Coopération parlementaire : Le Maroc signe trois accords avec la Guinée équatoriale, l'Eswatini et les Comores    "Fuite-gate" : le PJD exige une enquête judiciaire et pointe la "crédibilité" de la commission provisoire    Suspensions et révocations d'élus : que se passe-t-il dans les communes ?    Interpol à Marrakech : le JDD souligne le rôle central du Maroc dans la sécurité mondiale    El Jadida: Le gouverneur de la province met le cap sur les communes rurales    ADD : Une nouvelle feuille de route à l'horizon 2030    La comptabilité, outil de pilotage du développement durable    huile d'olive : le recours à l'extraction artisanale en hausse    Immobilier : hausse de l'indice des prix au 3ème trimestre 2025    Ouarzazate: l'ONEE renforce l'alimentation en eau potable du centre d'Ait Zineb et des douars avoisinants    COP30 : les négociations prolongées, le blocage persiste sur les énergies fossiles    ONU : Le Maroc réussit sa présidence de la Conférence pour une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient    France : Les députés rejettent la partie recettes du projet de loi de finances 2026    Bentalha : « Bach qtalti bach tmout »    SM le Roi adresse un message de félicitations aux membres du club des FAR de football féminin    6es Jeux de la Solidarité Islamique : Le Maroc termine 9e    CCAF. Phase de groupes / J1 : L'OCS et le Wydad entrent en lice dimanche    Compétitions africaines : les clubs marocains en quête d'une bonne entrée en lice    LdC CAF : entrée en lice ratée pour l'AS FAR    LDC féminine de la CAF : l'AS FAR sacrée champion pour la deuxième fois après sa victoire face à l 'ASEC Mimosas (2-1)    Abdelaziz Kerkache prend les rênes du Mouloudia d'Oujda    Le président de la FFF n'écarte pas la désignation du successeur de Deschamps dès mars prochain    Forum Africain du Parlement de l'Enfant : SAR la Princesse Lalla Meryem préside la cérémonie de clôture    Accouchement à bord d'un tramway : La mise au point du ministère de la santé    L'UE et l'UEMF consolident leur coopération lors de la visite de l'ambassadeur de l'UE au Maroc    Températures prévues pour dimanche 23 novembre 2025    Sécurité routière : Célébration d'une nouvelle génération d'ambassadeurs    Conférence internationale sur le droit à l'information : Appel à une mobilisation renforcée face à la montée des phénomènes de désinformation (Déclaration de Salé)    Hamid El Mahdaoui's video release prompts PJD call for urgent investigation    African parliamentarians adopt Laayoune declaration for development evaluation    Diaspo #416 : Mustapha Esadik explores Africa through football in new book    Diaspo #416 : Mustapha Esadik dédie un livre à l'Afrique vue par le football    Capital-risque : Lancement du dispositif catalytique de soutien aux fonds start-up    Budget en baisse de 17%, le CICR contraint de supprimer 2.900 postes    Le 1er Joumada II de l'an 1447 de l'Hégire correspond au samedi 22 novembre    Zidane : L'Afrique a aujourd'hui besoin de politiques et d'initiatives alignées sur ses priorités    GenZ212 : Le rappeur Hamza Raid condamné à un mois de prison avec sursis    Maroc-Allemagne : vers un partenariat stratégique autour du patrimoine culturel et muséal    L'Humeur : « La Grande Galerie », Goya et Baddou    Patrimoine culturel coopératif : le Maroc parmi les pionniers mondiaux    Paroles d'Egalité : rap et slam pour des espaces numériques sans violence    AG de l'INTERPOL à Marrakech, une reconnaissance internationale de la contribution du Maroc à la sécurité mondiale (Président)    Inflation : Hausse de l'IPC de 0,1% en octobre (HCP)    Art contemporain : À Casablanca, une exposition met en lumière des artistes émergents    Ouverture à Rabat de la première édition du Forum Africain du Parlement de l'Enfant    RDC: 89 civils tués par les rebelles ADF en une semaine dans l'Est    France : Un chef du renseignement nie tout lien entre LFI et islamistes mais pointe l'ultradroite    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les dossiers du futur président tunisien
Publié dans Albayane le 18 - 10 - 2019


Diplomatie, anticorruption, décentralisation
Si les prérogatives de Kais Saied relèveront essentiellement de la sécurité et la diplomatie, le futur président tunisien est très attendu sur la lutte anticorruption ou encore la justice sociale: après avoir obtenu un mandat clair, tour d'horizon des principaux défis à relever.
