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Esclavagisme: retour à la «Case départ»?
Publié dans Albayane le 19 - 11 - 2017

L'horreur est l'unique terme qui conviendrait pour décrire ce qu'a révélé récemment au grand jour la célèbre chaine américaine CNN. On se croirait à cette époque où des bourreaux et tortionnaires pratiquaient l'esclavage au vu et au su de tous, sans pour autant être inquiétés.
Mais nous ne sommes ni au 16e siècle, encore moins au 17e siècle. Nous sommes bel et bien plus d'un siècle après l'abolition de l'esclavage (1848). Cela n'empêche, nous assistons encore, ébahis, à des pratiques antédiluviennes. Un vrai retour à la «Case départ» qui ressemblerait étrangement au film éponyme de Lionel Skeketee, Fabrice Eboué et Thomas Ngijol sorti en 2011.
Mardi dernier, CNN a pris le monde au dépourvu en diffusant une vidéo de pratiques d'esclavage en Libye à l'encontre de migrants subsahriens.
La pratique, même si elle choque, n'a rien d'une nouveauté. Médecins sans frontières et l'Organisation Internationale de la Migration (OIM) avaient déjà mis ces pratiques au jour, mais sans vidéos, ni images. Les deux ONG n'avaient apparemment pas pu convaincre. Il aura fallu que CNN entre en jeu pour attirer l'attention de toute la planète sur ces violations des droits de l'Homme.
C'est en Afrique, en plein cœur de Tripoli, que la scène horrifiante se déroule. Dans la vidéo filmée par une caméra cachée, on aperçoit un passeur en train de vendre à la sauvette et aux enchères des migrants pour la bagatelle de 400 à 750 dollars. On aurait cru qu'il s'agissait de marchandises et d'objets inanimés. La scène fait froid au dos, tant elle est d'une extrême cruauté.
Il n'en a pas fallu longtemps pour que la vidéo suscite de vives réactions de la part des ONG et associations des droits de l'Homme. Zeid Ra'ad al-Hussein, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, en a profité pour tirer à boulets rouges sur la politique de l'Union Européenne à l'égard des migrants africains détenus dans des conditions désastreuses en Libye qu'il a qualifiée d'«inhumaine». Jugeant d'ailleurs que cette souffrance est un «outrage à la conscience de l'humanité». Des déclarations qui n'ont pas été du goût de l'Italie, puisque le pays coopère avec Tripoli pour bloquer en Libye les migrants voulant rejoindre l'Europe.
A noter que, début novembre, ce sont près de 19 900 personnes qui se trouvaient dans des centres de détention en Libye.
Au moment où ces images abjectes circulent, silence radio sur le Continent. Aucune réaction de la part des chefs d'Etat d'Afrique, encore moins de la plus haute instance continentale qui observent bouche béante et dans le silence les actes perpétrés sur une jeunesse considérée comme l'avenir de l'Afrique. Aucun communiqué ni déclaration des dirigeants de cette instance régionale n'a décrié haut et fort ces pratiques exécrables et inhumaines. Histoire triste, l'Afrique est «manipulée» pour exterminer elle-même sur son sol sa jeunesse, garante de son avenir.
L'omerta des dirigeants du continent étonne et interroge sur leurs véritables priorités. Alors que ces images inhumaines circulent depuis des jours, les regards et l'attention de la plus grande instance africaine sont plutôt rivés vers le Zimbabwe où se déroule actuellement une «transition assistée par l'armée». Chez nous, le pouvoir l'emporte sur tout. La preuve, une délégation a aussitôt été envoyée à Harare par le voisin sud-africain. Quid de ces jeunes Africains déshumanisés et avilis sur leur sol par leurs propres frères en Libye? Il n'y aurait apparemment pas péril en la demeure. Nos dirigeants ont mieux à faire et d'autres chats à fouetter en ce moment.


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