Le SG de l'ONU recommande la prorogation du mandat de la MINURSO pour une année    Après l'échec de 2024, le Polisario relance son groupe d'amitié au Parlement européen    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Le Maroc participe au championnat de karting de la FIA MENA Nations Cup    Football : Abián Perdomo quitterait le Real Madrid pour le Maroc    Amgala–Mauritania road : Polisario criticizes UN «passivity»    Morocco and Belgium commit to expanding bilateral cooperation    Seminario CCME-UIR: Llamado a la creación de polos de competitividad transnacionales    Royal Air Maroc déploie un vaste programme de liaisons domestiques vers les provinces du Sud    Conseil de gouvernement : Adoption d'un projet de décret relatif aux allocations familiales accordées par la CNSS    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    CAF Awards 2025 : Le Maroc présent en force    CAF : Voici la date et le lieu du tirage au sort des phases de groupes interclubs    Les grands clubs néerlandais se disputent Ismaël Baouf    Autorisation d'Avastin : le syndicat se mobilise pour les maladies rétiniennes    Disparition de Mohamed Razin, figure marquante du théâtre et du cinéma marocains    Les exploits réalisés par le football marocain sont le couronnement de la Vision de SM le Roi (Fouzi Lekjaa au Figaro)    Le Maroc accueille la FIFA Unites 2025 à partir du 26 octobre (FIFA)    Sahara: Le SG de l'ONU renouvelle son appel au dialogue    Lutte anticorruption. BCP certifiée ISO 37001    Aérien : RAM lance un plan solide pour renforcer ses vols vers les provinces du Sud    Micro-mobilité : Al Barid Bank finance l'acquisition de la Fiat TRIS    Dakar expose les talents du continent    Droits de l'enfant : Signature à Skhirat d'une convention de partenariat entre l'ONDE et l'IBCR    Sahara: La Belgique soutient l'Initiative marocaine d'autonomie    La fondation Jardin majorelle accueille « Amazighes. cycles, motifs, parures »    Rubio affirme que les projets d'annexion d'Israël en Cisjordanie "menacent" la trêve à Gaza    PLF 2026 : viande, bois, médicaments… les nouvelles règles fiscales prévues    La Bourse de Casablanca démarre en baisse    LOCS : Bruno Genesio salue la progression fulgurante de Hamza Igamane    Enseignement : 92% des enseignants satisfaits malgré une charge administrative étouffante    Hausse du budget santé : Les syndicats exigent des résultats concrets sur le terrain    Revue de presse de ce jeudi 23 octobre 2025    3e édition des Moroccan Social Innovation Awards : huit initiatives marocaines récompensées    Le Maroc à l'honneur du Marché européen du film à Berlin qui se tiendra du 12 au 18 février 2026    « Intra Muros » d'Alexis Michalik : ultime représentation au Maroc le 20 novembre    15e édition du Concours International de Piano SAR la Princesse Lalla Meryem    Un rabbin orthodoxe avertit que l'élection de Mamdani pourrait mettre en danger les Juifs de New York    Sahara : Guterres insiste sur l'urgence de saisir le momentum international pour une solution définitive    À Rabat et Tanger. L'Académie des Arts célèbre sa première promotion    Sahara : À l'approche de l'échéance d'octobre, Bourita en visite à Paris    Le Maroc peut-il transformer ses exploits sportifs en modèle économique ? [Tribune]    Présidentielle en Côte d'Ivoire. L'UA et la CEDEAO à l'écoute des urnes    Exposition : « Yallah' Afrika » célèbre la CAN 2025    La Nuit de l'Horreur : une expérience cinématographique immersive et terrifiante    Etude Meta : Instagram met en danger la santé des adolescents    Cambriolage au Louvre: le préjudice évalué à 88 millions d'euros    Taïwan : Pékin célèbre 80 ans de retour à la mère patrie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La conscience écologique
Publié dans Albayane le 02 - 10 - 2019

Le XXIème siècle sera religieux ou ne le sera pas, pour reprendre la prédilection d'André Malraux. Il sera vraisemblablement aussi celui de l'écologie. Quand on voit la panoplie de rapports publiés sur ce sujet au cours de la dernière décennie, le nombre de conférences internationales – dont la dernière en date est le sommet de l'ONU sur le climat – on se rend compte de la place que tiennent désormais les questions écologiques et en premier lieu celle du changement climatique.
Mais force est de constater que les résultats obtenus sur le terrain sont loin d'être rassurants. Bien au contraire, la situation ne fait qu'empirer et l'humanité dans son ensemble est sous la menace d'une catastrophe écologique d'envergure. Le dernier rapport sur la biodiversité publié par les Nations Unies (mai 2019) et le rapport du GIEC 2018 (Groupe international d'Experts sur le Climat) constituent plus qu'un avertissement.