Enseignant de droit constitutionnel, Kais Saied n'a aucune expérience en matière de diplomatie. Il professe pour le moment «des principes plutôt qu'une feuille de route précise et concrète» », décrypte l'ancien diplomate Taoufik Ouanes.
«Tout en gardant les fondamentaux, il va apporter des correctifs à la diplomatie tunisienne», estime-t-il.
Tunis, qui préside actuellement la Ligue arabe, pourrait «rétablir les relations diplomatiques avec la Syrie (rompues depuis 2012, NDLR) et œuvrer pour son retour» au sein de cette institution.
Saied a tenu des propos virulents contre Israël, une position nationaliste arabe qui lui a valu d'être salué dans la région.
Concernant l'Union européenne et la France, «il a clairement affirmé la continuité de l'Etat et le respect des conventions internationales», souligne Ouanes. Mais dans les négociations en cours sur un accord de libre échange avec l'Europe, il pourrait «demander que les négociations prennent mieux en compte les intérêts de la Tunisie».
Il pourrait également, «appeler à (…) rectifier les conditions des investissements étrangers dans le pays», a estimé l'expert.
Ex puissance coloniale, Paris a appelé à «amplifier» le partenariat bilatéral, lors d'un échange téléphonique entre le président Emmanuel Macron et Saied, lundi.
Si la situation s'est nettement améliorée depuis une série d'attentats dévastateurs en 2015, le pays est sous état d'urgence permanent depuis près de quatre ans, et des attaques, bien que de moindre ampleur, visent toujours les forces de l'ordre. Le 27 juin, un double attentat suicide a fait deux morts en plein centre de Tunis.
Lors d'un débat télévisé, Kais Saied avait estimé qu'une des clés de la lutte contre le «terrorisme» était l'éducation, la philosophie, l'amélioration de l'enseignement en primaire pour « immuniser » les jeunes.
Parmi ses premiers déplacements de président, il a dit vouloir se rendre en Algérie et en Libye, les deux grands voisins. A l'ouest, l'Algérie traverse une période mouvementée avec la poursuite de la contestation contre le pouvoir. A l'est et au sud, la Libye reste dans le chaos, une situation qui a eu un important impact sécuritaire et économique pour la Tunisie depuis 2011.
Un autre dossier de taille est la réforme de l'appareil policier, qui fut un rouage de la dictature et reste l'objet de critiques sur la persistance de pratiques contraires aux droits humains.
Par ailleurs, Kais Saied a dit considérer éducation, santé et accès à l'eau comme faisant partie de la sécurité nationale, laissant entendre qu'il souhaite s'impliquer directement sur ces dossiers.
La marge de manœuvre est très limitée dans ces domaines, au regard de la constitution qui donne les coudées franches au gouvernement. Mais, fort d'une légitimité assise sur un scrutin populaire sans appel –qui contraste avec le morcellement du vote aux législatives– il peut choisir d'intervenir dans les négociations sur la formation du gouvernement, voire dans son futur programme économique et social.
Il peut en outre lancer des initiatives présidentielles –propositions de loi au Parlement ou fonds destiné à l'emploi des jeunes par exemple.
Les Tunisiens, qui ont manifesté ces derniers mois contre la vie chère et le chômage, ont aussi montré en élisant un homme se refusant à toute solution miracle qu'ils tenaient surtout à une moralisation de la vie publique.
Alors que la révolution n'a pas mis fin à la collusion entre politique et économie, l'espoir pour beaucoup de Tunisiens est que l'élection d'un homme qui ne doit rien aux élites favorise une plus grande justice sociale.
Si Kais Saied a prôné une démocratie directe, via des conseils locaux, pour traduire au mieux ce que «le peuple veut», au lieu du système partisan en vigueur au Parlement, difficile d'imaginer que l'Assemblée vote sa propre dissolution.
La décentralisation du pouvoir, qui était une revendication de la révolution pour réduire les inégalités régionales et favoriser la reddition des comptes par les élus, est déjà en cours. Mais sa concrétisation a manqué jusque-là de volonté politique.
Un code des collectivités locales a été adopté in extremis avant les premières municipales démocratiques en mai 2018, mais moins d'un sixième de ses décrets d'application ont été adoptés.
«Des élus et des ministères étaient opposés à un partage du pouvoir», explique Nessryne Jelalia, directrice de l'observatoire politique Al-Bawsala. «On a désormais un président et des partis au Parlement qui en ont fait un cheval de bataille», se réjouit-elle. «Il va y avoir un coup de pouce à la décentralisation».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.