Sao Paulo : le Parti de l'Istiqlal souligne la portée historique de la résolution 2797 du Conseil de sécurité consacrant le plan marocain d'autonomie    Maroc-Ghana : Une usine d'engrais au cœur des discussions    Plan d'autonomie : L'Istiqlal ouvre la marche    Presse : La FMEJ demande une enquête judiciaire sur les révélations d'El Mahdaoui    Un forum mondial stratégique consolide la dynamique du nucléaire civil    Made in Morocco : Quand l'origine n'a plus à compenser la performance    Souveraineté hydrique : Va-t-on boire nos eaux usées ?    Tan-Tan : 8 MMDH pour la création d'une usine de polysilicium    Dakhla Africa Logistics : Appel à la création d'un Observatoire africain de la performance logistique    La Chine et le Maroc renforcent leur coopération énergétique et environnementale    Riyad: Le G77 et la Chine résolument engagés pour une transformation décisive vers le développement durable    Mondial U17: Un plateau relevé aux demi-finales    Ayoub El Kaabi, priorité du mercato hivernal de l'Olympique de Marseille    Elyes Saïdi affole l'Europe : Arsenal insiste, Auxerre résiste    Sofiane Diop très déçu après la claque marseillaise à domicile    Le voyageur Souverain!    Inversión millonaria en Tan-Tan para impulsar la producción de polisilicio y el empleo local    Bruselas: Marruecos designado destino del año en los Travel Awards 2025    Marruecos: El Ministerio de Salud responde a la información sobre un parto a bordo de un tranvía    Températures prévues pour lundi 24 novembre 2025    Nuit glaciale en Suisse: la température descend à -26,3°C    Forum Africain du Parlement de l'Enfant : Adoption de la Déclaration de Rabat pour la participation des enfants au développement de l'Afrique    Bensaid mise sur la numérisation et l'IA pour réduire la fracture culturelle dans le monde rural    Bruxelles : Le Maroc désigné « destination de l'année » aux Travel Awards 2025    Suspension de Luis Diaz, la décision qui ne passe pas en Allemagne !    Ballon d'Or africain : le Parc des Princes célèbre Achraf Hakimi en grande pompe    LaLiga appelle l'UE à accélérer l'adoption d'un cadre contre le piratage audiovisuel    ONU: Le Maroc clôt avec succès sa présidence de la Conférence sur l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient    Accouchement d'une femme à bord d'un tramway : aucun passage de l'intéressée par l'hôpital Moulay Abdallah à Salé « n'a été constaté »    Brésil : l'ex-président Jair Bolsonaro placé en détention provisoire    Pour la première fois : la question kabyle s'invite au Parlement britannique    La presse internationale relaient les révélations d'El Mahdaoui sur le «scandale CNP »    TV5 : à 30 jours de la CAN, le Maroc s'impose comme une locomotive du football africain    Conférence internationale sur le droit à l'information : Appel à une mobilisation renforcée face à la montée des phénomènes de désinformation (Déclaration de Salé)    90% des jeunes de la région Casablanca-Settat considèrent la culture comme un levier clé de développement    Coopération parlementaire : Le Maroc signe trois accords avec la Guinée équatoriale, l'Eswatini et les Comores    ADD : Une nouvelle feuille de route à l'horizon 2030    Bentalha : « Bach qtalti bach tmout »    Diaspo #416 : Mustapha Esadik dédie un livre à l'Afrique vue par le football    Le 1er Joumada II de l'an 1447 de l'Hégire correspond au samedi 22 novembre    Budget en baisse de 17%, le CICR contraint de supprimer 2.900 postes    GenZ212 : Le rappeur Hamza Raid condamné à un mois de prison avec sursis    Patrimoine culturel coopératif : le Maroc parmi les pionniers mondiaux    Paroles d'Egalité : rap et slam pour des espaces numériques sans violence    AG de l'INTERPOL à Marrakech, une reconnaissance internationale de la contribution du Maroc à la sécurité mondiale (Président)    Art contemporain : À Casablanca, une exposition met en lumière des artistes émergents    RDC: 89 civils tués par les rebelles ADF en une semaine dans l'Est    Mr. ID dévoile ASKI, une immersion artistique au cœur des musiques du Sud marocain    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«La quête de sens et du bien-être sont les obélisques dans l'ère post-covid»
Publié dans Albayane le 20 - 04 - 2021


Trois questions à l'expert Hassan Aboutayeb
Propos recueillis par Safaa Bennour MAP
L'expert en tourisme et développement durable, Hassan Aboutayeb, décrypte à la MAP, les enjeux du développement d'une offre touristique spirituelle marocaine revisitée et de qualité, pour à la fois doper son tourisme interne et faire en sorte de booster le secteur tout entier.