Toutefois, ces rapports et études, réalisés par des scientifiques et des experts de renommée, ne relèvent malheureusement que du diagnostic et n'offrent aucune réelle alternative politique pouvant déboucher sur la remise en cause du système capitaliste dominant. Car il faut bien reconnaitre que ce désastre écologique est le résultat «logique» de notre mode de production et de consommation imposé par le système capitaliste dominant.
En effet, le capitalisme, bien qu'il constituât historiquement un progrès par rapport aux systèmes antérieurs en améliorant relativement les conditions de vie de l'humanité et en libérant les êtres humains de l'assujettissement et des formes d'exploitation précaires, a généré de nouvelles contradictions et de nouveaux dysfonctionnements aboutissant à une rupture civilisationnelle intégrale, c'est-à-dire à l'épuisement d'un modèle d'organisation de la société qui s'exprime dans les champs idéologique, symbolique et culturel.
La crise structurelle capitaliste est liée à ses valeurs : une soif d'accumuler «toujours plus», allant de pair avec un productivisme et un consumérisme infinis, le tout sans prendre en compte les limites physiques de la Terre. Le capitalisme est générateur de besoins illusoires pour rentabiliser ses investissements et maximiser ses profits au détriment de la nature. Ses conséquences se ressentent fortement de jour en jour à travers le réchauffement climatique, l'individualisme, la croissance des inégalités. Si bien que le meilleur moyen pour sortir du tout-marché passe par «produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons». Mais cela suppose un dépassement du capitalisme, dans la mesure où l'essence même de ce dernier réside dans sa tendance infinie à l'accumulation du capital et par conséquent à l'épuisement des ressources naturelles et à l'atteinte à la biodiversité.
Il est donc nécessaire de dépasser ce productivisme en se posant la question suivante : comment et quoi produire ? Ces problématiques sont fondamentales pour la société : la relation entre les besoins (humains) et les conditions qui rendent possible leur satisfaction doit correspondre avec les ressources disponibles, tout en prenant en compte la vulnérabilité de la planète et le fait que les ressources naturelles soient limitées.
C'est une dimension fondamentale de l'organisation de la vie en société et qui se ferait sur la base de ce nouveau paradigme. Cela nous ramène à la prise en considération de la question écologique dans notre mode de pensée et mode d'agir. Le changement escompté doit porter à la fois sur les rapports de production et d'échange et sur les rapports hommes-nature. L'on sait, en effet, que toute marchandise a une valeur d'usage et une valeur d'échange. Alors que le capitalisme privilégie la valeur d'échange (génératrice du profit) sur la valeur d'usage (satisfaction du besoin), il convient d'inverser la séquence en mettant l'accent sur la satisfaction des besoins de la population. Cette exigence serait de nature à recréer une nouvelle harmonie entre l'homme et son environnement naturel.
Il s'agit en somme de poser les bases d'un nouveau modèle de société. Le «capitalisme vert» ne représente pas une vraie solution car il ne remet pas en cause les modes de production et de consommation capitalistes, principales causes des problèmes climatiques que connaît notre époque ; ces mêmes modes qui ne peuvent se maintenir qu'en accentuant le caractère déprédateur du système envers l'environnement.
Thomas Piketty a démontré dans son dernier ouvrage «Capital et Idéologie» que le dépassement du capitalisme vers un «socialisme participatif» est plus que possible. «C'est le combat pour l'égalité et l'éducation qui a permis le développement économique et le progrès humain, et non pas la sacralisation de la propriété, de la stabilité et de l'inégalité… En reprenant le fil de l'histoire, dans une perspective pluridisciplinaire, il est possible d'aboutir à un récit plus équilibré, et de dresser les contours d'un nouveau socialisme participatif pour le XXIe siècle» écrit-il.
Il appartient donc aux forces de progrès qui s'inspirent des fondements constitutifs du socialisme d'agir sur le terrain avec des mesures concrètes en capitalisant sur la ferveur de la jeunesse qui se mobilise autour des questions de l'environnement et du climat. Le socialisme devrait intégrer cette dimension écologique pour s'enrichir, retrouver son attractivité d'antan et offrir une alternative crédible à une jeunesse prête pour le combat.Auparavant, un effort théorique est indispensable pour mieux cerner la problématique.
C'est à cet exercice intellectuel salutaire que les penseurs d'obédience de gauche, soucieux de l'avenir de l'humanité et de la préservation des ressources de la planète, sont conviés. Il s'agit d'un projet historique et civilisationnel qu'il faut bâtir dans l'ouverture d'esprit en donnant au socialisme un contenu nouveau, rénové et mobilisateur, et en rompant définitivement avec le dogmatisme et la logomachie dont il a lourdement pâti par le passé.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.