieusement différentes cultures, avait « échoué, totalement échoué ». Ce coup d'arrêt ravive le débat sur l'immigration en Allemagne. Dans un pays où sur 82,1 millions d'habitants, 7,3 millions ont un passeport étranger, l'enjeu du débat est de taille. « Nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons », a-t-elle affirmé, avant de poursuivre que malgré cette bonne cohabitation, « nous n'avons pas besoin d'une immigration qui pèse sur notre système social ». C'est alors une vision de l'immigration avec des « exigences » qu'a présentée Angela Merkel.
Selon la chancelière allemande, les immigrés sont les bienvenus dans la mesure où ceux-ci intègrent et acceptent la loi fondamentale et les valeurs allemandes. Le clivage religieux entre chrétiens et musulmans qui sous-tend le débat sur l'immigration a trouvé sa place dans le discours. « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n'accepte pas cela n'a pas sa place ici ». Alors que l'Allemagne compte aujourd'hui 4 millions de musulmans, soit 5% de la population, Angela Merkel a fait le choix d'un positionnement franc, comme peu de dirigeants allemands ont osé le faire ces dernières années. Pour mieux comprendre le débat allemand actuel, un petit retour historique s'impose. Dans les années 1980, l'approche multiculturelle (multikulti), introduite par les Verts, s'opposait à l'idée d'une « culture dominante », prônée alors par les sociaux-démocrates. Ces deux visions condensaient déjà les termes du débat, en se demandant si des valeurs inaliénables prévalaient pour toute la population d'un pays, ou si les valeurs de chaque pays étaient appelées à se renouveler et se recomposer, sous l'influence de l'immigration.
Le débat sur l'identité culturelle
Immigration, intégration, islam : trois mots clés qui sont au cœur de tous les débats en Europe ces derniers temps. Dans cet air du temps riche en tensions, un curieux pamphlet s'est glissé dans le débat en Allemagne, surfant sur la peur ambiante. Membre du directoire de la Banque centrale et personnalité du parti social démocrate, Thilo Sarrazin a publié fin août, sous le titre « L'Allemagne va à sa perte », un ouvrage stigmatisant les immigrés musulmans. Il affirme ainsi que son pays « s'abrutit » avec leur présence et met en garde contre le déclin de « l'identité culturelle ». Bien que de nombreux politiques aient dénoncé ces thèses racistes, les sondages montrent qu'une majorité d'Allemands sont sensibles à aux idées Thilo Sarrazin Plus de 600.000 exemplaires de l'ouvrage ont été d'ailleurs vendus. Selon une étude, 50% de la population tolèrent mal les musulmans, et 35% estiment que l'Allemagne est « submergée ». « Le livre a créé un climat dangereux en Allemagne », se soucie Neco Celi, cinéaste d'origine turque.
L'Europe en question
A l'échelle européenne, cette déclaration d'Angela Merkel n'est pas sans conséquences. Le Royaume-Uni, ou encore les Pays-Bas, ont également développé une approche multiculturelle de l'immigration, mais s'efforcent aujourd'hui de repenser leur modèle, en s'interrogeant sur la place des valeurs nationales. La grande difficulté réside dans le fait d'ouvrir ce débat, urgent et nécessaire, sans que l'extrême-droite en profite. Un des freins pour repenser les modèles d'intégration est la vague d'austérité qui frappe les pays européens, rendant les tensions sociales plus vives et enflammables. La question des minorités prend également une dimension très politicienne en Europe, et les politiques l'utilisent bien souvent en croyant pouvoir remonter ainsi leur cote de popularité et séduire un électorat conservateur.


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