La pandémie de la Covid-19 a paralysé le secteur du tourisme, mais comment a-t-elle changé notre perception du voyage ?
Depuis l'apparition de la pandémie et ses multiples effets psychologiques criants, notamment lors du confinement, les paradigmes de la vie ont profondément été changés pour redéfinir et redimensionner les principales priorités de la vie tant au niveau économique que social.
L'un des besoins vitaux du nouveau mode de vie est étroitement lié au bien être et à la bonne santé physique et mentale de plus en plus recherchés et plébiscités surtout dans le secteur du tourisme.
La demande touristique était déjà caractérisée par des motivations spécifiques et des tendances de « slow tourism » où prendre soin de soi est le trésor caché. De ce fait, les SPAs et les herboristes en plus des lieux magiques à forte connotation religieuse et cultuelle étaient très recherchés, certains segments de marché privilégiaient les retraites sur les séjours …
Certes, cette demande avait ciblé le Maroc comme l'un des hauts lieux du bien-être dans le monde. Marrakech, Agadir… ont connu par exemple une évolution exponentielle du nombre de retraites de yoga en quelques années. Faute de statistiques, le marché n'est pas quantifiable mais on estime que ce repositionnement pourrait n'en être qu'à ses débuts.
Plusieurs destinations au niveau international peuvent être citées comme l'exemple de Bali, cette petite île de 5 millions d'habitants qui met en avant la spiritualité et l'hindouisme, notamment, et réussit à recevoir autant de touristes que le Maroc.
Or chez nous, le soufisme par exemple répond à cette quête par ces aspects d'ouverture, de tolérance, de paix intérieure et d'universalité. Qui ne connaît pas les beaux poèmes des grands maîtres Soufis au Maroc et dans le monde musulman comme le cas de Jalal-Eddine Roumi ? Quelle que soit la religion, chrétiens musulmans juifs et autres, tout le monde a entendu parler de Roumi.
Au Maroc, que promet le tourisme spirituel pour relancer le secteur tout entier ?
Ce créneau touristique pourrait devenir pour notre Royaume l'un des leviers et catalyseurs à même d'assurer une relance touristique pérenne tant attendue. De plus, ce segment du tourisme se manifeste particulièrement résilient aux aléas.
Parmi les traits caractéristiques de ce segment de marché, figurent des personnes soucieuses des aspects spirituels quelles que soient leurs croyances, sachant que le tourisme spirituel dans ses différentes dimensions va au-delà de la pratique religieuse. Elles ont généralement un très bon pouvoir d'achat et sont dotées d'un niveau d'instruction élevé. Ce sont des gens sensibles à la préservation des lieux, de l'environnement, du patrimoine et de la culture et qui participent bien volontiers au développement local. A travers ces expériences de voyage spirituel, ils recherchent la découverte de soi, sagesse et sérénité, en plus du développement personnel et du bien-être.
Par ailleurs, le Maroc est une terre spirituelle par excellence, souvent privilégiée et donnée en exemple au niveau mondial pour la cohabitation des religions depuis des siècles et sa réputation de terre de paix, de convivialité, de tolérance et de coexistence religieuse et spirituelle.
Le Maroc est aussi le berceau de nombreux saints et savants ayant pérennisé cette tolérance et prospérité cultuelle multi-facette de différentes religions et le fief d'un grand nombre de Zaouias, de médersas et écoles coraniques séculaires parmi les plus anciennes au monde ... Cela est inéluctablement l'une des composantes de notre identité millénaire transmise de génération en génération et dont les Marocains se sentent fiers.
Aussi, nos montagnes, nos plages, nos oasis, nos déserts, nos sources thermales purifiantes sont autant de lieux propices à la paix de l'esprit et de l'âme, aux marches contemplatives, à la méditation et à l'introspection.
Les touristes sont en quête de lieux isolés, souvent ruraux, pour se reconnecter à la nature et se ressourcer. En revanche, ces lieux devraient respecter les standards de qualité et d'hygiène internationaux en vigueur et répondre également aux exigences de sécurité …
Comment peut-on concevoir et développer des produits et services touristiques pour les visiteurs en quête de spiritualité, aussi bien nationaux qu'étrangers?
Le confinement a été marqué notamment par notre besoin inhérent d'interactions et de partage. Les rencontres avec les habitants locaux feront partie intégrante de ce voyage.
L'appréciation et l'expérience avec les soufis est également très recherchée aussi bien par des Marocains que des étrangers, du fait du rayonnement des lieux de bienfaisance et des Zaouias. La fameuse Zaouia Boutchichia dont des porte-paroles internationaux ont mis en relief la force spirituelle et la beauté de notre riche nation.
Des circuits itinérants peuvent aussi être développés et promus afin de valoir et faire connaître les hauts lieux spirituels de notre Royaume : la mosquée de Tinmel ou encore la Zaouia de Tamegrout, Zaouia Mghimima à Tata ou les Zaouias du Sahara comme celle du Cheikh Maelainine à Es-Smara, ... A condition que ces derniers soient valorisés aussi convenablement à des fins touristiques.
Les nombreux « moussems » sont également autant de richesses patrimoniales, offrant de réelles opportunités de développement d'un tourisme spirituel.
Cependant, spiritualité ne rime pas toujours avec frugalité. L'offre doit, dès lors, être structurée et bien conçue afin de répondre aux normes de confort internationales.
Les Ashrams, ces lieux de retraite en Inde proposent ainsi une expérience complète et multidimensionnelle pour tous segments de clientèle avec des tarifs adaptés selon le niveau de confort. Il est tout à fait possible de faire du tourisme expérientiel à travers un pèlerinage ou une retraite de jeûne thérapeutique tout en bénéficiant de la qualité et du confort d'un établissement hôtelier.
La motivation du voyageur reste la même et le fait de diversifier l'offre va donc permettre de toucher des segments plus larges.
Ces produits peuvent aussi être proposés et plébiscités par la clientèle nationale. On peut imaginer des retraites spirituelles de préparation au Hajj ou à la Omra ou le développement d'un tourisme porteur de valeurs citoyennes et responsables et protecteur de l'Environnement, comme cela a été rappelé lors de la conférence internationale de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) sur le tourisme spirituel pour le développement durable.
Selon les estimations de l'OMT, 600 millions de voyages ont un motif religieux ou spirituel de par le monde. Le tourisme spirituel connaît une tendance haussière.
Fort de ce constat, et tenant compte des nombreuses potentialités et spécificités culturelles et spirituelles, le Maroc gagnerait davantage s'il parvient à miser sur ces atouts, encore sous-exploités, et réussit à structurer son offre.
Le Royaume possède toutes les conditions requises en la matière pour se hisser parmi les meilleures destinations de tourisme spirituel, en l'occurrence sa riche culture inspirée de valeurs morales.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.